HomeA la uneTROISIEME MANDAT DU PRESIDENT RWANDAIS: Kagamé tombe le masque !  

TROISIEME MANDAT DU PRESIDENT RWANDAIS: Kagamé tombe le masque !  


« Tout ce qui s’assemble se ressemble », dit-on souvent. Cet adage trouve son illustration parfaite dans le traitement réservé à la démocratie dans la partie centrale et orientale de l’Afrique. En effet, tous les pays appartenant à cet espace géographique, à l’exception de la Tanzanie, s’offrent en spectacle au monde en matière de coup de poignard porté à la démocratie. Après Pierre Nkurunziza et Denis Sassou Nguesso qui ont opéré un passage en force pour s’accrocher au pouvoir et pendant que Joseph Kabila, bistouri en main, s’apprête à charcuter la Constitution de son pays pour s’éterniser dans son palais, l’homme mince de Kigali, Paul Kagamé, vient de franchir, lui aussi, le Rubicon en contractant le virus de la “tripatouillite” par son annonce de briguer un troisième mandat en 2017. En organisant son référendum le 18 décembre 2015 où le « oui » l’a emporté avec 98,3%, Kagamé ne faisait que dérouler les derniers actes de son plan de rester au pouvoir ad vitam aeternam.

Le credo  de Kagamé : être président jusqu’à ce que mort s’en suive !

Ce référendum était en fait l’aboutissement d’une vaste comédie dont seules les Républiques bananières ont le secret. Le premier acte de cette comédie était lié au fait que la révision avait été présentée comme une initiative  populaire. 3,7 millions de Rwandais ayant, selon le gouvernement, spontanément demandé par pétition le maintien au pouvoir de Kagamé. Le deuxième acte avait été l’entrée en scène du parlement pour réviser la Constitution pour, avait-il soutenu, être en phase avec les aspirations profondes du peuple rwandais. L’épilogue de cette comédie a été le référendum dont les résultats (98%) doivent susciter la colère de tous les démocrates du monde. Il ne restait qu’à l’homme fort de Kigali d’annoncer officiellement sa candidature pour l’élection présidentielle de 2017 et les suivantes. Et cela, jusqu’à ce que mort s’en suive. Ainsi donc, le masqué Paul Kagamé est tombé. Sacré Kagamé ! Peut-on s’exclamer. Car, en matière de mise en scène, cet homme est un orfèvre. Et il n’est pas le seul. Tous les dictateurs et autres pouvoiristes qui écument nos tropiques peuvent revendiquer cette compétence. Tous, invariablement, pour s’accrocher au pouvoir, chantent d’abord la même musique dont les paroles peuvent être résumées à ce qui suit : « Nous ne modifions pas la Constitution parce que nous aimons le pouvoir. Nous y sommes contraints parce que le peuple nous le demande. Et ce serait manquer à un devoir que de ne pas y répondre favorablement ». Après avoir, toute honte bue, fredonné cette chanson, ils font recours à leur arme infaillible, c’est-à-dire le référendum, pour aller au bout de leur plan. C’est ce à quoi l’on vient d’assister au pays des mille collines. Le référendum rwandais devrait susciter de la part des démocrates dignes de ce nom qui devraient écraser également une larme de compassion pour le peuple rwandais, mais hélas.

La dictature de Kagamé a de beaux jours devant elle

Car ce peuple rwandais a toujours été exposé à toutes sortes de calamités et d’excès de la part de ses gouvernants. Hier, c’était le génocide qui avait fait, tenez-vous bien, 800 000 morts. Aujourd’hui, il ploie sous la dictature implacable de Paul Kagamé et de son parti, le Front patriotique rwandais (FPR) aux affaires depuis 1994. Et au rythme où vont les choses, l’on peut parier sans grand risque de se tromper que Paul Kagamé sera toujours aux commandes de ce pays jusqu’à ce que la nature en décide autrement. Certes, sous sa gouvernance, le quotidien du Rwandais s’est amélioré, des infrastructures ont été réalisées à travers tout le pays. Mais l’on peut objecter à tous ceux qui brandissent cette performance économique de l’homme mince de Kigali pour justifier son maintien au pouvoir pour des siècles et des siècles, que ce qui est essentiel pour tout Homme est d’abord la liberté. C’est cette valeur qui peut lui permettre de libérer son génie créateur pour relever tous les défis qui se présentent à lui. Or, cette denrée est rarissime au Rwanda. Sous Kagamé, en effet, deux possibilités s’offrent aux Rwandais. Soit ils reprennent en chœur l’évangile selon Saint Paul Kagamé et ce, sans le moindre lapsus ; soit ils prennent le chemin de l’exil. Ainsi  fonctionne le royaume de Paul Kagamé. Et pour maintenir les choses en l’état, le maître absolu de Kigali n’hésite pas à pointer du doigt la responsabilité de la communauté internationale dans le génocide dont son pays avait été victime en 1994. C’est pourquoi celle-ci s’interdit de se comporter en donneur de leçon face aux excès de l’homme fort de Kigali, comme elle le ferait vis-à-vis des autres dictateurs d’Afrique. Dans ces conditions, l’on peut dire que la dictature de Kagamé a de beaux jours devant elle. Dans tous les cas, ce ne sont pas les déclarations qui frisent l’hypocrisie du côté des Occidentaux qui empêcheront le roi du Kigali de mourir au pouvoir.

“Le Pays”

 


Comments
  • Vous faites erreur sur Kagame. Voici pourquoi:

    1) Vous écrivez: ” ce qui est essentiel pour tout Homme est d’abord la liberté. C’est cette valeur qui peut lui permettre de libérer son génie créateur pour relever tous les défis qui se présentent à lui. Or, cette denrée est rarissime au Rwanda. ”
    Et si ce n’était pas la “liberté” — comme LA valeur suprême? Pourquoi pas la “sécurité” physique? Et si c’était aussi l’amélioration visible des conditions de vie (le revenu, l’éducation, la santé, l’absence de corruption à tous les niveaux de l’État? Kigali — la ville la plus propre de toute l’Afrique — cela ne vous dit rien? L’assurance-maladie pour toute la population — et pas seulement pour les fonctionnaires? C’est rien pour vous?

    (2) Singapour a été dirigé pendant 40 ans par un seul homme, Lee Kwan Yu; régime dictatorial. Mais il a fait passer son petit pays “From third world to first world” (le titre de son livre — qui devrait être enseiigné dans toutes les écoles en Afrique.) Kagame est un disciple avoué de Lee. Il veut et a l’ambition de transformer son pays.

    (3) La Chine est une dictature. L’Inde est une démocratie. En 30 ans, la pauvreté en Chine a diminué de manière spectaculaire; en Inde, la pauvreté est toujours prédominante — dans la liberté.

    (4) Il est vrai qu’il y a “dictature” et “dictature”: des dictatures dévastastrices et prédatrices (Mobutu, Idi Amin, Abacha, Sekou Toure, Eyadema et fils, Mugabe, Sassou, Paul Biya, Bongo père et fils, etc etc). Et des dictateurs qui sont des bâtisseurs et qui ont des ambitions pour leur pays, qui n’ont pas de villas en France ou ailleurs, qui changent leur pays tous les jours — au point que même les étrangers restent bouche bée devant les progrès socio-économiques réalisés en si peu de temps.

    En ce qui me concerne, entre le Burundi, la RDC, le Gabon, etc etc, je préfère encore le Rwanda de Kagame où la sécurité physique de ma famille est assurée; ma famille a droit à une assurance-maladie effective; où tous les enfants sont assurés d’une bonne éducation moderne, où les routes sont modernes, le tourisme en plein essor. Contre cela, je vous laisse votre liberté — celle de Paul Biya ou Sassou ou Bongo. etc etc.
    jean barut

    4 janvier 2016
  • Bonjour,

    Que vous le vouliez ou non, la constitution du Rwanda a ete changee pour permettre a Kagame de continuer a diriger le pays et cela a la demande de pres de 4 million de Rwandais. Eux savent pourquoi et je pense que vous n’avez pas de raison de douter de leur foi si vous etes reellement democrate. Cette nouvelle constitution donne a Kagame le droit de se representer jusqu’en 2034 mais les autres aussi ont le droit de lui disputer la Presidence a travers les elections libres et transparentes. Et rien n’indique qu’il se representera ou gagnera les elections lors des echeances qui precederont 2034!

    5 janvier 2016
  • Le problème en Afrique c’est qu’il ya tà chaque fois des hommes forts malheureusement pas assez sages me semble t-il pour former à eux aussi des disciples qui pourront continuer leur oeuvre sans trahir leur idéologie mais tout en apportant du sang neuf et des innovations afin de donner toujours un nouvel essor aux pays. C’est dommage qu’on cherche toujours à émerger seul!!!!

    28 janvier 2016
  • Eh alors en quoi cela vous gratte t’il? Le Rwanda porte son pantalon et c’est vous journaleux du pays que ça serre?tchrrrrrrrrrrrr Aujourd’hui les libyens regrettent la dictature de Kadhaffi et bientôt les burkinabés regretteront celle de compaoré

    10 février 2016

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