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SOUTIENS A LA LUTTE CONTRE LE COVID-19


Je fais le constat que depuis l’avènement du Covid-19, au Burkina, une chaîne de solidarité s’est mise en place. Chacun donne ce qu’il a et ce qu’il peut pour la prise en charge des malades. Les plus nantis ont offert des dizaines de millions de F CFA, d’autres se sont contentés de donner ce qu’ils ont, et bien d’autres encore ont offert des masques ou du gel hydroalcoolique. J’avoue que j’admire personnellement l’élan de solidarité dont les uns font montre envers les autres. Jamais, je n’avais vu pareils actes de générosité et de solidarité dans notre pays où l’on avait parfois l’impression que le riche n’a aucun respect pour le pauvre. J’ai même envie de dire que sur ce plan, le Covid-19 a changé positivement nos habitudes, pour autant que ces gestes de générosité soient sincères. Et je souhaite qu’après la pandémie, les choses restent telles.  Cela dit, je fais le constat que tous ces dons faits ici et là, l’ont été à grands renforts de tapage médiatique. En dehors de ceux-là qui ont contribué dans l’ombre, loin des caméras, il y a tout ce beau monde qui a déboursé de l’argent beaucoup plus pour des raisons de visibilité ou de marketing politique. Parmi ces derniers, il y en a qui ont demandé l’accompagnement, à titre gracieux, des médias qui ont accédé à leur requête. Moi, le Fou, je ne suis pas contre tout cela. Mais je ne peux m’empêcher de faire observer quelque chose qui m’a beaucoup marqué et chagriné. Regardez bien : chaque fois que les médias ont été sollicités et se sont rapidement déployés sur les lieux pour faire leur travail de couverture médiatique, qui a eu, une fois la cérémonie de remise de dons terminée, une pensée pour les hommes de médias ? Qui a dit : voilà la part, aussi minime soit-elle, de la presse, pour les risques qu’elle prend et pour ses efforts déployés ?

Le fait seulement de penser que des hommes de médias s’exposent dans l’exercice de leurs fonctions dans ce contexte de Covid-19, est une marque de gratitude

Tout se passe plutôt comme si on leur demandait de venir battre le tam-tam pour des structures, entités ou personnages en quête de publicité, de marketing voire plus. Pour le reste, ils n’ont plus qu’à circuler ! Pas même un cache-nez en guise de reconnaissance quand bien même parfois la presse a couvert gratuitement l’événement ! Et c’est pourquoi je m’en voudrais de ne pas rendre hommage à toutes ces petites structures qui, malgré leurs maigres moyens, ont, elles, eu une pensée pour la presse. Même si celles-ci peuvent se compter sur les doigts d’une main. Ce n’est pas la quantité du don reçu qui compte. Le fait seulement de penser que des hommes de médias s’exposent dans l’exercice de leurs fonctions dans ce contexte de Covid-19, et que, de ce fait, ils ne doivent pas être non plus oubliés, est une marque de gratitude, de reconnaissance et de considération à leur endroit. Je ne veux pas citer de noms mais je souhaite qu’ils se reconnaissent dans mon propos et qu’ils en soient remerciés. Mais qu’on me comprenne bien : je ne suis pas en train de quémander quoi que ce soit. Loin s’en faut. Je ne fais qu’observer un fait navrant qui est, quelque part, révélateur du mépris et de la conception que certains ont des médias : juste bons pour servir leurs intérêts avoués et bien souvent inavoués et rien de plus.

« Le Fou »


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