HomeA la uneSORTIE DES EVEQUES CONGOLAIS : Un agacement justifié  

SORTIE DES EVEQUES CONGOLAIS : Un agacement justifié  


 

Si ce n’est pas un sentiment de dépit, cela y ressemble fort. C’est le moins que l’on puisse dire. En effet, dans un message adressé aux Congolais, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), médiatrice dans la crise politique en cours en RDC, a appelé tous les acteurs politiques à un sursaut patriotique en vue de permettre la mise en œuvre rapide de l’accord de la Saint-Sylvestre. Tout en se disant disposés à  poursuivre le dialogue, les prélats préviennent que l’Eglise ne saurait devenir responsable du blocage en cours. D’où la nécessité pour eux de « trouver un consensus en privilégiant les intérêts de la population et le bien supérieur de la République ». Dont acte. Car, face à l’incurie de la classe politique congolaise, les Evêques qui ne sont pas à leur première sortie, ont raison de présenter des signes d’agacement. D’autant que de part et d’autre (pouvoir et opposition), on ne sent aucune volonté d’aller de l’avant. Pour preuve, on a l’impression que le président Joseph Kabila et les siens cherchent à gagner du temps ; histoire de retarder la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016, qui, on le sait, prévoit l’organisation de la présidentielle d’ici la fin de l’année en cours.

L’Union africaine s’est claquemurée dans un silence incompréhensible

C’est ce qui explique que jusque-là le nom du Premier ministre de la Transition n’est toujours pas connu et ce, plus de deux mois après la signature de l’accord. Et comme pour ne rien arranger, le président Kabila demande à l’opposition de lui proposer une liste de trois personnes premiers ministrables ; une manière de semer la zizanie dans les rangs de ses adversaires. En témoigne la querelle de leadership à laquelle on assiste depuis la disparition de Etienne Tshisekedi et qui, toute proportion gardée, risque d’entamer sérieusement l’unité de l’opposition. Pitié pour la RDC, est-on tenté de dire. Car,  à l’allure où vont les choses, le bout du tunnel est encore loin ; tant et si bien qu’il faut craindre des lendemains incertains pour le pays de Kabila fils où la violence est la chose la mieux partagée. Pendant ce temps, l’Union africaine (UA) donne l’impression de se soucier du sort des Congolais comme d’une guigne. Elle s’est claquemurée dans un silence incompréhensible. Comment peut-il en être autrement quand on sait que l’organisation panafricaine est actuellement dirigée par le président guinéen, Alpha Condé, lui-même piqué par le virus de la tripatouillite en vue de s’offrir un troisième mandat ? C’est ceci donc qui pourrait expliquer cela. Ainsi va l’Afrique !

B.O


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