HomeA la uneVALIDATION DE LA CANDIDATURE D’ALI BONGO : Faut-il s’attendre au pire ?

VALIDATION DE LA CANDIDATURE D’ALI BONGO : Faut-il s’attendre au pire ?


 

Dix-neuf au départ, c’est finalement quatorze candidatures qui auront été validées par la Commission électorale nationale autonome permanente (CENAP) pour la présidentielle du 27 août prochain au Gabon.  Parmi les candidatures validées, la plus emblématique est sans conteste, celle d’Ali Odimba Bongo, président sortant et candidat à sa propre succession. Mais elle aura divisé les membres de la CENAP qui, faute de consensus, ont dû recourir au vote. C’est que l’opposition continue de contester la candidature d’Ali Bongo, car elle estime qu’il est un fils adopté par son défunt père, le président Omar Bongo, et que par conséquent, il ne peut être candidat selon les dispositions de la Constitution qui imposent d’être né Gabonais. Ce combat de l’opposition est soutenu par la société civile dont certains membres ont été arrêtés puis libérés, pendant que d’autres sont toujours recherchés  par la police. Et comme pour ne rien arranger, le pouvoir promet la fermeté. Va-t-il pleuvoir sur Libreville ?  Il faut croiser les doigts car de sombres nuages s’amoncellent  dans le ciel gabonais.  D’autant que l’opposition qui réclame à cor et à cri l’invalidation de la candidature d’Ali Bongo, n’entend pas s’arrêter en si bon chemin.  Sauf changement de dernière minute, elle doit se réunir aujourd’hui même pour mieux affûter ses armes contre ce qu’elle qualifie d’inacceptable.  C’est dire si le landernau politique gabonais risque fort d’être agité dans les jours à venir. Il faut bien le dire, cette polémique autour de la candidature d’Ali Bongo  n’augure rien de bon pour le Gabon. Certes, l’on ne peut pas condamner l’opposition pour sa volonté de faire respecter la Constitution. Mais l’on pourrait dire que le combat qu’elle mène sur la nationalité d’Ali Bongo est nauséeux, suranné et pour le moins d’arrière-garde.

Que l’opposition gabonaise ne se berce pas d’illusions

Si les origines kényanes de Barack Obama ne l’ont pas empêché d’être élu deux fois président de la plus puissante nation au monde, ce ne sont pas les origines d’Ali Bongo qui devraient l’empêcher d’être candidat dans un pays de Bantous où, du reste, la tradition veut que le père de l’enfant ne soit autre que celui qui l’a élevé. L’opposition gagnerait plutôt à se battre pour des réformes plus novatrices pour le pays, notamment l’obtention du scrutin à deux tours qui pourrait augmenter ses chances de battre Ali Bongo dans les urnes. Les opposants auraient dû par ailleurs laisser de côté leurs ego surdimensionnés en fédérant leurs efforts autour d’un et d’un seul candidat face à Ali Bongo. S’ils avaient réussi cela, ils auraient fait preuve de maturité politique. Au total, on peut se demander si le combat que mènent actuellement les opposants gabonais n’a pas d’autre but que de trouver des arguments pour justifier plus tard leur défaite annoncée face à Ali Bongo. Ayant échoué à s’unir et sachant qu’une victoire face à Ali Bongo s’annonce fort difficile, ils se comportent comme des naufragés qui cherchent à s’accrocher à tout, y compris à la « planche » de la filiation du président sortant. Ali Bongo a bien des chances de remporter ce scrutin haut la main, étant donné qu’il a un bilan assez  positif à défendre. Cela dit, l’opposition aura fait preuve de naïveté en pensant que la CENAP pouvait invalider la candidature d’Ali Bongo. Si celle-ci a été validée malgré la plainte de Luc  Bengono Nsi en 2009, ce n’est certainement pas cette année qu’elle sera invalidée. Quid de la Cour constitutionnelle à qui revient  le dernier mot? Elle ne créera pas la surprise. En Afrique, il est de notoriété publique que les institutions judiciaires sont à la solde des princes régnants. Si bien qu’il est rarissime de voir une Cour rendre une décision qui va à l’encontre de leurs intérêts. Que l’opposition gabonaise ne se berce pas d’illusions. Comme le disaient les Romains, « Alea jacta est », les dés sont jetés et le seul combat qui vaille, c’est de trouver une stratégie pour battre Ali Bongo dans les urnes et non compter sur une quelconque institution pour disqualifier sa candidature. En tout état de cause, si recours il y a, il faut souhaiter que la Cour constitutionnelle puisse trancher dans l’intérêt du Gabon et non dans l’intérêt d’un individu, fût-il président de la République.

Dabadi ZOUMBARA


Comments
  • Omar BONGO est parti avec le secret. P. DABANI refuse elle aussi de parler. Comment ce couple de lettrés a t il pu négliger l’état civil de ses enfants les condamnant ajour d” hui à des prouesses pour s’en procurer ? Le fils d’un chef d’Etat ayant régné pendant longtemps, qui se retrouve avec des actes de naissance dont la fiabilité est mise en doute par ses compatriotes et pire par sa propre sœur ? Qui dit la vérité? Qui ment ? il y a des décisions courageuses à prendre dans cette affaire et cela, à tous les niveaux pour éviter de mettre le feu à ce beau pays.

    19 juillet 2016

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