HomeA la uneSORTIE DE TRUMP SUR LES PAYS DE MERDE : Quand un « crétin » met les pieds dans le merdier africain

SORTIE DE TRUMP SUR LES PAYS DE MERDE : Quand un « crétin » met les pieds dans le merdier africain


Donald Trump a qualifié, le 11 janvier dernier, les pays africains et Haïti de « pays de merde ». Ce qualificatif a été employé lors d’une réunion sur l’immigration, avec des parlementaires à la Maison blanche. A cette occasion, en effet, le président américain, en écorché vif, s’est emporté sur l’immigration en provenance de « pays de merde ». Pour préciser ce qu’il entend par-là, le chef de la Maison blanche a indexé les pays africains auxquels il a ajouté Haïti et le Salvador. Et l’on n’a pas besoin d’être un sémanticien pour savoir que le terme « merde » a une connotation fortement  péjorative. Dans le contexte où Donald Trump l’a employé, le doute n’est pas permis quant à sa connotation raciste. Dès lors, l’on peut comprendre pourquoi les propos du premier des Américains ont produit l’effet d’une bombe tant en Afrique que dans le reste du monde. En effet, sur le continent noir, les uns après les autres, les dirigeants dénoncent, chacun à sa manière, des mots outrageants au plus haut point. Ainsi, au Sénégal, Macky Sall condamne avec vigueur les propos de Donald Trump sur Haïti et sur l’Afrique : « L’Afrique et la race noire méritent le respect et la considération de tous », a-t-il écrit sur Twitter.

Il faut avoir le courage d’appeler le chat pour son nom

Le Botswana a aussi convoqué l’ambassadeur américain pour protester contre des propos « irresponsables» et « répréhensibles ». Gaborone va plus loin en demandant à Washington de clarifier sa position et de dire si le Botswana est perçu comme un « pays de merde ». En Afrique du Sud, c’est l’ANC, le parti au pouvoir, qui s’est prononcé en qualifiant les propos du président américain « d’offensants ». L’on peut rendre hommage à tous ces dirigeants africains pour avoir eu le courage et la lucidité d’exprimer haut et fort leur colère face aux excès de l’homme le plus puissant du monde. Et les dirigeants africains qui ne l’ont pas encore fait, méritent que l’on les traite de lâches. Car, à force de se taire face à l’inacceptable, l’on peut dire qu’ils sont consentants. Et de ce fait, ils donnent raison à Donald Trump. Pourtant, il est clair que Donald Trump, par le qualificatif de « pays de merde » en parlant de l’Afrique et de Haïti, stigmatise la race noire. Il juge leurs ressortissants indignes de migrer vers les Etats-Unis, parce qu’ils y sèment le bordel. Bonnes gens, si cela n’est pas du racisme à l’Etat primaire, dites-nous ce que c’est ! Il faut donc avoir le courage d’appeler le chat pour son nom. Dans le cas d’espèce, l’on peut même dire que cela est un devoir moral. Car, la race noire n’a pas le monopole de « la merde ». Mais venant de la part d’un homme comme Donald Trump, l’on ne doit pas s’en offusquer outre mesure. En effet, l’homme est coutumier des phrases assassines et des déclarations à l’emporte- pièce. L’on peut ajouter à cela ses prises de position maladroites sur les grands dossiers du monde. Sont de celles-là, son point de vue ubuesque sur le réchauffement climatique et sa décision polémique de transférer l’ambassade des USA de Tel-Aviv à Jérusalem. Franchement, cet homme est dangereux ! Certains de ses compatriotes sont allés jusqu’à le décrire comme un « crétin » incapable de se concentrer quelques minutes sur un dossier et qui agit de ce fait selon son instinct.

L’Oncle Sam a contribué, dans certains pays, à ajouter de la merde à la merde

Désormais, les Africains, la race noire en général, et tous ceux qui portent en horreur le racisme et la stigmatisation des peuples en particulier, peuvent souscrire au portrait-robot de Donald Trump tel que dressé par le journaliste Michaël Wolff dans son ouvrage « le Feu et la fureur ».  Ils ont en plus de la matière pour enrichir ce portrait en y ajoutant la dimension raciste de l’homme.  Et pendant que les Africains, à juste titre, sont vent debout contre les propos honteux de Trump sur leur continent, la Maison blanche se borne à souligner que son locataire se battrait  « toujours pour le peuple américain ». L’on peut concéder cela au chef de la Maison blanche. D’ailleurs, il a été élu pour cela. Mais de là à traiter toute une race de « merde », il y a un pas que malheureusement Donald Trump a vite fait de franchir.  Et c’est ce genre de propos qui peuvent conduire le monde à un affrontement sur fond de conflit de civilisation. On se souvient encore, en effet, des représentations que Hitler et les Nazis se faisaient sur le peuple juif. La suite, on la connaît. Elle a été simplement effroyable. Cela dit, les propos de Donald Trump sont certes blessants pour l’Afrique et pour la race noire, mais quelque part, il faut avoir la lucidité de reconnaître que certains dirigeants africains, par leur gouvernance nauséeuse et leur insouciance maladive, ont apporté des verges  au chef de la Maison blanche pour fouetter l’Afrique. Ce dernier aurait été bien inspiré s’il nommait  les pays  africains qui font dans la merde. Car, il y en a. Et l’Amérique et le monde entier les connaissent. Ils ont, entre autres, pour noms la RDC, l’Ouganda, le Burundi, et la liste est loin d’être exhaustive. D’ailleurs, l’on peut dire que dans une certaine mesure, l’Oncle Sam a contribué activement, dans certains de ces pays, à ajouter de la merde à la merde par son soutien avéré, pour des raisons géostratégiques, à certains potentats africains. Et le fait que bien des jeunes africains défient les océans pour rallier l’Europe et l’Amérique est une des conséquences de cette politique. Le prédécesseur de Donald Trump, Barack Obama, avait eu l’élégance de dire ceci : « l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes ». Cette vérité avait séduit en Afrique. Visiblement, Donald Trump n’a ni l’élégance d’Obama ni sa culture politique. Et il n’est pas superflu de rappeler à l’actuel locataire de la Maison blanche que l’Afrique a donné aux Etats- Unis des hommes et des femmes dont la contribution à la grandeur de l’Amérique est de notoriété publique. C’est ce petit cours d’histoire que la secrétaire générale de la Francophonie a bien voulu lui faire, suite à ses propos honteux sur Haïti et sur l’Afrique.

« Le Pays »


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