HomeEchos des provincesSUSPENSION DES ACTIVITES JURIDICTIONNELLES PAR LES MAGISTRATS : Le syndicat des avocats condamne

SUSPENSION DES ACTIVITES JURIDICTIONNELLES PAR LES MAGISTRATS : Le syndicat des avocats condamne


Le Syndicat des avocats du Faso (SYNAF) a tenu, les 30 et 31 janvier 2015 à Bobo-Dioulasso, son deuxième congrès ordinaire. L’occasion a permis aux congressistes de prendre des résolutions allant dans le sens de l’amélioration du métier d’avocat, et de procéder au renouvellement du bureau. Ils ont également fait un tour d’horizon et condamné la suspension des activités juridictionnelles sur toute l’étendue du territoire national.

« Le rôle et la place de l’avocat dans le recouvrement des valeurs patrimoniales illicitement acquises : enjeux, défis et perspectives. » C’est sous ce thème que s’est déroulé, les 30 et 31 janvier 2015 à Bobo-Dioulasso, le deuxième congrès du SYNAF, au cours duquel les professionnels de défense des droits des citoyens ont échangé sur plusieurs points de leur profession, non sans jeter un regard sur le contexte politique actuel du Burkina Faso. A la clôture de ce congrès intervenu le 31 janvier, le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Mamadou Traoré, a salué la pertinence du thème du congrès et l’association du conseil de l’Ordre des bâtonniers. Selon lui, ce congrès se veut un cadre fédérateur des synergies pour plus de justice au Burkina Faso. A cet effet, il a encouragé les congressistes à travailler avec abnégation, malgré un contexte difficile marqué par une corruption grandissante au sein de l’appareil judiciaire burkinabè. «  Le SYNAF demande instamment que tous les rapports impliquant des acteurs de la Justice (avocats, magistrats, huissiers de justice, notaires) et touchant à leur serment et à leur déontologie, classés injustement et par complaisance ou favoritisme sans suite par l’ancien régime, soient enfin déférés devant l’autorité judiciaire ou administrative compétente, en vue de faire juger ces acteurs. C’est la seule condition pour que l’institution soit respectée. Ce n’est donc ni les condamnations ni les grèves ni les poursuites ni les menaces corporatistes, etc., qui peuvent produire ce respect tant souhaité. Si cela n’est pas fait, les avocats se donneront les moyens d’exiger que l’égalité des citoyens, devant la loi et par la loi, soit strictement respectée », ont-ils déclaré dans le rapport final. A ce propos, le même rapport a décliné clairement la position des avocats quant à la suspension des activités juridictionnelles au Burkina.

Un nouveau bureau installé

 « S’il est vrai que l’on peut comprendre le besoin de sécurité et de sécurisation posé par le personnel administratif de l’institution judiciaire, l’on ne peut comprendre que ce personnel n’ait pas pu avoir la retenue nécessaire et éviter de priver des millions d’usagers d’un service aussi capital qu’indispensable pour la prétendue faute de quelques agresseurs isolés. Cela peut être un mauvais exemple, si chaque corps administratif devait observer la même attitude lorsqu’un des siens sera agressé, ce d’autant plus que l’équivalence des importances et des utilités républicaines étant la même pour tous les corps », pouvait-on lire dans ledit rapport. Les congressistes ont également poussé leur réflexion jusqu’à dénoncer les comportements illégaux ayant cours dans les juridictions burkinabè, avec, à l’affiche, une décision malsaine rendue par le Tribunal de grande instance de Ouagadougou contre un des leurs. Ils ont qualifié ce procès de despotique et se sont donné le devoir de se mobiliser pour mener le combat jusqu’au rétablissement de ce dernier dans ses droits. L’autre résolution prise a été l’engagement du SYNAF à adhérer au REN-LAC dont les congressistes jugent les textes et objectifs cohérents avec la vision du SYNAF.

A l’issue de la mise en place du nouveau bureau, l’ancien secrétaire général, Me Batibié Benao, a été reconduit au même poste pour ses résultats jugés satisfaisants.

Josias Zounzaola DABIRE

Le nouveau Bureau du SYNAF

SG : Me Benao Batibié

SG adjoint : Me Bayala Rodri

Trésorière : Me Ouattara Rokia

Trésorière adjointe : Me Kanyili Maria

Responsable chargé de l’organisation : Me Birba Christophe

Adjoint : Me Zeba G. Solange

Responsable chargé de l’information et de la communication : Me Yelkouni O. Olivier

Adjoint : Ouattara Lamousa


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