SUSPENSION DE SEPP BLATTER ET MICHEL PLATINI : Le football mondial se déleste de ses délinquants
La nouvelle est tombée, hier, 8 octobre 2015, comme un ballon projeté avec force en pleine lucarne. Le comité d’éthique de la Fédération internationale de football (FIFA) a suspendu de 90 jours, de toute fonction liée au football, quatre personnalités du sport roi, dont deux sont emblématiques. Il s’agit de Michel Platini, tout-puissant président de l’Union des associations européennes de football (l’UEFA), toujours en quête d’honneurs et de grandeur. Et de Joseph Blatter, patron démissionnaire de la FIFA ainsi que de Jérôme Valcke, vice-président de la FIFA, déjà relevé de ses fonctions en septembre dernier. Le quatrième, Chung Mong-joon, ancien vice-président de l’instance internationale de football a été, quant à lui, suspendu pour six ans avec une amende de 91 500 euros. Après l’officialisation de leurs sanctions, Blatter et Platini ont vite réagi. Le premier par l’entremise de ses avocats qui ont accusé le comité d’éthique de n’avoir pas « suivi le code de procédure » et le second à travers une déclaration dans laquelle il estime que la FIFA a clairement bafoué ses règles et procédures. Les deux barons du football mondial peuvent continuer de maugréer, rien n’y fera. En rappel, Blatter fait l’objet d’une enquête pour détournement de fonds et paiement indu de Platini d’un montant estimé à 1,83 million d’euros. De son côté, Chung Mong-joon qui est candidat à la succession de Blatter, est accusé d’avoir tenté de faire pencher le vote pour l’attribution du Mondial 2022 en faveur de la Corée du Sud. Evidemment, cette affaire de corruption qui éclabousse ces grosses légumes de la FIFA, fait des malheureux, mais aussi des heureux.
Que le tonnerre permette de purger le monde du football de ses délinquants
Les malheureux sont évidemment Platini et Chung Mong-joon, tous deux candidats à la succession de Sepp. Mais la pilule sera plus difficile à avaler pour le Français qui était fortement pressenti pour remplacer le démissionnaire Sepp à la tête de la FIFA. A présent empêtrés dans la boue et forcés à boire la coupe du déshonneur (jusqu’à la lie ?), chacun pourrait revoir ses ambitions à la baisse. A l’opposé de ces malheureux qui n’auront récolté que ce qu’ils ont semé, il y a les « heureux ». C’est connu : le malheur des uns fait le bonheur des autres. En effet, selon les statuts de la FIFA et de l’UEFA, Sepp Blatter et Michel Platini devraient être respectivement remplacés par, tenez-vous bien … le Camerounais Issa Hayatou et l’Espagnol Angel Maria Villar pour assurer l’intérim. Reste à savoir si ces bienheureux en devenant intérimaires, la peste n’aura pas été remplacée par le choléra. En effet, tous les deux sont visés par des enquêtes pour corruption, et l’on peut se demander si le monde du football international ne manque pas d’oiseau rare qui chante autre chose que la musique de la magouille et des compromissions. Si tel est le cas, c’est déplorable. On s’écrierait alors : quel drame ! Aussi bien pour le football que pour ses nombreux amoureux. La vertu a-t-elle donc complètement foutu le camp du monde footballistique ? En tout cas, on n’est pas loin de penser que le degré de pourriture de la classe dirigeante footballistique qui, pendant des années, a « sucé » le sang du football en travestissant ses règles, a atteint un point de non-retour. Vivement que l’avenir nous donne tort. Vivement que le tonnerre qui vient de gronder dans le ciel des instances du football mondial permette de purger ce monde de ses délinquants à col blanc.
Michel NANA
