HomeA la uneUNE CAVERNE APPELEE FIFA : Ali Baba partira-t-il ?

UNE CAVERNE APPELEE FIFA : Ali Baba partira-t-il ?


 

A sepp Blatter pourrait bien s’appliquer le sage dicton selon lequel : « On est toujours puni par là où on a trop désiré. » A quatre-vingts ans révolus, le vieux Suisse a encore suffisamment d’énergie pour vouloir continuer à s’agripper à son fauteuil de président de la FIFA. Si ce n’est pas de la boulimie de l’argent et des honneurs, ça y ressemble. Mais cette fois-ci, le vieux lion qui refuse toute retraite et qui a toujours été combattif, sera forcé à baisser pavillon à l’issue du congrès qui se tient aujourd’hui même à Zurich. Il pourrait bien connaître le sort de ceux qui ignorent que la fortune peut se lasser de porter toujours sur son dos le même homme. Pendant environ deux décennies, cet homme a régné sans désemparer sur le football mondial, dans toutes ses dimensions. Il a assuré son impérium sur cette méga structure qui a fini par faire de lui l’un des hommes les plus puissants du monde, en termes de notoriété, de gloire mais aussi et surtout d’argent. Les scandales qui secouent depuis longtemps la planète football semblent l’avoir épargné ou ignoré. Est-il innocent, aveugle ou sourd face à tous les micmacs qui font que son empire craque de toutes parts aujourd’hui ? Difficile d’y répondre. Toujours est-il qu’aujourd’hui plus qu’hier il est difficile de gouverner innocemment cette galaxie footballistique où coulent en abondance des rivières de miel et de lait, où l’argent est à la fois le socle et le ciment. Sepp Blatter, en ne prenant pas l’initiative d’une démission faite d’élégance, de respectabilité et de responsabilité, se met dans la posture du maso qui demande instamment à être sévèrement fouetté avec ses propres verges. En repoussant les précieux conseils de ceux qui ont encore quelque estime pour lui, Blatter semble manifestement et volontairement avoir choisi la voie de l’humiliation, car on voit mal comment il peut éluder toute responsabilité morale dans cette boue qui a pris la FIFA jusqu’à la gorge. Pas plus qu’on ne voit comment le vieux fauve peut battre le prince jordanien qui lui dispute le trône de cet empire célèbre. Assurément, Sepp Blatter n’a pas la sagesse de son âge. Mais il est vrai que cette vertu n’est pas fonction du nombre des printemps. Au fait, la crise de la FIFA rappelle étrangement l’histoire d’Ali Baba et les 40 voleurs.

« Le Pays »


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