HomeOmbre et lumièreVALERE SOME à propos de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 : « Elle a été étouffée dans l’œuf »

VALERE SOME à propos de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 : « Elle a été étouffée dans l’œuf »


L’Union des révolutionnaires pour le Faso (UREFA) a, dans le cadre de la commémoration de la journée historique du 4-Août, initié une série d’activités dont une conférence de presse le 4 août 2015, à Ouagadougou, pour rappeler à la population que ses actions politiques restent enracinées dans les valeurs prônées par la Révolution. Le conférencier n’était personne d’autre qu’un acteur-clé de la Révolution du 4 août 1983 et bien connu des Burkinabè, Valère Somé, ancien compagnon de Thomas Sankara.

 

C’est un véritable cours d’histoire sur la Révolution du 4 août 1983 qui a été livré aux Hommes de médias et participants à la conférence de presse le 4 août 2015 au Centre de presse Norbert Zongo. De l’insurrection populaire du 17 mai 1983 à la Révolution d’août 1983 en passant par les événements des 30 et 31 octobre 2014, tout a été abordé par le conférencier, Dr Valère Somé, socio-anthropologue. Selon lui, la Révolution du 4 août, avec l’avènement du Conseil national de la révolution (CNR), est la résultante de l’insurrection du 17 mai 1983. « La révolution d’août est le terme ultime de l’insurrection populaire déclenchée suite au complot impérialiste du 17 mai 1983, visant à endiguer la marée montante des forces démocratiques et révolutionnaires de ce pays… L’insurrection du 4 août 1983, la victoire de la révolution et l’avènement du Conseil national de la révolution sont donc incontestablement la consécration et l’aboutissement conséquent des luttes du peuple voltaïque contre la domination et l’exploitation néocoloniales, contre l’assujettissement de notre pays, pour l’indépendance, la liberté, la dignité et le progrès de notre peuple » , a-t-il relevé. Par ailleurs, il a établi une similitude entre cette date du 17 mai et l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014. A l’en croire, ces deux évènements sont des insurrections, avec une composante essentielle. « La ressemblance entre le 17 mai 1983 et l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 est que ce sont deux insurrections qui ont une composante essentiellement jeune, qui aspirait à de profonds changements et qui s’est fortement mobilisée en ce sens », a-t-il indiqué. Si pour lui, l’aboutissement normal du 17 mai a été la Révolution du 4 août, ce n’est pas le cas de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 qui a, à son avis, un goût d’inachevé. « La révolution a été étouffée dans l’œuf ; c’est une révolution inachevée », a-t-il déploré, avant d’ajouter qu’elle a tout simplement été volée à la jeunesse. Il s’en est pris à la Transition qui, malgré son mandat d’une année, s’est jeté sur bien trop de chantiers comme si elle avait dix années à passer. Pour lui, il fallait que la Transition s’en tienne à sa mission précise qui est d’organiser les élections. « Je souhaite que la Transition aboutisse normalement, avec sa mission première qui est l’organisation des élections. Tout en espérant qu’ils vont se retirer, qu’ils n’ont pas d’agendas cachés. Or, quand on regarde les agissements des uns et des autres, on a l’impression qu’il y a plusieurs agendas cachés », a-t-il affirmé. Et d’ajouter : «Je souhaite me tromper, je souhaite avoir tort… ».

Pour Alphonse Marie Ouédraogo, coprésident de l’UREFA, cette activité visait à rappeler aux militants et à toute la population que leur action politique, leur mouvement politique, restent enracinés dans les valeurs prônées par la Révolution du 4 août. « C’est pour faire le lien entre ce qui s’est passé le 4 août 1983 et la situation que nous vivons aujourd’hui. Pour cela, nous avons invité un acteur-clé de cette révolution du 4 août pour qu’il essaie de nous donner le lien que nous pouvons établir entre les deux situations, dans le sens non seulement de rappeler aux uns et aux autres les valeurs sur lesquelles nous nous fondons pour conduire notre action d’animation politique, mais aussi pour rappeler à toute la population que ce qui a effectivement été à la base de la Révolution du 4 août 1983 continue. Et nous pensons que ces valeurs sont toujours les mêmes et peuvent nous servir aujourd’hui… », a justifié le coprésident qui a invité les acteurs politiques à interpréter les attentes de la jeunesse pour faire en sorte que les mêmes idéaux prônés le 4 août se répètent à l’occasion de la nouvelle insurrection.

Colette DRABO

 


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