HomeA la uneSITUATION AU NORD-MALI :ALGER SERA T- IL LA SOLUTION ?

SITUATION AU NORD-MALI :ALGER SERA T- IL LA SOLUTION ?


Le Nord-Mali connaîtra-t-il un jour une paix définitive ? C’est la question que l’on ne peut s’empêcher de se poser, au regard des tentatives répétées des djihadistes de se réinstaller dans cette zone. Les nombreux groupes armés islamistes, notamment AQMI (Al-qaïda au Maghreb islamique) réputé pour ses enlèvements et assassinats d’otages, ne cessent depuis un certain temps, de se rappeler au bon souvenir des autorités de Bamako et de la communauté internationale.

 

La crise malienne n’est pas encore finie, en dépit du calme apparent

 

De Tombouctou à Gao en passant par Kidal, les djihadistes se signalent par des actions sporadiques d’assassinats et d’attentats, qui tendent à retarder le retour de la paix pour les populations de ces localités. Récemment, trois djihadistes ont été arrêtés dans la région de Tombouctou par les soldats français de l’opération Barkhane. Cette arrestation vient rappeler que la crise malienne n’est pas encore finie, en dépit du calme apparent. Car c’est désormais une guerre très asymétrique que ces islamistes mènent contre les différentes forces qui ont pour mission de nettoyer la région de leur funeste présence. En tout cas, on peut dire que cette « prise » démontre suffisamment que Barkhane s’inscrit dans la continuité des actions de Serval, pour ce qui est de la sécurisation du territoire malien. Toute chose qui devrait rassurer les autorités et les populations maliennes qui voyaient dans l’acte de décès de Serval, une volonté déguisée de la France de se retirer du Nord-Mali, au moment même où les fous de Dieu étaient loin d’être totalement mis hors d’état de nuire. Ce qui est par contre déplorable, c’est le silence assourdissant et scandaleux de l’armée malienne sur les terrains des opérations de sécurisation de la partie nord du pays. L’armée malienne, il faut le reconnaître, ne donne pas du tout l’impression de mener le même combat que les troupes des pays amis qui ont accouru pour l’aider à préserver l’intégrité de son territoire. Parallèlement, la classe politique, chargée de négocier avec les branches politiques des groupes armés, semble faire du surplace à Alger.

 

Les engagements non tenus ont toujours été la cause des rebondissements dans ce conflit

 

S’il est vrai qu’un premier accord a pu être signé entre l’Etat malien et les principaux groupes armés, il reste que la progression vers la sortie définitive de la crise se fait à vitesse de caméléon. Car, un accord politique qui se veut solide ne doit pas ignorer la réalité du terrain. Les accords obtenus par la pression ou les promesses diverses dans les salons feutrés aménagés par les médiateurs, n’ont aucune valeur tant que le langage des armes se poursuivra dans le sable chaud du désert. C’est pour cela que toutes les voix des groupes armés maliens, quelle que soit leur importance, doivent être entendues et prises en compte, autant que faire se peut. Malheureusement, cela ne semble pas être le cas pour le moment, et c’est peut-être aussi ce qui explique ces nombreux rebondissements dans cette crise qui commence à s’installer dans la durée.

Par ailleurs, la gouvernance politique de Ibrahim Boubacar Kéita (IBK), marquée par de nombreuses frasques financières et « mégalomaniaques », loin de faciliter les choses, est plutôt un facteur handicapant au regard de la perte de confiance qu’elle provoque chez les partenaires financiers et techniques du Mali. Or, comme on le sait, il n’y a pas de négociations sans engagements, notamment en faveur des populations du Nord pratiquement « oubliées » et qui réclament la mise en place d’un certain nombre d’infrastructures.

Pourtant, pas de confiance, pas d’argent. Et sans argent, aucun engagement ne peut être tenu. Or, l’expérience a montré que jusque-là, les engagements non tenus ont toujours été la cause des rebondissements dans ce conflit malo-malien.

 

Dieudonné MAKIENI


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