HomeOmbre et lumièreSORTIE DU LARLE NAABA: Un exemple qui devrait faire réfléchir

SORTIE DU LARLE NAABA: Un exemple qui devrait faire réfléchir


« Je ne veux plus de poste électif ni nominatif ». C’est ce qu’a déclaré le Larlé Naaba, le 20 décembre dernier, lors d’une assemblée générale du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), qu’il a co-animée avec Simon Compaoré, à Saaba. Cette phrase est si lourde de sens qu’elle ne saurait me laisser indifférent. Dans un premier temps, j’ai tenté de banaliser cette déclaration, estimant qu’il s’agissait d’une démarche politicienne visant à s’attirer la sympathie de l’opinion. J’étais d’ailleurs fondé à penser ainsi d’autant qu’ils sont nombreux, ces hommes politiques qui ne tiennent jamais parole. J’ai en mémoire les noms de certains hommes politiques qui, au Burkina comme ailleurs, ont annoncé qu’ils se retiraient de la politique mais qui, contre toute attente, sont revenus sur leurs propres engagements. Cela n’a rien d’étonnant si l’on sait qu’en politique, tout ou presque est permis. Il n’y a pas de morale ni de licence. C’est le monde de la ruse et de la duperie. Mais toute réflexion faite, je me suis dit que le Larlé Naaba ne peut pas se permettre de faire une telle déclaration, sans en mesurer la portée. Il sait ce qu’il dit et ce qu’il fait. Il sait bien qu’en tant que leader d’opinion, sa parole porte haut. Je dirais, plus haut que celle de certains politicards qui se croient représentatifs alors que l’ensemble de leurs militants et sympathisants ne peuvent même pas remplir une cabine téléphonique. Dans notre société, un chef coutumier occupe une place de choix, tant il est vénéré. Un chef coutumier n’est pas n’importe qui et ne parle pas au hasard. Il incarne beaucoup de valeurs. En tout cas, je me suis posé tout de même une question : pourquoi le Larlé Naaba a-t-il fait une telle déclaration ? Que veut-il insinuer quand il dit qu’il ne veut plus de poste ni électif ni nominatif ? Est-ce une manière pour lui, en tant que leader d’opinion, de se retirer de la scène politique ?

 

Politique et chefferie coutumière ne peuvent pas faire bon ménage

 

Autant de questions que je me suis posées, mais auxquelles il m’est difficile de répondre. Seulement, je me permets de dire que cette sortie est courageuse. Car j’ai bien envie de dire que le Larlé Naaba, qui fut député à plusieurs reprises sous Blaise Compaoré, avant de démissionner en janvier 2014, est mieux placé que quiconque pour savoir que politique et chefferie coutumière ne peuvent pas faire bon ménage. La politique est un terrain fangeux. Quand on y entre, on en ressort difficilement blanc comme neige. C’est là-bas que se jouent les coups les plus abjects pour ne pas dire les coups en dessous de la ceinture. C’est pourquoi donc je félicite le Larlé Naaba pour cet engagement solennel qu’il vient de prendre, en renonçant à tout poste électif ou nominatif. Du reste, on a vu ce qui s’est passé lorsque celui-ci, en début de cette année finissante, avait annoncé son départ du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), mettant ainsi fin à son mandat à l’Assemblée nationale. Le régime Compaoré avait tenté par tous les moyens de diviser les chefs coutumiers, installant ainsi la pagaille au sein du corps social où chacun connaît sa place. On le sait, un chef de quartier ne peut oser défier l’autorité d’un chef de village. Mais en politique, comme je l’ai dit, tout était devenu possible. Si l’on n’est pas du même parti, on se permet tout ce qu’on veut; pourvu qu’on soit sûr que l’on aura à manger. C’est cela la triste réalité. Cela dit, je souhaite que beaucoup de chefs coutumiers emboîtent le pas au Larlé Naaba qui, je l’espère, ne fera pas comme les autres, en faisant un rétropédalage. Cela grandira les chefs coutumiers et évitera que les hommes politiques les manipulent à souhait, suivant leurs intérêts.

 

« Le Fou »


Comments
  • Bravo! C est admirable. Votre pere dans son tombeau vous suivra vos pas pour cette votre loyaute. Comme lui a son temps. La chefferies traditionnelle et la politique sont incompatibles. ne font jamais bon menage, car le dernier cite peut maninipuler la premiere a sa chute.

    26 décembre 2014
  • En tout cas, a moins que ce ne soit une déclaration visant a attirer l’ électorat au profit d’un quelconque parti, je trouve que le Larle Naba a pris une très sage décision. Vivement que les autres chefs coutumiers emboitent ses pas s’ils veulent être des chefs impartiaux.

    26 décembre 2014
  • bravo et touts nos soutiens vont à larlé naba

    26 décembre 2014
  • Un CHEF COUTUMIER POLITICIEN NE PEUT PAS ETRE RESPECTE !!!
    Pour la stabilité, la cohésion sociale et la paix, il nous faut des chefs traditionnels crédibles, dont le message porte.
    Personnellement, je n’écouterai aucun chef traditionnel si déjà je sais qu’il est militant connu ou soupçonné de tel ou tel parti politique. Et c’est facile à savoir.
    Aussi, je demande à tous ces politiciens qui ont longtemps instrumentalisé les chefs traditionnels d’arrêter cette pratique, car elle portera finalement atteinte aux fondements de la cohésion sociale et du vouloir vivre ensemble.
    Le Chef Traditionnel est par définition celui qui représente la tradition, cette convenance sociale acceptée de tous et qui régit la cohésion sociale et le vivre ensemble. Y porter atteinte c’est créer les conditions du désordre. A moins que cela fasse partie du programme de société de certains partis politiques.

    26 décembre 2014
  • Le fou tu as tapé dans la poubelle et les scorpions vont s’éparpiller!
    Le Laarlé Naba a pris une sage décision. Son grand-père le vénéré patriarche, Naba Anbga, avait été insulté à la maison du peuple aux temps forts des envolées verbales des partis politiques voltaïques qu’étaient l’UDV/RDA de feu Sangoulé Lamizana, du Front de Refus RDA de feu Joseph Ouedraogo (Jo Weder), de l’UPV de feu Joseph Ky Zerbo ainsi que de l’UNDD de Macaire Ouedraogo. Le Laarlé Naba Anbga (qui était un fan de la boxe dans l’âme), en son temps, avait juré de ne plus mettre les pieds à la maison du peuple. Et si ma mémoire est bonne il ne s’est plus aventuré à donner son opinion sur aucune activité politique jusqu’à ce qu’il réponde à l’appel de l’Eternel Dieu. Paix à son âme! Le Naaba Tigré ne fait que lui emboîter le pas! C’est le lieu pour les éminences grises du Faso, de s’asseoir et de cogiter afin de trouver un canevas-guide ou une charte pour la chefferie coutumière car, par ces temps qui courent, et quoi qu’on dise un chef coutumier doit bénéficier de quelques privilèges! Et c’est parce qu’aucun texte ne régit la vie de la chefferie coutumière et les crises économiques aidant, des chefs démunis sont devenus les instruments de politiciens véreux! Et comme la politique est une foire il n’est donc pas rare de voir un chef coutumier danser le Ndombolo sans gêne, avec extravagance et à midi ; il n’est pas rare de voir un chef disputer les morceaux de poulets, les bouteilles de bière ou des billets de banque avec des enfants lors de Jambooré politiques! Que la parole et l’acte de Naaba Tigré servent à redonner à la chefferie ses titres de noblesse et surtout que le bonnet rouge soit signe de respect et non de dérision, porté par n’importe qui, du rastaman etourdi par les épices à la fille de joie sans vergogne.

    26 décembre 2014
  • Quelle grande comédie joue ce Larlé Naaba ! Il est autant comptable que le clan Blaise COMPAORE du chaos qui a plongé lé Burkina dans la situation actuelle. Dix mois de disponibilité ne suffisent pas à blanchir ce Monsieur qui a accompagné Blaise COMPAORE pendant 26 ans et 77 jours. C’est du “blaguer tuer”.

    27 décembre 2014
  • Quel digne fils du pays!!!

    27 décembre 2014
  • Le fou tu as tapé dans la poubelle et les scorpions vont s’éparpiller!
    Le Laarlé Naba a pris une sage décision. Son grand-père le vénéré patriarche, Naba Anbga, avait été insulté à la maison du peuple aux temps forts des envolées verbales des partis politiques voltaïques qu’étaient l’UDV/RDA de feu Sangoulé Lamizana, du Front de Refus RDA de feu Joseph Ouedraogo (Jo Weder), de l’UPV de feu Joseph Ky Zerbo ainsi que de l’UNDD de Macaire Ouedraogo. Le Laarlé Naba Anbga (qui était un fan de la boxe dans l’âme), en son temps, avait juré de ne plus mettre les pieds à la maison du peuple. Et si ma mémoire est bonne il ne s’est plus aventuré à donner son opinion sur aucune activité politique jusqu’à ce qu’il réponde à l’appel de l’Eternel Dieu. Paix à son âme! Le Naaba Tigré ne fait que lui emboîter le pas! C’est le lieu pour les éminences grises du Faso, de s’asseoir et de cogiter afin de trouver un canevas-guide ou une charte pour la chefferie coutumière car, par ces temps qui courent, et quoi qu’on dise un chef coutumier doit bénéficier de quelques privilèges! Et c’est parce qu’aucun texte ne régit la vie de la chefferie coutumière et les crises économiques aidant, des chefs démunis sont devenus les instruments de politiciens véreux! Et comme la politique est une foire il n’est donc pas rare de voir un chef coutumier danser le Ndombolo sans gêne, avec extravagance et à midi ; il n’est pas rare de voir un chef disputer les morceaux de poulets, les bouteilles de bière ou des billets de banque avec des enfants lors de Jambooré politiques! Que la parole et l’acte de Naaba Tigré servent à redonner à la chefferie ses titres de noblesse et surtout que le bonnet rouge soit signe de respect et non de dérision, porté par n’importe qui, du “rastaman” étourdi par les épices à la fille de joie sans vergogne.

    27 décembre 2014
  • La plupart des membres des instances dirigeantes de partis doit lui emboiter le pas dans leur propre intérêt

    27 décembre 2014
  • Sage décision de la part du Larlé Naaba Tigré! Tout simplement!

    27 décembre 2014
  • Le chef traditionnel doit-il oui ou non faire la politique? il faut que le gouvernement de transition statue sur cette question.sinon,un parti au pouvoir ne peut qu’encourager cela.En tout cas le CDP ne dira pas le contraire. Nos valeurs se meurent. Mais c’est pas un problème pour certains hommes politiques,ni même pour nos chefs traditionnels qui ne representent rien aujourd’hui pour la plupart à cause de la politique.

    27 décembre 2014
  • La crise insurrectionnelle de fin octobre 2014 a mis en exergue cinq groupes d’acteurs :
    • Ceux qui concourent à gouverner que sont les partis politiques . ils sont régis par l’article 13 de la constitution. Inscrit parmi ceux qui ont une approche restrictive des droits de l’homme sous le vocable de démocratie responsable, les partis politiques optent pour le concept de la démocratie gouvernée
    • Ceux qui veulent être gouvernés selon leurs aspirations. ce sont ceux qui ont choisi de jouir des exclusivement des autres droits que sont les organisations de la Société civile . Ils jouent le rôle de contre pouvoir ou la démocratie gouvernante ; ils entendent ne donner qu’un mandat impératif aux gouvernants
    • La puissance publique constituée des forces de Défense et de sécurité. La mission régalienne de cette puissance est la protection du l’Etat , physique et morale des personnes et des biens en temps de paix. Elles détiennent le label du patriotisme et par conséquent garantes de l’intégrité territoriale. En plus elles sont chargées de médiation et d’interposions entre les aspirants à la gouvernance en cas de discorde des acteurs ou d’urgence déclarée, juste le temps nécessaire pour un retour à une situation républicaine normale. C’est ce rôle qu’a joué notre armée entre le 31 octobre et le 14 novembre. Au royaume moaaga, en cas de vacance du trône cet intérim ou « napogdo » est assuré par une princesse parce que non autorisée à la conquête du pouvoir et le risque d’usurpation est zéro. Actuellement au Faso, le parallélisme semble être observé par les textes de la transition. Reste aux aspirants de veiller pour éviter une dérive patriotarde qui a la peau dure depuis cinquante (50) ans. Un patriote formaté quitte pour un autre. Ceci transforme les forces de défense et de sécurité en famille royale ou se recrutent les rois comme au royaume moaaga . Cet héritage/avantage professionnel occulte le mérite de l’engagement individuel et conditionné en politique pour les éléments de ces corps. En effet Qui veut exprimer son engagement doit s’inscrire dans le groupe des conquérants légaux du pouvoir d’Etat.
    • Les dépositaires des valeurs et normes en deux groupes :
    o La communauté internationale venue veiller au respect des normes des institutions et valeurs démocratiques et le rôle des acteurs
    o les autorités traditionnelles et religieuses gardiennes des valeurs morales et d’éthique
    La communauté internationale est dépositaire de normes des institutions et valeurs démocratiques qu’elle entend imprimées aux états parties membres sous peine de sanction en cas de violation, la charte africaine de la démocratie, des élections est un exemple .
    S’agissant des dépositaires des valeurs, nous avons synthétisé les injonctions des religions monothéistes en matière de morale sociale qui peuvent p se résumer aux points suivants :
    •Assurer l’égalité des chances pour tous
    •Prévenir toute exploitation économique du faible par le fort ;
    •Droits à la propriété individuelle dont DIEU est le mandataire ;
    •Décourager l’accumulation des richesses dans les mains d’un seul individu ;
    •Insister que la richesse individuelle profite à tous par l’institution d’un taxe obligatoire (la Zaka pour les musulmans, la dime pour les chrétiens) ou autre imposition jugée nécessaire’’ sur le revenu et le capital ;
    •Interdiction absolue de la spéculation ;
    •Interdiction de toute espèce de monopole :
    •Obligation pour l’employeur de partager de façon proportionnelle entre ses employés de son entreprise ;
    •Le principe selon lequel la terre appartient a DIEU et le propriétaire est celui qui la cultive ou qui l’exploite lui-même. Ainsi :
    o toutes les grandes propriétés sont éliminées
    o Toute location de terre est illégale.
    Les dépositaires attendent donc (i) des aspirants de la gouvernance politiques la création d’instruments politiques précis, capables d’assumer la responsabilité du maintien des conditions sociales soulignées, (ii) de ceux qui ont des aspirations d’avoir une ligne de conduite non attentatoire à la morale en rapport aux solutions de leur attente.
    Jusqu’à présent, les dépositaires de valeurs ont su jouer le rôle d’interpellation en cas de manquement ou de médiation en cas de transgression supposé ou réel des valeurs homologuées ou non attentatoire à la cohésion nationale et la paix sociale avec ou sans crise majeure.
    Ainsi on n’attend de la transition la clarification des rôles ci-dessus pour un nouveau départ de la vie de la nation. A Ouahigouya le 1er vice président chargé de l’orientation politique a été peu clair quant à position du MPP par rapport à la chefferie traditionnelle c’est-à-dire « l’indépendance organisationnelle de celle-ci) conformément aux lois sur les droits civils garantis par notre constitution, l’Etat n’intervenant qu’en cas de troubles et menaces de la paix sociale. Sauf erreur ou omission, dans ses projets de statuts l’association de la chefferie coutumière se dit apolitique.

    28 décembre 2014

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