HomeOmbre et lumièreTENTATIVE D’EVASION A LA MACA : Que toute la lumière soit faite !

TENTATIVE D’EVASION A LA MACA : Que toute la lumière soit faite !


Le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, a rencontré, le 27 décembre dernier, des journalistes de médias nationaux et internationaux à l’effet de faire le bilan de l’action gouvernementale de la Transition et évoquer des questions d’actualité. L’une d’elles est relative à la tentative d’évasion à la MACA (Maison d’arrêt et de correction des Armées). A cet effet, le chef du gouvernement a confirmé l’information selon laquelle un groupe de militaires auraient projeté de faire évader le chef des putschistes, le général Gilbert Diendéré. En attendant que la Justice vienne situer les uns et les autres sur les tenants et les aboutissants de cette affaire, l’on peut déjà saluer la vigilance et l’efficacité de nos services de renseignement, qui, de toute évidence, ont permis au Burkina Faso de faire l’économie de pertes en vies humaines. En effet, si les militaires mis en cause dans cette affaire étaient passés à l’acte, qu’ils eussent réussi ou pas à libérer Diendéré et ses acolytes, il ne fait pas l’ombre d’un doute que des familles burkinabè auraient encore été endeuillées. Plaise donc aux mânes de nos ancêtres de ne pas permettre que les auteurs de ce genre de projet, parviennent à leurs fins. Car le Burkina a tellement souffert des coups de force et autres actes militaires indélicats, qu’il avait fini par offrir au monde, l’image d’un pays qui marche sur la tête et où tous les contentieux sont réglés à la kalachnikov. L’on avait eu la faiblesse de croire que cette page était définitivement tournée, à la faveur des événements des 30 et 31 octobre 2014. Ces grandes dates de l’histoire politique récente du pays ont accouché de la première alternance démocratique qui vaut au Burkina Faso, l’admiration de tous et qui permet aux Burkinabè de croire légitimement en des lendemains meilleurs. Or, les révélations que vient de faire le Premier ministre, illustrent que le pays n’est pas pour autant sorti de l’auberge. Et ce d’autant plus que les auteurs de la tentative d’évasion de la MACA nourrissaient l’ambition de libérer Diendéré et de restaurer le Régiment de sécurité présidentielle (RSP).

Force doit rester à la loi

L’on peut donc se permettre d’en déduire que les militaires qui ont été interpellés et mis aux arrêts, sont des éléments de cette unité dissoute. Dans ce cas de figure, les Burkinabè ont des raisons objectives de s’en inquiéter. D’où la nécessité pour la hiérarchie militaire et pour le nouveau pouvoir dont la légitimité ne souffre d’aucune ambiguïté, de prendre en main le dossier de l’ex-RSP et de le gérer dans un esprit responsable et républicain. Cela veut dire qu’un travail pédagogique doit être fait en direction des membres de cette unité, surtout les plus jeunes d’entre eux qui rechignent à entrer dans la République pour se mettre au service de la patrie. Ce travail doit être d’autant fait que certains de ces jeunes ont été conditionnés et instrumentalisés par le clan Compaoré, au point qu’ils ont lié leur destin à celui d’un individu. Dans ces conditions, des valeurs comme l’amour de la patrie, l’intérêt général, l’honneur lié à l’exercice du métier des armes, peuvent être le cadet de leurs soucis. Et la faute en incombe à Blaise Compaoré. C’est lui qui, dans le souci de régner à vie sur le Burkina, les a dressés dans ce sens. En réalité, ces éléments de l’ex-RSP doivent être considérés comme des victimes du système Compaoré et le Burkina nouveau en construction, ne doit pas perdre cela de vue. Cela dit, et sans forcément jouer au Saint-Thomas, du nom de ce disciple de Jésus-Christ qui veut voir avant de croire, l’on peut souhaiter que cette tentative d’évasion de la MACA dont a fait cas Yacouba Isaac Zida, ne participe pas d’un montage dont le but est de procéder à des règlements de compte et à des purges au sein de l’ex-RSP. Toute chose qui n’est pas de nature à contribuer à panser les plaies profondes que Blaise Compaoré a léguées au Burkina au bout de 27 ans pendant lesquels lui et son clan étaient l’Alpha et l’Oméga du pays. De ce point de vue, force doit rester à la loi dans le traitement de cette affaire, comme dans toutes les affaires qui dorment encore dans les tiroirs de la Justice. Vivement donc que toute la lumière soit faite !

Sidzabda


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