HomeA la uneSITUATION SOCIO-POLITIQUE NATIONALE

SITUATION SOCIO-POLITIQUE NATIONALE


Comme nous l’annoncions dans notre rubrique « Confidences du week-end » de l’édition du lundi 29 juin, un nouveau regroupement de partis politiques vient de voir le jour. Il s’agit de la Coalition Rupture. Cinq de ses leaders étaient justement face aux médias dans la matinée du 29 juin. C’était dans les locaux du Centre national Paul Zoungrana à Ouagadougou.

Ce lundi 29 juin 2020, cinq membres de la Coalition Rupture avaient pour mission d’en dire davantage sur ce nouveau regroupement politique. Les visages étaient déjà connus de tous : Adama Séré du Rassemblement des écologistes du Burkina (RDEBF), David Moyenga de l’Alliance patriotique panafricaine (APP/Burkindi), Fousséni Ouédraogo du Mouvement patriotique du salut (MPS), Justin Somé des Progressistes unis pour le renouveau (PUR) et Alphonse Ouédraogo de l’Union pour la renaissance démocratique/Mouvement sankariste (URD/MS). A écouter ces leaders présents à la conférence de presse, plusieurs raisons ont conduit à la naissance de la Coalition Rupture. Selon eux, « ces trois dernières décennies, le champ politique reste monopolisé par les mêmes acteurs en manque d’inventivité et de créativité ». « Ce cartel politique entretient de vieilles querelles politiciennes et des haînes exacerbées qui font peser sur notre pays, les risques d’une fracture irréversible, menaçant dangereusement la stabilité nationale et le développement », ont-ils dit. Et ce n’est pas tout : « Pour distraire l’opinion, ces vieux acteurs monopolistiques instrumentalisent une poignée versatile, paresseuse et sans ambition de notre jeunesse, qu’ils manipulent pour se perpétuer et éviter de rendre compte de leur lourd passif politique, économique et moral ». Partant de ce constat, le nouveau regroupement politique pense que le peuple burkinabè « ne peut sortir de la régression dans laquelle ce cartel politique l’a plongé, sans une offre politique qualitative et durable » pour un pays « actuellement à la croisée des chemins ».

« Les élections doivent (…) se tenir à bonne date mais pas à n’importe quel prix »

Adama Séré et ses camarades, dans leur ambition, veulent compter sur les élections présidentielle et législatives du 22 novembre prochain, qui constituent, pour eux, « le tournant décisif pour l’émergence de nouvelles dynamiques et de nouvelles forces alternatives ». De ce fait, l’alliance « s’inscrit dans le principe et l’opinion d’une candidature unique » à la présidentielle et de listes communes aux législatives sur l’ensemble du territoire. Sur la question de la candidature unique à la présidentielle, des critères sont en train d’être élaborés et les postulants au poste, même Yacouba Isaac Zida, déjà candidat du MPS, doivent s’y soumettre. Pour le reste, il ne s’agit pas, pour les leaders du mouvement, d’élections pour des élections. « Les élections doivent (…) se tenir à bonne date mais pas à n’importe quel prix ». C’est ce qu’a confessé Adama Séré dans la déclaration liminaire. Pour la Coalition Rupture, il s’agit « d’élections démocratiques, c’est-à-dire à la fois inclusives et sincères, débarrassées de la fraude et de la corruption électorales, et auxquelles les Burkinabè remplissant les conditions légales peuvent être électeurs et éligibles, dans le respect strict de la Constitution et des lois de la République ». Dans tous les cas, disent les responsables de la coalition, « si ces conditions ne sont pas remplies, ceux qui en sont responsables devront rendre des comptes ». « Ceux qui auront contribué, par leur incurie, à bafouer le droit fondamental du peuple burkinabè à se choisir démocratiquement ses propres dirigeants, auront à répondre devant l’histoire », a insisté la Coalition dont le regard semble tourné vers la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et l’Office national d’identification (ONI). Ces derniers sont invités à « rendre compte de leurs opérations afin de lever toutes les incertitudes quant au rendez-vous du 22 novembre ».

Michel NANA


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