HomeA la uneSITUATION SECURITAIRE AU BURUNDI : NKurunziza veut-il cacher le soleil avec son doigt ?

SITUATION SECURITAIRE AU BURUNDI : NKurunziza veut-il cacher le soleil avec son doigt ?


 

Quelques jours après la sortie du rapport du Haut-commissariat de l’ONU aux Droits de l’homme, enfonçant le clou sur les graves violations des droits de l’Homme au Burundi, Pierre NKurunziza, dans une adresse à la Nation, le 30 septembre dernier,  a fait le bilan à mi-parcours de son engagement pris, il y a un mois, de rétablir la sécurité au Burundi en 8 mois. Si ce n’est une réponse du berger à la bergère, cela y ressemble bien. Ainsi, pour le président, beaucoup d’armes en circulation ont été saisies, quelques éléments  des forces de sécurité ont été « attrapés en flagrant délit de persécution d’autres citoyens » et les présumés putschistes ou manifestants anti-3e mandat sous les verrous. Et pour résoudre durablement la crise, il a fait appel à la Justice burundaise sans aucun doute à sa solde (qui saurait se dresser contre cet autocrate de la pire espèce ?) et annoncé la création d’une Commission nationale de dialogue inter-burundais. Et, foi de NKurunziza, ceux qui  détiennent des armes résiduelles ont encore un mois pour les remettre aux autorités, s’ils ne veulent pas courir le risque d’être poursuivis ! Passé ce délai, ils risquent jusqu’à 10 ans de prison. De la dictature dans sa forme la plus cruelle et la plus achevée ! Le moins que l’on puisse dire est que ce bleu de ciel empreint de sérénité de NKurunziza, contraste avec le rapport onusien qui fait cas de 134 assassinats, 704 arrestations arbitraires et 94 cas de tortures pour le seul mois de septembre. « Presque chaque jour, des corps sans vie sont retrouvés dans les quartiers de Bujumbura. Dans de nombreux cas, les victimes semblent avoir été tuées par balles tirées à bout portant. Leurs corps portent parfois des traces de tortures et sont souvent retrouvés les mains liées dans le dos », conclut ce rapport.

La Communauté internationale commence à rouspéter

Et comme pour confirmer ce rapport et assener un cinglant démenti à NKuzunziza, un énième opposant vient d’être assassiné. Le corps de Jean Baptiste Nsengiyumva, chef local d’un parti de l’opposition, le MSD, a été découvert sans vie. Il a été assassiné par des hommes armés non identifiés, devant son domicile, vers 21h00 locales (19h00 GMT), dans la commune de Shombo, province de Muramvya, à plus de 50 km de Bujumbura. L’homme est originaire de la province de Buturi, l’un des fiefs de la contestation du 3e mandat de NKurunziza.  Son parti avait appelé ses militants à descendre dans la rue pour contester le 3e mandat de NKurunziza. Visiblement donc, le satrape de Bujumbura continue d’imposer sa paix des cimetières tout en refusant de reconnaître qu’il impose à son peuple une nouvelle Shoa. « Circulez, il n’y a rien à voir ici ! » Hitler n’aurait pas fait mieux ! Et tout ça pour le pouvoir ! comme s’il n’allait jamais mourir ! Fort heureusement, comme pour faire suite aux investigations, la Communauté internationale commence à rouspéter! En effet, après les Etats-Unis, l’Union Européenne a adopté des sanctions contre quatre proches du satrape (rien que ça !), des personnalités identifiées comme responsables de la répression de ces derniers mois. Ces sanctions portent sur des interdictions de visa et le gel de leurs avoirs dans l’UE. Le hic, dans ces sanctions, comme l’UE le confirme d’ailleurs elle-même, est qu’elles « s’inscrivent dans le registre du symbolique » et ne touchent pas NKurunziza qui est le principal mis en cause dans cet état de terreur provoqué par son troisième mandat présidentiel contesté. De fait, il y a comme une lâcheté et une complicité de la Communauté internationale, une loi du silence, une omerta qui permet à l’ogre de NKurunziza de se délecter du sang de ses concitoyens. Et c’est bien dommage pour le peuple burundais que son président qui se dit homme de Dieu, se mue en assassin. Une âme égarée s’il en est ! Mais l’UE, à travers ses sanctions à portée psychologique et pédagogique, montre le chemin aux institutions africaines, témoins privilégiés de cette boucherie, mais  qui se complaisent immoralement de cette hécatombe.

SAHO


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