HomeA la uneVACCIN CONTRE EBOLA :L’heureuse compétition des grandes puissances

VACCIN CONTRE EBOLA :L’heureuse compétition des grandes puissances


« A quelque chose malheur est bon », a-t-on coutume de dire. Et ce ne sont pas les habitants des pays ouest-africains qui ploient depuis quelque temps sous la férule du virus Ebola, qui diront le contraire ces temps-ci. Le virus qui a fait des milliers de morts en Sierra Leone, au Liberia et en Guinée, n’a pas épargné les Occidentaux. En effet, les Etats-Unis d’Amérique, la France et l’Espagne ont enregistré leurs cas de contamination et les malades ont connu des fortunes diverses, en termes de réponses aux traitements. En d’autres termes, il y a eu, en Occident, des cas de guérisons de malades d’Ebola après traitements mais aussi, hélas, des décès. Cela a accéléré la prise de conscience mondiale de la dangerosité de ce virus et de la nécessité de tout mettre en œuvre pour le contrer. Les populations ouest-africaines peuvent espérer que les dispositions prises pour trouver sérums et vaccins par les pays qui en ont les moyens, aboutissent rapidement à des résultats probants dont elles pourront, elles aussi, profiter.

Ebola trouvera bientôt adversaire à sa taille

 

En tout cas, il est heureux de constater que les grandes puissances ont pris à bras-le-corps le combat contre ce mal. Certes et comme l’a révélé récemment le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, les promesses des donateurs en termes d’enveloppes financières pour alimenter le fonds des Nations unies, destiné à la lutte contre Ebola, ne sont jusque-là pas tenues. Seule la Colombie avait déjà honoré ses engagements de verser 100 000 dollars. Cela n’est pas, de toute évidence, à l’honneur des pays. Par ailleurs, on note que les différents pays coopèrent peu ou pas du tout dans les recherches scientifiques contre ce mal. Mais, il y a aussi que de plus en plus d’initiatives sont prises. Sont de celles-là, la rencontre des ministres de la Santé de l’Union européenne, relative à la traçabilité des voyageurs susceptibles de porter le virus, dans l’optique d’une meilleure gestion des cas potentiels de contamination. Et surtout, la course mondiale aux sérums et vaccins anti-Ebola dans laquelle des chercheurs américains, russes, canadiens et européens se livrent une concurrence féroce, mais utile. Il est vrai que chacun travaille encore plus ou moins de son côté, espérant secrètement trouver le meilleur remède et le meilleur vaccin avant les autres, et que cela est de nature à disperser les forces. Mais on peut déjà se réjouir de la mobilisation tous azimuts des scientifiques, pour trouver quelque chose qui guérisse ou protège contre ce mal. C’est à une compétition heureuse pour l’humanité que se livrent les grandes puissances aujourd’hui. Et au regard de l’enjeu et de l’orgueil des acteurs de cette concurrence scientifique, il y a fort à parier qu’Ebola trouvera bientôt adversaire à sa taille en termes de sérum et de vaccin.

Dans l’espoir et dans l’attente de ces lendemains qui chantent, les pays africains doivent, de leur côté, poursuivre tant bien que mal leurs efforts pour contenir l’épidémie. Il ne faudra pas baisser la garde. Cependant, il faudra éviter à tout prix de céder à la panique. La crainte du fléau ne doit pas être utilisée comme prétexte pour isoler les pays ouest-africains affectés. Leur économie, entre autres, prendrait un coup dur et  cela aurait sans conteste des répercussions sur l’ensemble de l’économie sous-régionale. Sous cet angle, on peut se réjouir de la décision de Air Côte d’Ivoire de reprendre la desserte des pays touchés par le mal. Bien entendu, cela devra se faire moyennant la prise de quelques précautions, notamment les contrôles et certainement le tri des passagers à destination des pays d’Afrique centrale qui refusent d’accueillir les voyageurs venant des pays ouest-africains touchés par le virus. Tout en comprenant la frilosité face au fléau Ebola, on peut déplorer le manque de solidarité de ces pays. Car, comme l’ont relevé les autorités américaines, il est contreproductif d’isoler les pays pris dans l’engrenage de ce mal. Il faudra au contraire leur venir en aide pour se tirer du bourbier et avec eux, le reste du monde. Là-dessus, les Cubains ont donné un bel exemple de solidarité au monde, en envoyant un important contingent de médecins dans les pays affectés. Un geste salué à sa juste valeur par les Nations unies et, (fait rare concernant Cuba) par les Etats-Unis d’Amérique également.

Les pays africains devront mettre un point d’honneur à renforcer leurs systèmes sanitaires

C’est dire combien il est important que dans la bataille contre cette maladie, les pays, tout en prenant les mesures adéquates pour protéger leurs populations en interne, déploient également des efforts en direction des pays qui constituent l’épicentre de l’épidémie. Les échanges avec eux devront se poursuivre dans l’intérêt bien compris de toutes les parties et dans le respect de toutes les mesures de prudence qui conviennent en la matière. En tout état de cause, il est difficile de réussir le combat contre la propagation de ce fléau si chaque pays s’enferme dans sa bulle. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait, du reste, plaidé pour que les pays ne ferment pas leurs frontières sous l’effet de la panique. Ces frontières, comme on le sait, sont de toute façon des plus poreuses en Afrique et il serait hasardeux de jurer qu’aucun malade ne peut passer entre les mailles du filet des différents services de contrôle.

Les pays africains en général et ouest-africains en particulier, devront également mettre un point d’honneur à renforcer leurs systèmes sanitaires. La santé doit être une priorité au sens noble du terme et cela ne doit plus être un simple discours comme c’est souvent malheureusement le cas encore dans bien des Etats africains. Les formations sanitaires doivent être équipées comme il se doit, pour que cesse ce triste spectacle de mouroirs qu’elles donnent à voir face à la moindre urgence sanitaire. Dans les pays non encore touchés, les autorités doivent se comporter comme s’il y avait déjà des cas de contamination à Ebola. Les exercices de simulation sur la prise en charge doivent être démultipliés à dessein, et la capacité de riposte de chaque pays devra être testée à maintes reprises en vue de détecter d’éventuelles failles et d’y apporter les correctifs nécessaires. C’est la meilleure manière d’éviter toute surprise désagréable. En direction des populations particulièrement, il faudra mettre l’accent sur la prophylaxie, insister sur la nécessité de respecter les mesures d’hygiène.

« Le Pays »


Comments
  • “L’heureuse compétition des grandes puissances” et la malheureuse mendicité des pays africains dont les dirigeants planquent leurs sous volés dans les banques des grandes puissances alors que les populations africaines en ont grandement besoin pour s’éduquer, se loger, se nourrir, se soigner…et prendre leurs places dans le concert des nations. Hélas !

    20 octobre 2014
  • Nous vous laisser pas duper, c’est plutot le vaccin qu’il faut craindre

    27 octobre 2014

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