HomeA la uneVENTE DE BIENS DE L’EX-PRESIDENT TUNISIEN : La maison de Ben Ali comme la caverne d’Ali Baba !

VENTE DE BIENS DE L’EX-PRESIDENT TUNISIEN : La maison de Ben Ali comme la caverne d’Ali Baba !


 

450 millions d’euros ! C’est la cagnotte obtenue par le trésor public tunisien, à l’issue de la vente des biens confisqués à l’ex-dictateur Zine El Abidine Ben Ali et à son clan. En effet, dans les mois qui ont suivi la révolution du Jasmin, la Tunisie avait saisi des entreprises, des biens immobiliers, des voitures de luxe ou encore des bijoux appartenant au président déchu, aux membres de sa famille et de dizaines de proches dont de nombreux hommes d’affaires qui constituaient la galaxie Ben Ali.  Cette importante manne financière ne pouvait mieux tomber car elle vient alléger les souffrances du trésor tunisien éprouvé par l’asphyxie économique du fait du péril djihadiste et la longue traversée de  la Transition marquée par de nombreux soubresauts. Au plan politique, les gains sont immenses pour le pouvoir aujourd’hui en place, car cette saisie-vente est l’expression de la volonté politique de lutter contre l’impunité surtout économique, au moment où le pays est encore sous les spasmes de la crise sociale dont les cendres se sont à peine refroidies. Au-delà du peuple tunisien spolié, cette immense fortune volée a de quoi heurter la conscience, surtout lorsqu’on établit le parallèle avec l’océan de misère dans lequel nageait le citoyen lambda tunisien et qui a poussé Mohamed Boazizi à se faire hara-kiri par le feu, provocant le départ précipité du dictateur tunisien. Ce butin est d’autant plus nauséeux qu’il ne constitue que la partie visible de l’iceberg. On y lit donc  toute la gabegie qui a caractérisé la gestion de Ben Ali et de son clan et atteste de la faillite morale tout au sommet de l’Etat. Les autorités politiques sous l’ère Ben Ali ont établi un « système de vampirisation » comme le disait l’artiste, pour sucer le sang du peuple tunisien.

La Tunisie vient de donner une leçon à tous les chefs d’Etat en exercice

Au-delà de la Tunisie, la délinquance financière qui caractérise la gouvernance politique sur le continent, traduit toute la philosophie du pouvoir en Afrique. Celui-ci est perçu comme un marchepied vers les richesses de l’Etat. Il en découle une tragique confusion savamment entretenue entre les poches des dirigeants et les caisses de l’Etat et une  véritable course à l’enrichissement dont les règles, s’il en existe, défient toute morale. Cette pratique inscrite dans le subconscient des classes régnantes est le prolongement d’une croyance ancestrale. Tout se passe comme s’ils devaient emporter ces richesses dans l’au-delà. Ce sport favori dans les palais africains a aussi gagné du terrain dans les cours des clans affiliés  et des courtisans. Pour revenir à la Tunisie, on peut dire que la révolution du Jasmin a été une bonne chose. Elle aura permis aux Tunisiens de récupérer leurs biens. ce qui est un juste retour des choses. Il reste à espérer qu’au-delà de la saisie-vente des biens du défunt régime, c’est le début, après l’insurrection politique, de l’insurrection économique qui va dessoucher l’économie tunisienne de ses racines « ben aliennes ».  La Tunisie, comme elle l’avait fait pour le printemps arabe, s’offre à nouveau l’occasion d’être le phare du continent en matière de gouvernance vertueuse. Car elle vient de donner une leçon à tous les chefs d’Etat en exercice que les biens mal acquis reviendront in fine au peuple qui en est le véritable propriétaire.

SAHO


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