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SITE D’OR DE MANKARGA :Les orpailleurs déguerpis à coups de gaz lacrymogènes


Les orpailleurs de Mankarga, dans la commune de Boudry, province du Ganzourgou, ont vécu une soirée hyper mouvementée le 20 novembre 2014. En effet, ils ont été chassés à coups de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre, du périmètre d’exploration de la société Tanlouka Sarl qu’ils ont occupé illégalement à la suite du soulèvement populaire qui a conduit à la démission de Blaise Compaoré du pouvoir.

 

Les orpailleurs de Mankarga n’oublieront pas de sitôt la journée chaude qu’ils ont vécue le 20 novembre dernier. En effet, ils ont été déguerpis à coups de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre, du périmètre d’exploration de la société Tanlouka Sarl qu’ils ont investi illégalement, suite aux récents événements survenus dans notre pays. Joint au téléphone, un orpailleur, Saïdou Soré, a indiqué que c’est suite au soulèvement populaire des 30 et 31 octobre derniers que les orpailleurs ont regagné le site de Mankarga d’où ils avaient été chassés il y a 3 à 4 ans. A l’en croire, ils étaient des milliers d’orpailleurs qui ont investi le site pourtant donné en exploration à une société minière appartenant à Pierre Tapsoba, un natif de la province. Après l’accalmie de la situation nationale, les autorités locales, avec le haut-commissaire en tête, sont venues échanger avec les orpailleurs et il leur aurait été enjoint de libérer les lieux, faute de quoi la sécurité allait intervenir. Mais le jour de l’expiration de l’ultimatum, les orpailleurs ont refusé d’exécuter la décision. C’est ainsi que des forces de l’ordre sont arrivées le 20 novembre pour les obliger à quitter les lieux.

Selon M. Soré, l’intervention des forces de sécurité, le 20 novembre, a été violente. « Ils ont jeté des gaz lacrymogènes, bastonné les gens et incendié les hangars du marché. S’en est suivie une course folle  du côté des orpailleurs», a-t-il raconté. A l’en croire, la nuit du 20 au 21 novembre a été un véritable calvaire pour les orpailleurs qui, à pied, à moto, à bord de tricycles, ont regagné les villages environnants et passé la nuit à la belle étoile. Jusqu’au matin du 21 novembre, les routes menant au site étaient bondées de monde fuyant les lieux, comme des réfugiés en quête d’une terre d’asile.

Tout serait parti d’un groupe d’orpailleurs

Pour une question d’équilibre de l’information, nous avons joint au téléphone un agent de la société Tanlouka Sarl. Selon lui, ladite société a obtenu un permis d’exploration du périmètre de Mankarga. L’envahissement du périmètre par les orpailleurs avait contraint la société à faire appel aux forces de sécurité pour les déguerpir, il y a de cela 3 ans environ. Depuis, la société entretenait de bonnes relations avec les populations de la zone d’emprise de ses activités et c’est suite aux manifestations des 30 et 31 octobre, qui ont déclenché une vague d’actes de vandalisme et de pillages à Ouagadougou et dans d’autres localités du pays, qu’un groupe d’orpailleurs est arrivé sur les lieux et a commencé à creuser des trous. Les populations voisines s’en sont alors mêlées et en quelques jours, les orpailleurs étaient des milliers à envahir les lieux.

Les responsables de la société ont alors entrepris des négociations avec eux, pour qu’ils libèrent le site. Poursuivant toujours, il a relevé que la Chambre des mines et le syndicat des orpailleurs ainsi que les autorités locales avaient été impliqués dans ces négociations et un ultimatum de 72h avait été donné aux orpailleurs pour quitter le site. A en croire notre contact, l’ultimatum a expiré le lundi 17 novembre dernier. Et le jeudi 20, les responsables de la société Tanlouka Sarl et les autorités locales ont encore rencontré les orpailleurs pour les sommer de quitter le site au plus tard le soir, faute de quoi la sécurité allait intervenir.

Le refus d’obtempérer des orpailleurs et leurs velléités de résistance ont alors conduit les forces de l’ordre à user de gaz lacrymogènes pour les chasser. Ce fut alors la débandade totale et aux dernières nouvelles, la situation serait revenue au calme. Deux jours ont été accordés aux orpailleurs pour enlever leur matériel.

Une source proche de la sécurité a indiqué que le 22 novembre, les forces de l’ordre sont restées sur les lieux pour protéger les biens et permettre aux orpailleurs de les enlever (moulins, marchandises et autres). S’agissant des cas de décès dont les rumeurs font état, aucune source officielle n’a confirmé cela.

Pingdwindé

(Correspondant)


Comments
  • Bien fait! Force doit toujours rester à la loi. C’est pas parce que blaise a fuit que l’anarchie doit s’installer.

    24 novembre 2014

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