HomeA la uneSOUDAN DU SUD :Un 3e anniversaire sur fond de discorde

SOUDAN DU SUD :Un 3e anniversaire sur fond de discorde


Le Soudan du Sud, le dernier né des Etats africains, a célébré hier, 9 juillet, le 3e anniversaire de son indépendance. Un anniversaire célébré sur fond de discorde et de crise sociopolitique graves. Après plus de deux décennies de guerre contre le Soudan de EL Béchir, le nouvel Etat, dirigé par Salva Kiir, est aussitôt plongé dans une guerre civile.

Une guerre civile née des divergences entre le président Salva Kiir et son vice-président, et qui a occasionné des milliers de morts au sein de la population civile.

 

Le peuple sud- soudanais n’avait pas l’esprit à la fête

 

C’est donc un anniversaire que les Sud- soudanais ont vécu comme un mauvais rêve, tant ils sont loin de l’espoir qu’avait suscité l’indépendance de leur pays, le 9 juillet 2011.

En tout cas, pour ce troisième anniversaire, le peuple sud- soudanais n’avait vraiment pas l’esprit à la fête et même les autorités ont préféré une cérémonie sobre, marquée par une parade militaire, et quelques discours officiels dont celui du président.

Tout pourtant prédisposait ce jeune Etat à un avenir radieux d’autant plus que contrairement à nombre d’Etats, le Soudan du sud est né avec, comme on  le dit, une cuillère en or dans la bouche.

Après plus de deux décennies de guerre de libération, la communauté internationale était unanime à penser que le sacrifice des deux millions de vies consumées sur les champs de bataille, avait forgé un sentiment de fraternité, un lien fort chez les populations, et entre les dirigeants de ce jeune Etat en particulier. Mais c’était sans compter avec les ego surdimensionnés des deux principaux héritiers de John Garang, Salva Kiir et Riek Machar.

 

Le tableau sombre de la situation politique ne doit pas fermer la porte à tout espoir pour ce peuple

 

Un désaccord entre deux leaders qui n’a pas manqué de déteindre sur leurs communautés respectives, les Nuer, l’ethnie de Riek Machar, et les Dinka, la communauté dont est issu le président Salva Kiir.

C’est désormais une haine que ni les discours qui se veulent rassembleurs, ni le message « un peuple, une nation » placardé à tous les coins de rue, ne semblent pouvoir vaincre.

La communauté internationale et surtout les Etats-Unis qui ont soutenu la lutte de ce peuple, exercent aujourd’hui une pression sur les deux leaders pour les amener à déposer les armes et à reprendre langue. Mais tout porte à croire que les enjeux économiques liés à la richesse du sous-sol du Soudan du Sud, poussent certains Etats voisins de ce pays à s’impliquer plus ou moins directement sur le terrain, pour soutenir l’un ou l’autre des belligérants. Ces différents soutiens sont loin de favoriser la reprise du dialogue entre les deux rivaux.

Cela dit, ce tableau sombre de la situation politique du Soudan du Sud, trois ans après son indépendance, ne doit pas fermer la porte à tout espoir pour ce peuple. Les négociations se poursuivent en Ethiopie et la pression des Etats-Unis ne cesse de monter sur les deux camps. Par ailleurs, on peut croire que Salva Kiir et Riek Machar sont conscients qu’ils n’ont rien à gagner en ramenant les conditions de vie du peuple sud-soudanais, à un niveau plus déplorable que celui qu’il avait quand il était à la merci de El Béchir et de ses djandjawoui.

Cela dit, tout le mal que nous souhaitons à ce jeune Etat est que son 4e anniversaire soit porteur d’un climat de paix et de réconciliation des cœurs.

Dieudonné MAKIENI


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