SORTIE DE MARINE LE PEN SUR LA FRANCAFRIQUE : Idriss Déby n’a qu’à s’en prendre à lui-même
«Je lui ai dit tout le mal que je pensais de la Françafrique ». Vous ne rêvez pas ; ces propos sont de Marine Le Pen, à l’occasion de sa visite au Tchad où elle a rencontré le président Idriss Déby Itno. Des propos qui ont sans doute valu au satrape tchadien, d’être dans ses… petites babouches, l’autocrate tchadien représentant, on le sait, une pièce-maîtresse dans le dispositif des rapports incestueux entre la France et ses anciennes colonies. Si donc la candidate de l’extrême-droite à la présidentielle française, ne s’est pas gênée pour dire ses quatre vérités à celui-là même qui lui a offert l’hospitalité, Idriss Déby n’a qu’à s’en prendre à lui-même ! Sans doute ses oreilles ont-elles sifflé en entendant ces propos. Sans doute Déby a-t-il eu le sentiment d’avoir été payé en monnaie de singe. Car, après tout, l’hôte de Marine Le Pen méritait mieux que cette déclaration aussi dévalorisante que « maternaliste » !
Son complexe vis-à-vis du Grand Blanc, Déby le paie d’une certaine manière
S’il en a donc pris pour son grade, qui plaindra Idriss Déby Itno ? L’opposition était vent debout contre cette visite. Et Dieu seul sait si bien des Tchadiens ont partagé sa position. Mais Déby n’en a eu cure ! Que Marine Le Pen soit allée à la rencontre des militaires français de l’opération Barkhane dans la perspective de l’élection présidentielle, cela pouvait être toléré ! Mais qu’elle ait eu le privilège d’être reçue par le numéro un des Tchadiens, il y avait évidemment quelque chose de gênant voire révoltant pour qui sait que la dame est … la fille de l’autre. La demande de rencontre avec le dirigeant tchadien, aurait été poliment déclinée qu’elle aurait certainement réjoui bien des Tchadiens. Mais son complexe vis-à-vis du Grand Blanc, et dans le cas d’espèce, une Française raciste et xénophobe, qui l’a poussé à lui offrir l’hospitalité, Déby le paie d’une certaine manière. Et ce, au détour d’une phrase qui n’est pas pour le réjouir, loin s’en faut ! Mais de cela, Marine Le Pen n’a que faire. Si son objectif a été atteint, pour elle, c’est l’essentiel.
« Le Pays »