HomeA la uneSOMMET DE MALABO SUR EBOLA : Pourvu que les résolutions soient suivies d’effets !

SOMMET DE MALABO SUR EBOLA : Pourvu que les résolutions soient suivies d’effets !


Débuté le 20 juillet dernier, le sommet de Malabo sur Ebola a refermé ses portes, hier 23 juillet 2015, sur une note d’espoir. En effet, l’un des objectifs majeurs de ce sommet, à savoir la collecte de fonds pour aider les pays touchés par le virus Ebola, aura été atteint car d’importantes sommes d’argent ont été promises à ces pays. La plus grande contribution annoncée est, sans conteste, celle de la Banque africaine de développement (BAD) qui a promis une somme de 300 millions de dollars. Outre les délégations africaines, celles de l’Amérique, de l’Asie et d’Europe ont aussi promis des aides non négligeables. Un autre élément très significatif que l’on pourrait aussi relever, est l’engagement pris par les délégations, surtout africaines, d’œuvrer à trouver des solutions concrètes pour éradiquer totalement la fièvre rouge qui aura fauché plus de 10 000 vies sur le continent noir, notamment en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia. L’Afrique est-elle enfin debout contre Ebola? On souhaite qu’il en soit ainsi. Car, en matière de lutte contre cette épidémie, les Africains auront donné le sentiment d’avoir joué au médecin après la mort. En effet, c’est dès l’apparition de la maladie qu’ils auraient dû se mobiliser pour élaborer des stratégies communes de lutte contre cette maladie dévastatrice. Si cela avait été fait, Ebola n’aurait certainement pas eu le temps de décimer autant de personnes, de mettre à rude épreuve l’économie de toute une région voire d’un continent. Pendant que les Américains, les Espagnols, les Français, les Cubains et bien d’autres peuples se mobilisaient pour faire face à Ebola, les Africains qui devaient être en première ligne dans la bataille, passaient le plus clair de leur temps à faire des discours sans apporter la moindre solution. Même l’Union africaine (UA) qui avait le devoir moral de prendre le problème à bras-le-corps, a brillé par sa léthargie voire son absence sur le terrain de la lutte contre Ebola.

Il faut souhaiter que toutes les promesses faites soient tenues

N’eût été la mobilisation de la communauté internationale, la maladie aurait continué à faire de nombreux morts. A preuve, dès que les Occidentaux ont plié bagages après que la maladie a été déclarée vaincue, des cas d’Ebola ont vite ressurgi en Guinée Conakry et en Sierra Léone, au grand dam des populations. Il faut bien le dire, cette rencontre est intervenue tard car Ebola aura réussi à désarticuler les relations sociales qui constituent le véritable socle des valeurs africaines. Toutefois, comme l’adage le dit, il n’est jamais tard pour bien faire. Il faut souhaiter que toutes les promesses faites soient tenues, que les résolutions prises ne dorment pas dans les tiroirs, mais bien au contraire, qu’elles soient suivies d’effets. Aussi est-il impératif que la gestion des fonds déjà alloués ou qui seront offerts aux pays touchés, soit entourée de toutes les mesures de transparence, afin qu’in fine, la manne mobilisée permette de se débarrasser définitivement d’Ebola et de redresser l’économie des trois pays qui auront payé un lourd tribut. Car, on ne le sait que trop bien, en Afrique, les détournements de fonds sont légion. Des sommes colossales mobilisées par des partenaires dans le cadre de la lutte contre le Sida au Mali, cet autre mal qui aura tant ravagé l’Afrique, ont été détournées en toute impunité. Cela dit, on peut se demander pourquoi le choix de la Guinée Equatoriale pour tenir cette réunion et non la Sierra Léone, la Guinée ou le Liberia, les pays directement concernés? Tout compte fait, ce sommet constitue un tournant dans la lutte contre Ebola car les Africains ne s’étaient jamais montrés aussi mobilisés. Et le seul fait d’associer la société civile des trois pays les plus touchés par ce mal, constitue, à n’en point douter, une avancée.

Dabadi ZOUMBARA


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