HomeA la uneSORTIE DE CRISE AU BURKINA:Le Front de résistance citoyenne pour le référendum et la présidentielle couplés en 2015

SORTIE DE CRISE AU BURKINA:Le Front de résistance citoyenne pour le référendum et la présidentielle couplés en 2015


Suite à la récente évolution de la situation sociopolitique enclenchée sur certains points dont la révision de l’article 37 de la Constitution, le Front de résistance citoyenne a animé un point de presse, le 30 septembre 2014 à Ouagadougou. A cette rencontre avec les Hommes de médias, le porte-parole du front, le professeur Luc Marius Ibriga, a soutenu qu’il existe des voies de sortie de crise. Il s’agit, entre autres, de la tenue couplée du référendum et de la présidentielle en 2015.

 

Face au dialogue en cours entre les partis politiques de l’Opposition et de la Majorité présidentielle sur 5 points dont la révision de l’article 37 de la Constitution, le Front de résistance citoyenne (FRC) a décidé de faire des propositions. Pour ses membres, il y a bien des voies de sortie de crise. Il s’agit de la tenue couplée du référendum et de la présidentielle en 2015, du respect des règles préétablies par la Constitution par le chef de l’Etat, ont-ils précisé au cours d’une conférence de presse qu’ils ont animée le 30 septembre dernier. Pour le porte-parole du Front de résistance citoyenne, le professeur Luc Marius Ibriga, cette élection permettra de satisfaire l’Opposition politique et la Majorité présidentielle qui « tient à la modification de l’article 37 de la Constitution ». « Dans ces élections, le président Blaise Compaoré ne sera pas au centre du débat », a-t-il soutenu. Pour lui, le dialogue en gestation entre les partis politiques de l’Opposition et de la Majorité présidentielle doit être encadré et consolidé tant juridiquement que politiquement. Et le professeur et constitutionnaliste Augustin Loada d’ajouter que ce dialogue doit être sincère et inclusif. Les préalables de celui-ci, a-t-il martelé, doivent être bien définis pour que ceux qui sont au centre du dialogue ne soient pas ceux qui fixent les règles du jeu. Et le constitutionnaliste Luc Marius Ibriga de prévenir qu’en cas d’appel au référendum de la part du président du Faso, le Front de résistance citoyenne se battra bec et ongle et ce, sur les principes juridiques de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance pour contrecarrer cet appel du peuple. « Nous allons combattre ce référendum parce qu’il est illégal et on ne peut pas tolérer l’illégalité. Notre Constitution ne permet pas de réviser l’article 37 à travers l’article 49 et le moment de sa révision n’est pas opportun parce que la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance nous dit que quand une révision veut mettre en cause le principe de l’alternance, il s’agit d’un changement anticonstitutionnel », a-t-il expliqué.

« Le référendum ne remplace pas le consensus national mais le complète, le renforce »

Aux acteurs politiques qui affichent leur volonté de modifier la Constitution par le référendum, le Front de résistance citoyenne leur a signifié que l’alinéa 2 de l’article 10 de cette même Charte dispose que « les Etats parties doivent s’assurer que le processus d’amendement ou de révision de leur Constitution repose sur un consensus national comportant, le cas échéant, le recours au référendum ». En référence toujours à cette charte, Luc Marius Ibriga a précisé que « le référendum ne remplace pas le consensus national mais le complète, le renforce ».

« Nous voulons un référendum objectif, dépassionné et à froid »

Toujours sur la consultation du peuple souverain, Augustin Loada a fait savoir que même les pires dictatures organisent des élections.  Mais ce qui gêne pour le cas du Burkina Faso, a-t-il apostrophé, c’est la fraude et ceux qui sont au pouvoir sont ceux qui fixent les règles du jeu mais ne veulent pas respecter leurs propres règles. « Nous voulons un référendum objectif, dépassionné et à froid », a-t-il indiqué. Le dernier point clé développé par les animateurs de la conférence est celui relatif à la rétroactivité de la loi. A ce niveau, les membres du FRC ont indiqué que « la loi est impersonnelle et ne peut pas être taillée pour un seul individu ». Le Front n’a pas manqué de lancer un avertissement à l’endroit des partis politiques de l’Opposition. « Si l’Opposition fait une volteface sur ces positions, nous allons les combattre tous, sans exception », a averti Marie Madeleine, présidente du Collectif des femmes pour la défense de la Constitution (COFEDEC). Et Alexandre Ouédraogo, président du Mouvement burkinabè pour l’émergence de la justice sociale (MBEJUS) de souligner que le Front de résistance citoyenne n’est pas une structure instrumentalisée. « Nous ne sommes pas de ceux-là qui accointent avec un parti politique. Il y a la société civile instrumentalisée et la société civile consciencieuse », a-t-il dit. Pour l’instant, les membres du Front de résistance citoyenne affirment n’avoir pas été consultés pour le dialogue entre les partis politiques de l’Opposition et de la Majorité. Toutefois, ils comptent mener plusieurs activités pour atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés. Il s’agit de la publication d’une déclaration sur la situation nationale, de l’adresse d’une interpellation au Conseil constitutionnel, de l’organisation d’un panel sur la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance et enfin, de l’organisation d’actions de sensibilisation de la population au sujet du référendum. Une conférence publique sera donc animée le vendredi 3 octobre, à Splendide Hôtel, à partir de 17 h 00 GMT sur le thème : « Quelle peut être la contribution de la société civile dans le dialogue entre les partis politiques de l’Opposition et de la Majorité ? » Pour rappel, le Front de résistance citoyenne est un regroupement de 24 Organisations de la société civile (OSC) actives sur les questions de gouvernance et engagées dans la consolidation de la démocratie au Burkina Faso.

Mamouda TANKOANO


Comments
  • Merci pour tout Pr IBRIGA, Pr LOADA et tous les autres du FRC. Le peuple vous le revaudra.L’opposition ne peut que suivre ce que le peuple veut par ce qu’elle est dans la siuation où c’est le peuple qui est devant et qui réclamme à cor et à cris ALTERNANCE!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    2 octobre 2014

Leave A Comment