HomeA la uneSITUATION NATIONALE : Assimi Kouanda prône la loi du talion

SITUATION NATIONALE : Assimi Kouanda prône la loi du talion


Parmi les éléments déclencheurs du génocide rwandais, l’on peut citer les propos haineux des animateurs de la radio « des mille collines ». Ces derniers avaient choisi de mettre leur voix au service du mal, en appelant purement et simplement à l’extermination des Tutsis et des Hutus modérés. Leur appel avait été entendu et exécuté à la perfection. Aujourd’hui, au Burkina Faso, on n’en est pas encore là, mais les propos tenus par certains acteurs politiques pourraient transformer le pays en un véritable Etat de nature, tel que décrit par Thomas Hobbes dans « Le Léviathan ». En effet, le 24 octobre 2014 dernier, à l’occasion d’une rencontre entre les dirigeants du CDP et les responsables provinciaux du parti, Assimi Kouanda, à propos de la situation politique qui prévaut dans le pays, a tenu un discours qui fait froid dans le dos et qui, de ce fait, ne peut laisser personne de marbre. Les extraits les plus criminogènes de ce malheureux discours sont les suivants : « Vous avez constaté des activités hors-la-loi qui se préparent. Il nous revient de nous organiser pour mieux défendre nos idées, nos biens et les biens de l’Etat. S’ils vont brûler une maison, il faut qu’au retour, ils trouvent que leurs maisons brûlent aussi (…). Allez organiser des brigades afin que notre réaction soit immédiate. Les troubleurs seront troublés ». Cette sortie est nauséabonde et cela pour plusieurs raisons.

D’abord, elle émane d’un intellectuel, de surcroît un éducateur. Il est censé avoir le profil, puisqu’il a été enseignant à l’Université de Ouagadougou, pour s’élever au-dessus de la cohue et des intérêts du moment, afin d’aider à tourner le regard des populations beaucoup plus vers la lumière que vers le fond de la caverne, pour reprendre l’allégorie de Platon.

Ensuite, sans la nommer, tout porte à croire que les menaces proférées par Assimi Kouanda s’adressent à l’Opposition politique et à certaines organisations de la société civile qui comptent recourir à la désobéissance civile pour bloquer le processus de la révision de l’article 37 de la Constitution. Or, jusque-là, les manifestations de celles-ci se sont toujours inscrites dans le cadre de la légalité républicaine. La désobéissance civile à laquelle elles appellent, a été consacrée par la Constitution. Et jusqu’à preuve du contraire, nulle part un responsable politique de l’Opposition n’a donné de consignes pour qu’on aille incendier des domiciles.   

 

Le pouvoir est à court d’arguments et veut désormais utiliser l’argument de la force

 

Enfin, le fait d’avoir publiquement invité les responsables provinciaux du CDP à mettre en place « des brigades » pour défendre « leurs biens » et les « biens de l’Etat », peut être perçu comme un appel à se rendre justice. Des propos qui n’honorent pas le premier responsable d’un parti au pouvoir, censé être un des grands défenseurs de l’Etat de droit qui bannit « l’auto-justice ».

L’on pourra donc s’attendre dans les jours à venir à ce que les bonzes du parti lèvent des milices, pour   finalement sévir partout au Burkina Faso, contre tous ceux qui sont contre le tripatouillage de la Constitution. Si nous n’étions pas dans une démocratie bananière, le procureur de la République n’aurait pas hésité un seul instant à entendre Assimi Kouanda pour propos gravissimes, susceptibles de plonger tout le pays dans une logique de la loi du talion.

Cela dit, ces propos révèlent à souhait que le pouvoir est à court d’arguments et veut désormais utiliser l’argument de la force pour faire plier l’échine aux contestataires. Mais ce ne sera pas chose aisée. En effet, l’avant-garde de ce mouvement semble être assuré par la frange jeune de la population dont la détermination à venir à bout de tous ceux qui veulent tirer la démocratie  burkinabè vers le bas, est bien réelle. L’erreur serait de croire que ces jeunes sont instrumentalisés. En effet,  issus de la génération des technologies de l’information et de la communication (TIC), ils sont capables aujourd’hui d’analyses politiques pertinentes et font recours souvent  à leur libre arbitre face à la vie de la cité.  Car ce ne sont pas seulement des jeunes. Ce sont aussi des hommes de 18  à 35 ans qui veulent avoir un président proche de leur génération.

De ce point de vue, le pouvoir gagnerait à ne pas les infantiliser. Les jeunes du Burkina ne sont pas plus inconscients que les jeunes des autres pays. Pourtant, dans certains de ces pays, ils ont su impacter la marche de l’histoire dans le sens de l’alternance et de la démocratie. Cas du Sénégal par exemple. En prendre conscience dès à présent au Burkina pourrait contribuer à dissiper des certitudes quant à l’incapacité de la jeunesse du Burkina à réfléchir par elle-même.

 

Sidzabda


Comments
  • Assimi Kouanda un educateur quitter sa base pour la politique politicienne. De surcroit religieux. Quelle honte pour la prosperite d entendre des politicards tel il s est minifester. Nous sommes en 2014 Mr Kouanda. L Etat du Burkina Faso n est ps\as votre fief famillial. Votre escroquerie politique de l intimidations retourneront contre vous. La CPI est le garant d un peuple opprime par les abus de pouvoir des dictactures que sont temoins cette jeune generation qui ne veut que son avenir soit hyptheque par la politique du CDP et son chef. La gabegie,le nepotisme.la corruption, l impunite, les malversations economiques. Toutes ces tares de votre vision de societe ne l interesse pas. Trois decennies de dictature c est trop.

    28 octobre 2014
  • Cet appel d’Assimi Kouanda est inexcusable. Cependant, il n’est ni le premier encore moins le seul. Il y a de cela quelque mois, un des cadre du CDP disait que ce sont eux qui ont les armes, cela etait inexcusable. Au tour de la meme periode le CFOP (Zephirin Diabre himself) a la veille d’un meeting au stade disait a peu pres que –si nous prenons un fauteur de trouble, notre reaction sera imminente et violente—, cela etait tout aussi inexcusable. Cela a continue avec les mises en garde a peine voiles aux deputes de la majorite et de l’ADF. Esperons, que nos hommes politiques aussi bien de l’opposition que de la majorite puissent depasser tres vite ce language guerrier. Du language “va-t-en-guerre” des leaders aux actes “de guerre” de leurs militants, il n’y a souvent qu’une courte distance que les plus extremistes des deux camps ne demandent qu’a franchir.

    28 octobre 2014
  • CEUX QUI SONT AU CDP ET QUI ONT LA CHANCE D’AVOIR ENCORE UNE PETITE LUEUR D’INTELLIGENCE DOIVENT SE CONVAINCRE ET CONVAINCRE LEUR MAÎTRE QUE “TOUT EST FINI” (FINITO TUTI).

    29 octobre 2014
  • mon message s’adresse à aux hommes des corps que le peuple n’a pas de dent contre vous bien au contraire nous savons que certains d’entre vous sont d’avis avec le peuple.Nous vous demandons de laisser le peuple faire ce qui mieux pour l’avenir du Burkina car nous ne pouvons pas accepter qu’un usurpateur s’entete à monopoliser le pouvoir du peuple plus de 27ans dans l’espoir de s’y eterniser.Nous demandons au Chef d’etat major de la gendarmerie(quelqu’un ke j’apprecie beaucoup)de ne pas engager des actions qui puissent nuire au peuple à cause de la volonté d’un individu(famille) et de son clan.
    nous sommes déterminé et nous irons jusqu’au bout.jusqu’a ce ke blaise renonce à son idée de modification de l’article 37.
    Nous lançons un appel à tous les députés intègres de faire le bon choix(celui du peuple)dans le but de preserver la paix sociale au Burkina faso.faites en sorte ke la volonté d’un seul homme ne fait pas somber le pays dans un caos total ke vous meme ou un membre de la famille de tout un chacun ne perde pas la vie.
    Vous meme etant derriere lui,il se permet d’insulter votre intelligence dans les propos qu’il a eu à dire:je ne trouve toujour pas quelqu’un qui pourra me remplacer à la tête Burkina.faites lui savoir ke vous avez des diplomes que lui meme n’en a pas.
    ke le bon Dieu vous guide et vous éclaire dans vos choix
    Non à la modification de l’article 37
    Non au pouvoir à vie au Burkina faso
    Vive l’alternance en 2015

    29 octobre 2014
  • bien dit sidzabda,ils ont effectivement appelé à la chaine et ils se sont préparé pour cela. A Ouahigouya,les trois(03) martyres de cette insurrection incendiés dans la maison de ce traitre de Gilbert sont l’œuvre des responsables du cdp et de l’adf-rda puisque ce sont eux qui les ont attachés et mettre au fond de la maison et fuir. On doit les poursuivre ces responsables.

    4 novembre 2014

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