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UNION NATIONALE DES PRODUCTEURS SEMENCIERS DU BURKINA : Une assemblée générale sur fond de crise interne


L’Union nationale des producteurs semenciers du Burkina (UNPSB) a tenu une Assemblée générale les 11 et 12 juin 2015 à Ouagadougou pour, selon Abdoulaye Sawadogo, président de l’UNPSB, «  faire le bilan des actions de l’Union, faire des projections pour l’avenir et renouveler le bureau ». Suite à des mésententes, certains membres ont été tenus, manu militari, en respect hors de l’enceinte de la Maison des retraités Antoine Nanga où s’est tenue la réunion.

Des policiers et des gendarmes à la porte de la « Maison des retraités » Antoine Nanga, ce n’est pas ordinaire. Et pourtant c’est ce qui nous a été donné de constater le vendredi 12 juin 2015 à Ouagadougou à l’occasion de l’Assemblée générale de l’UNPSB. Après renseignement, il est ressorti que la présence des policiers est conséquente à la présence d’éléments qui ont causé des troubles le 11 juin 2015. Selon les dires du président national de l’UNPSB, Abdoulaye Sawadogo, « Il y a un membre de l’Union régionale du Centre-Sud qui est exclu de l’Union depuis 2013, qui a mobilisé ses amis pour venir perturber la rencontre hier (NDLR, le 11 juin). C’est pourquoi aujourd’hui (NDLR, le 12 juin), nous avons pris des dispositions pour sécuriser ceux qui participent à la rencontre. Le membre exclu en Assemblée générale, en son temps, est venu avec ses amis pour participer à la rencontre et prétextant qu’en tant que président régional du Centre- sud, il doit assister à la rencontre. Il a pris le siège de l’Union régionale de Manga en otage ». Donc au deuxième jour de l’Assemblée générale, l’entrée de la Maison des retraités Antoine Nanga était filtrée. En témoigne la scène à notre arrivée sur les lieux. En effet, nous avons d’abord été accosté à la porte par un élément de la police qui nous a demandé notre destination. Quand nous lui avons signifié que nous nous rendons dans la salle où se tient l’Assemblée générale, il nous a escorté jusqu’à la porte de la salle d’où il a fait appeler le président pour qu’on lui signifie l’objet de notre présence. Tout ceci s’est passé sans incident. Pendant ce temps, les « indésirables » étaient tenus à l’écart, à l’extérieur de l’enceinte. C’est donc dans leur « QG improvisé » que nous les avons rencontrés pour avoir leur version des faits. Mais, au tout début, on nous a fait savoir que des éléments sont allés répondre à une convocation à la brigade ville de gendarmerie de Ouagadougou. A la question de savoir ce qui leur a valu cette convocation, Adama Ouédraogo, président de l’Union régionale des producteurs semenciers du Centre-Sud, le membre exclu en question , dit  ne pas le savoir. Est-ce que c’est parce que nous sommes venus pour participer à l’Assemblée générale ? En tout cas, nous attendons de comprendre. Sinon,  nous sommes venus pour participer aux travaux de l’Assemblée générale. Quand je suis arrivé avec la délégation du Centre-Sud, on a constaté qu’il y avait des anomalies parce qu’au niveau de la Région du Centre-Sud, il y a eu un problème. En effet, l’Union régionale du Centre-Sud a été divisée en deux. Donc, il y a deux présidents actuellement. Moi je suis le président du premier groupe. Chacun des groupes dit être légitime et ce, depuis 2014. Le problème a été envoyé en justice et celle-ci n’a pas encore tranché. A notre grande surprise, nous avons constaté que le Président nationale, Abdoulaye Sawadogo a invité les membres du deuxième groupe et nous empêche, moi personnellement, d’avoir accès à la salle. Et on a voulu comprendre pourquoi cela. L’UNPSB est au courant de cette dichotomie et je peux dire que c’est le président même qui l’a créée. Pourquoi le président de l’UNPSB accepte le deuxième groupe, au détriment du premier pendant que le dossier est en justice ? C’est sur ce point que nous ne sommes pas d’accord. Nous avons également constaté que d’autres régions sont là avec leurs problèmes qui ressemblent à ceux du Centre-Sud mais chacun s’occupe de ses problèmes ». A la question de savoir si, étant exclu on a encore droit aux Assemblées générales,    « Selon les textes, non. Moi je ne suis pas venu à l’Assemblée générale, c’est le bureau de l’Union régionale qui est venu. Je suis exclu mais ma région n’est pas exclue et je suis le président régional de l’Union régionale des producteurs semenciers du Centre-Sud. Donc, je dois les accompagner pour que les membres du bureau aient accès à la salle ». A chaque région son problème. La région des Hauts-Bassins avaient aussi « ses indésirables ». Djimkouma Honoré Boniface, président de l’Union régionale des semenciers du Houet a affirmé qu’il n’a pas été convoqué à l’Assemblée générale du 11 juin 2015. Et quand je l’ai appris, je suis quand même venu pour la représentativité de la région du Houet. Et on m’a interdit l’accès à la salle. Nous dénonçons la concurrence déloyale qui existe entre les producteurs semenciers du Houet et la Société NAFASO qui appartient à Abdoulaye Sawadogo, président de l’UNPSB. Nous voulons la transparence ». Dans la Région de l’Est, le problème est similaire. En effet, Gnoula Kankandjoa, Trésorier général de l’Union régionale des producteurs semenciers de l’Est et ses camarades demandent une gestion transparente de l’Union régionale des producteurs semenciers de l’Est. « Notre fédération a été créée depuis 2008 et le président Daba Lenli l’a gérée seule. De 2008 à 2013, il n’a jamais organisé une réunion. Et ce n’est qu’en 2013, qu’il a convoqué une réunion et c’est au cours de cette réunion que le bureau a été renouvelé. Et jusqu’aujourd’hui, il n’y a plus eu de rencontre ni de passation de service. Et pour venir à l’Assemblée générale du 11 juin, ce sont ces proches, sa famille qu’il a invité et nous, il ne nous a même pas informés à plus forte raison invité. Compte tenu de ces agissements, nous demandons la démission de notre Président régional, Daba Leni ». Pour tout dire, l’Assemblée générale du 11 juin s’est déroulée avec une bonne partie des membres hors de la salle. Et c’était l’occasion pour certains de dire ce qu’ils pensent de l’UNPSB. C’est le cas de Boukary Zibaré, membre semencier du Centre-Sud, ancien membre du contrôle de l’UNPSB : « J’ai été exclu depuis 2009 suite à une sanction qui m’a été infligée que je dirais injustifiée. J’ai découvert des détournements crapuleux parce que la gestion de l’Union, en son temps, était devenue une gestion personnelle. J’ai attiré l’attention du président, qui n’a pas voulu comprendre et en retour, on prend une autre sanction pour me chasser. Je demande que les autorités du Burkina Faso regardent de fond en comble, la gestion des associations parce qu’elle draine beaucoup d’argents mais il y a des détournements crapuleux qui s’y opèrent. J’aurais souhaité que l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat (ASCE) ouvre l’œil et surtout le bon ».

A entendre toutes ces plaintes, il ressort qu’il y a un malaise au sein de l’UNPSB. C’est pourquoi, Boukari Zibaré « souhaite une réorganisation profonde de l’UNPSB de la base au sommet, si possible la dissoudre et repartir à la base pour remonter ».

Françoise DEMBELE

 


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