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VERS UN SECOND TOUR DE LA PRESIDENTIELLE MALGACHE


 Eviter le remake de 2001-2002 !

La Commission électorale malgache veut, à tout prix, relever le défi de la transparence. C’est le moins que l’on puisse dire. Car, mettant en œuvre une recommandation de la société civile, elle a commencé à publier, à doses homéopathiques, les résultats du premier tour de la présidentielle du 7 novembre dernier. Certes, la prudence est encore de mise au regard de la faiblesse de l’échantillon des voix dépouillées, mais il se dessine incontournablement un second tour. Si l’on en croit,  en effet, les premiers résultats, il devrait opposer les deux anciens chefs d’Etat et frères ennemis que sont Andry Rajoalina (43,5%) et Marc Ravalomanana (42,44%). Pour rappel, le premier cité a succédé au second  par un coup d’Etat, ainsi que l’avait qualifié la communauté internationale qui, du reste, les avait écartés de la présidentielle de 2013 qui avait vu l’arrivée au pouvoir de Hery Rajaonarimampiana. C’est dire si le scrutin de mercredi dernier avait un parfum de revanche pour les deux hommes qui, dès l’entame du dépouillement, s’étaient dit confiants dans leur victoire. C’est pourquoi il y a lieu de craindre un remake de 2001-2002 où un candidat, en l’occurrence Marc Ravalomanana, avait revendiqué la victoire, provoquant  une crise politico-militaire qui, en plus d’avoir duré sept mois, avait laissé une centaine de cadavres sur le carreau.

Ce qui est en train de se passer sur la Grande Ile, doit donner à réfléchir à l’opposition congolaise

Or, après une campagne électorale globalement civilisée qui n’a enregistré ni couac ni dérapage, les Malgaches n’ont pas le droit de décevoir surtout qu’ils ont donné un bel exemple de démocratie au reste du monde, après que le président sortant, candidat à sa propre succession, a cédé ses pouvoirs au président du parlement, et ce, deux mois avant le scrutin. En tout cas, après le Sénégal et la Gambie, Madagascar est, sauf erreur ou omission, le troisième pays africain où un président sortant a été battu à la régulière dans les urnes. On oublie volontiers le cas béninois où, soutenu par le chef de l’Etat en fin de mandat, le candidat du pouvoir n’a pas pu tenir la dragée haute à celui de l’opposition. Mis bout en bout, ces quelques exemples donnent à espérer quant à l’avenir de la démocratie sur le continent africain. Il faut en tout cas espérer que soit  révolue, l’époque où était en vogue le slogan selon lequel, « en Afrique, on n’organise pas des élections pour les perdre ». Certes, comparaison n’est pas raison, mais ce qui est en train de se passer sur la Grande Ile, doit donner à réfléchir à l’opposition congolaise qui, unie, peut battre le poulain de Joseph Kabila, qui se rêve déjà un destin national. Le triomphe de l’opposition n’est pas impossible !

B.O


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