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TRAITEMENT DU MINERAI D’OR DANS LA VILLE DE NIANGOLOKO:Les populations dans la terreur


Depuis plusieurs mois, sinon des années, des orpailleurs de l’hinterland de la commune de Niangoloko ont décidé de traiter le minerai d’or dans la ville. Une activité qui inquiète la population qui craint pour sa santé. Pour sûr, la terreur des habitants de la cité de Santa est d’autant plus grande que les autorités communales se disent impuissantes face à la situation.

A 6 kilomètres de Yendéré, sur la route qui conduit de Niangoloko à Timperba, un site d’or fait l’objet de toutes les convoitises. De l’avis des habitants, l’activité y est florissante. Mais en même temps, elle crée la psychose au sein des Niangolokolais qui craignent pour leur santé. A les entendre, de plus en plus d’orpailleurs préfèrent transporter le minerai en ville, au milieu des habitations, pour le traiter. Ces orpailleurs, comme nous l’avons constaté, au secteur 6 de la cité de Santa, ont des moulins sur place pour écraser le ménerai. Ce qui représente une autre source de nuisance car, même à 13 h où certains se reposent avant de regagner le boulot à 15 h, le vrombissement des machines se fait entendre. « Le pire est que personne ne sait qui leur a donné l’autorisation de s’installer », nous a confié un habitant. Un autre, qui a requis l’anonymat, atteste qu’il y a au moins une dizaine de points de lavage d’or dans la ville et certains même dans des cours.

Abdoulaye Gansoré, le seul qui nous a autorisé à faire des photos sur son site, rassure que les orpailleurs n’utilisent aucun produit chimique, encore moins du cyanure que redoutent les gens. « Ici, nous n’utilisons que de l’eau et du détergent de la gamme des savons en poudre », précise-t-il avant d’ajouter que ceux qui utilisent le cyanure sont ceux qui viennent ramasser les résidus de leur traitement. « Ceux-ci amènent ces résidus loin dans la brousse et ils font attention aux points d’eau où s’abreuvent les animaux », certifie M. Gansoré qui justifie d’ailleurs le transfert de leur activité en ville par le manque d’eau en saison sèche. Selon lui, un bidon d’eau de 20 litres coûterait 500 F voire plus par moment. A la mairie de Niangoloko, c’est un bourgmestre désemparé que nous avons rencontré. Dominique Kinimbié Héma, visiblement triste, lance ceci : « Le problème de l’or nous dépasse. Nous avons, à plusieurs reprises, saisi des personnes de droit mais rien n’y fit ». Selon lui, on dirait que ces orpailleurs sont adossés à des « môgô puissants ». Pour preuve, dira-t-il, « leur responsable, un certain Rabo, n’a pas du tout été inquiet, lorsque je l’ai convoqué. Pire, il s’est montré arrogant envers moi en disant qu’il est prêt à dédommager toute personne qui montrerait, preuve à l’appui, des séquelles du fait de leur activité. »

Mamoudou Traoré

 


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