HomeEchos des provincesTRAFIC DE JEUNES FILLES VERS LE LIBAN : Une dame dans les filets de la gendarmerie

TRAFIC DE JEUNES FILLES VERS LE LIBAN : Une dame dans les filets de la gendarmerie


La compagnie de la brigade ville de gendarmerie de Kosyam a animé une conférence de presse le 10 janvier 2015 à Ouagadougou. Il s’est agi de présenter aux Hommes de médias, un présumé membre d’un réseau de trafiquants d’êtres humains à destination de l’Europe et de l’Asie.

Le trafic des êtres humains est une réalité au Burkina Faso. En effet, la compagnie de la brigade ville de gendarmerie de Kosyam a mis le grappin sur le cerveau d’un réseau de présumés trafiquants de jeunes filles vers l’Europe et l’Asie. Le cerveau de ce réseau, qui a été arrêté le 6 janvier dernier, a été présenté aux Hommes de médias le 10 janvier 2015. Il s’agit d’une femme d’une trentaine d’années, de nationalité burkinabè, mariée à un Ghanéen. Selon la compagnie de la brigade ville de gendarmerie de Kosyam, elle faisait partir des jeunes filles dont l’âge varie entre 18 et 35 ans vers le Liban et ce, moyennant une somme qu’elle exigeait de ces dernières. Et ce métier, elle l’exerce depuis février 2014, sous la couverture d’une société qu’elle a illégalement mise en place. Selon Issa Paré, commandant de la compagnie de gendarmerie du Kadiogo, lorsque la dame a une cliente qui est intéressée par son projet, elle fait établir un passeport qu’elle scanne et qu’elle envoie à un partenaire au Liban. Ce dernier s’occupe du reste du travail pour faire venir la fille dans ce pays. Selon ses explications, [to_like id=”7908″]c’est suite à la plainte d’un proche d’une des victimes résidant au Liban que la brigade ville de gendarmerie de Kosyam a pu mettre la main sur cette présumée trafiquante qui avait non seulement pu envoyer déjà 39 filles à l’extérieur du pays, mais détenait aussi une dizaine de passeports et de visas légalement établis. « C’est suite à la plainte de l’époux d’une des victimes qui se serait rendue au Liban sans son aval que nous avons pu mener nos investigations pour l’arrêter. Cette dernière, qui réside en ce moment au Liban par son canal, a expliqué qu’elle vit dans des conditions précaires et qu’on lui réclame la somme de neuf milles dollars afin qu’elle puisse recouvrer sa liberté, parce qu’elle trouve précaire le métier qu’elle exerce», a-t-il confié. Pour Abdoulaye Sawadogo, commandant de la brigade ville de la gendarmerie de Kosyam, cette présumée trafiquante doit faire partie d’un réseau non encore identifié. « Elle nous a dit qu’elle a un partenaire ici, mais, nous ne l’avons pas encore interpellé. Du reste, une enquête est en cours au Burkina Faso et avec Interpool pour pouvoir identifier les autres acolytes», a-t-il ajouté. La dame qui récompensait à hauteur de 50 000 F CFA tous ceux qui la mettaient en contact avec une fille, ne faisait pas partir ces dernières seulement au Liban. « Elle les emmenait aussi vers le Qatar et le reste de l’Asie », foi de M. Sawadogo. Après son arrestation, 4 filles ont été interpellées, et l’une d’elles a raconté le calvaire qu’elle a vécu durant les 12 mois qu’elle a passé au Liban (voir encadré).

Mamouda TANKOANO

Témoignage d’une victime âgée de 21 ans

« C’est par l’intermédiaire d’une amie que j’ai fait sa connaissance. Quand nous nous sommes retrouvées, elle nous a dit qu’elle avait un boulot pour nous au Liban. Pour nous convaincre, elle a tenu à nous présenter le contrat dès ici, en nous disant qu’on aura droit à des heures de repos, surtout les dimanches. Mais lorsque nous sommes arrivées, on s’est rendu compte que c’était le contraire, c’était de l’esclavage. Quand on se lève le matin à 5h, c’est à minuit qu’on dort pour se réveiller le lendemain à la même heure. Quand on l’a appelée, elle nous a fait savoir que c’est comme ça, parce que nous sommes venues pour travailler. Elle avait aussi promis de passer chaque fin de mois nous rendre visite, mais c’était faux. Lorsqu’on a décidé de rentrer, elle nous a dit que ce n’était pas possible, à moins qu’on ne contacte nos parents pour qu’ils nous payent des billets d’avion. Ce sont des travaux de ménage qu’on fait là-bas. Mais ces travaux ne sont pas faciles à supporter, car on n’avait pas droit à un repos. On travaillait sans cesse et on ne franchissait même pas le seuil de la porte de la cour où on habitait. Moi, j’ai eu la chance de revenir au pays grâce au fils de mon patron qui a payé mon billet d’avion, parce qu’il trouvait que je souffrais beaucoup. J’étais payée à 200 000 F CFA par mois et c’est elle qui percevait le salaire de mes 3 premiers mois. Car c’était ses conditions comme ça. Lorsqu’elle t’amène, elle perçoit les salaires de tes 3 premiers mois. »[/to_like]


Comments
  • Il faut entendre le consul du LIBAN au BURKINA FASO sur ce dossier car c’est lui qui donne les visa aux jeunes filles convoyées dans son pays .Cela veut dire qu’il est parfaitement au courant de ce trafic odieux et les autorités doivent exiger de lui qu’il fasse revenir ces 39 pauvres jeunes filles burkinabè qui doivent être actuellement dans une souffrance inimaginable0. Sinon marche sur le consulat du LIBAN dans un mois

    12 janvier 2015
    • Je crois me rappeler que ce trafic ne date pas de maintenant. Vouv vous souvenez du réseau que la police avait infiltré? Et cette dame qui faisait sortir des femmes enceintes et qui abandonnaient leurs bébés ou du moins qu on les leur retirait? Trop de micmac au Burkina!!!

      12 janvier 2015
  • Force est de reconnaître que de nombreux syro-libanais constituent de véritables gangrènes dans la société à cause de leur manque d’humanisme et de la recherche effrénée de l’argent par tous les moyens. Vous vous souvenez de la polémique éhontée que la communauté libanaise avait suscitée en 2014 par une tentative de don de matériels vétustes au CHU Yalagdo et que la direction de l’hôpital a refusé pour non conformes aux normes de qualité sanitaire. Des internautes avaient qualifié les libanais d’inhumains et de gens qui manquent de respect pour les Burkinabè et autres citoyens de leurs pays d’accueil. Le Consul du Liban et associés avaient nié ces qualificatifs en se faisant des avocats du diable pour redorer l’image de leur communauté. Voilà encore une fois de plus la preuve du comportement inhumain de nombreux libanais dévoilés par la gendarmerie à travers ce trafic de femmes vers le Liban. Les autorités burkinabè et celles d’autres pays devront appliquer fermement la loi contre les dérives libanaises comme tout autre délit et crimes.

    12 janvier 2015
  • Je crois me rappeler que ces trafics ne datent pas de maintenant. Souvenez vous du réseau que la police avait infiltré et de la dame qui amenait des femmes enceintes à l extérieur à qui on prenait les bébés! Qu’elle est la suite?

    12 janvier 2015
  • Je travaille à Beirut dans une ONG et suis ressortissant de l’Afrique de l’ouest. . Vos filles travaillent ici de 05h du matin à minuit sans jour de repos. Sitot leur arrive ici, leurs passeports sont confisqués. ells vivent comme des esclaves et elle me font pitié quand je les vois avec leurs “proprietaires”. Tout recemment, l’Ethiopie a empeché à ses ressortissantes d’aller au Liban. Je ne parle meme pas des autres sevices auxquelles on les soumet…..

    14 janvier 2015

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