HomeA la uneVIOL DE JEUNES FEMMES PAR DES CASQUES BLEUS EN RCA :  Le limogeage du général Babacar Gaye n’était donc pas la solution !

VIOL DE JEUNES FEMMES PAR DES CASQUES BLEUS EN RCA :  Le limogeage du général Babacar Gaye n’était donc pas la solution !


 

Le général sénégalais Babacar Gaye a été limogé de son poste de chef de la mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), le 12 août dernier, suite à des accusations de viols visant des Casques bleus. Le Gabonais Parfait Onanga-Anyanga lui a succédé, le jeudi 20 août et encore une fois, dans une ambiance d’accusations de viol sur une mineure notamment, et d’assassinat d’un adolescent de seize ans et de son père. Des cas de viols présumés auraient été également commis dans la ville de Bambari, au Nord-est de Bangui, une zone occupée par des soldats congolais. Trois Casques bleus sont mis en cause par trois jeunes femmes.

Le peuple centrafricain déjà meurtri par la crise, risque de ne pas oublier de sitôt le séjour des soldats onusiens sur son sol. Car au lieu de remplir les missions pour lesquelles ils ont été envoyés, ce sont des « cuisses » de nénettes et des sauts de jupettes qui semblent avoir pris une grande place dans l’agenda des soldats onusiens. Ban Ki Moon et le Conseil de sécurité ont beau manifester leur « indignation » et leur « colère », le chapelet des viols et de la pédophilie continue de s’allonger.  On se rappelle encore cette affaire d’abus sexuels commis sur des enfants centrafricains en décembre et juin 2014, dans laquelle avaient été impliqués 14 soldats français de l’opération Sangaris.

Il faut que les pays contributeurs en soldats prennent leurs responsabilités

Que faut-il pour faire comprendre aux soldats de la MINUSCA que la crise centrafricaine n’est pas une occasion de défoulement ? Cette question mérite d’être posée d’autant que l’ONU elle-même semble maintenant dépassée par les événements. Cela dit, il faut que les pays contributeurs en soldats prennent leurs responsabilités en procédant eux-mêmes à des investigations. C’est la seule manière de combattre le phénomène de la délinquance sexuelle qui prend de plus en plus de l’ampleur dans les rangs des casques bleus. Du reste, selon les lois onusiennes, en cas d’exactions, chaque Etat peut choisir de mener ou non sa propre enquête parallèle.

Mais le constat est que rien ne change. Que faut-il en conclure ? Que les auteurs de viols et de pédophilie ne sont jamais sanctionnés ou traduits en justice ? Ou qu’en fait, les enquêtes ne sont jamais menées jusqu’au bout ? Ou encore, que certaines personnes prennent un malin plaisir à accuser gratuitement les soldats de l’ONU, aux fins de leur extorquer des sous ? En tout cas, il y a quelque chose à faire et le plus vite serait le mieux. C’est pourquoi les Nations unies et les pays contributeurs ont des explications à donner et les responsabilités doivent être situées. Pourquoi d’ailleurs l’ONU ne ferait-elle pas le bilan approfondi des comportements sexuels de ses soldats dans toutes les crises où elle est intervenue, pour apporter les réponses adéquates au problème ?

Michel NANA


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