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SITUATION NATIONALE:Le CAR consulte l’Union européenne


Le Collectif anti-référendum au Faso (CAR) a été reçu en audience par la délégation de l’Union européenne (UE) au Burkina Faso, le 20 août 2014 à Ouagadougou. A sa sortie d’audience, le président du CAR, Hervé Ouattara, a confié que     l’objectif de la rencontre était d’échanger avec l’UE sur leur position et celle de ladite institution internationale sur la modification de l’article 37 de la Constitution qui fait couler beaucoup d’encre et de salive au pays des Hommes intègres. Selon ses explications, il est ressorti de leur discussion que la modification de l’article 37 de la Constitution n’est ni légitime, ni légale.

 

« Il est ressorti de notre discussion que la question de la modification de l’article 37 de la Constitution n’est non seulement pas légitime, mais elle n’est pas non plus légale. Elle est toute fausse, du point de vue instrument juridique au niveau interne, et même du point de vue des instruments que le président du Faso a ratifiés tels que la Charte africaine de la démocratie, de la gouvernance et des élections » ; tels sont les propos du président du CAR, Hervé Ouattara, à sa sortie d’audience avec le bureau de la délégation de l’UE, le 20 août dernier. En effet, depuis que le CAR a vu le jour (NDLR : environ 6 mois), il s’est doté d’une feuille de route pour contrecarrer toute action de velléité de modification de l’article 37 de la Constitution. Et depuis que ladite feuille de route a été adoptée, Hervé Ouattara et les siens initient une série de rencontres avec les autorités administratives, coutumières et religieuses et des institutions internationales au Burkina Faso, pour échanger avec elles sur la question de la modification de l’article 37 de la Constitution. A en croire le président du collectif, Hervé Ouattara, l’UE s’est dit, lors de leur entrevue, prête à les accompagner dans leurs actions. Cependant, a indiqué M. Ouattara, elle se garde pour le moment de prendre une décision quelconque car elle estime qu’elle ne doit pas s’impliquer de façon directe dans les affaires du Burkina Faso. « Nous avons saisi l’occasion pour signifier à l’UE qu’elle fait partie des partenaires du Burkina Faso. Et il n’y a pas de raison aujourd’hui que, pour une telle question et à chaque instant, la délégation puisse se dire neutre ou quelque chose d’autre parce qu’on sent une neutralité complice dans leurs faits et gestes. Mais je crois que, de nos échanges, il est ressorti quelque chose de bien, car ils ont pris l’engagement de nous accompagner à tout moment, d’être à nos côtés à tout moment », a expliqué le président du CAR, Hervé Ouattara, avant d’ajouter que c’est possible qu’il y ait une autre rencontre avec l’UE dans les jours à venir. Se fiant à l’illégitimité et à l’illégalité de la modification de l’article 37 de la Constitution ressorties de leur entretien, M. Ouattara et les siens ont signifié qu’il ne peut pas y avoir une quelconque modification sans un consensus au préalable. C’est pourquoi ils ont signifié leur position en indiquant que « si toutefois le président Blaise Compaoré s’entêtait réellement à modifier l’article 37 de la Constitution », ils seront obligés, en tant que citoyens de ce pays, de se protéger et de défendre la démocratie et la liberté. Pour la marche de l’opposition politique prévue le 23 août prochain, le CAR ne ménagera aucun effort pour y prendre part. « Nous serons aux premières loges car nous avons déjà envoyé toutes nos sentinelles dans les arrondissements, pour que les gens puissent se tenir prêts pour le 23 août prochain et nous allons venir en grande pompe », a-t-il révélé. Et de soutenir qu’ils se sentent marginalisés dans leur lutte. « Depuis que nous avons déposé une demande d’audience en bonne et due forme, qui date de plus d’un mois pour rencontrer le président du Faso, il n’y a pas eu de réponse. Il refuse de nous recevoir et ce n’est pas normal car il est le président de tous les Burkinabè. Donc, il n’y a pas de raison qu’il reçoive d’autres structures puisqu’on a appris tout récemment, à travers les médias de la place, qu’il a rencontré des associations de la société civile. Nous savons que ces associations sont du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Mais pourquoi refuse-t-il de nous recevoir ? N’est-il pas là pour tous les Burkinabè ? », s’est-il interrogé. Pour lui, si leurs rencontres avec les autorités administratives, coutumières et religieuses et les institutions internationales au Burkina Faso se tiennent en l’absence de la presse, cela n’est pas de l’initiative du CAR mais de ceux qui le reçoivent. « Peut-être, c’est parce que nos hôtes fuient ce qui pourrait se dire au cours de l’audience. Mais je vous avoue que si on était du CDP, les choses allaient changer. Sinon, comment comprendre qu’en ayant des activités citoyennes, nous partons vers des gens de façon honnête, mais du coup, nous nous sentons rabroués sans en connaître les causes. C’est pourquoi nous luttons et nous espérons que notre lutte va payer pour que le pays soit à tous les Burkinabè », a-t-il rassuré. Toutefois, le CAR ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Dans l’avenir, nous allons mener des actions fortes. Nous irons toujours vers les autres ambassades », a confié l’hôte de la délégation de l’UE. Cette rencontre fait suite à une audience que le CAR a eue avec le Mogho Naaba, le 6 août dernier.

Mamouda TANKOANO

 


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