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VIOLENCES POST-ELECTORALES AU ZIMBABWE


 Emmerson Mnangagwa saura-t-il se montrer à la hauteur de l’Histoire ?

Alors que seuls deux tiers des résultats des législatives étaient dévoilés par la Commission électorale du Zimbabwe, le parti au pouvoir, la Zanu-PF, au Zimbabwe, assurait déjà avoir obtenu la majorité des sièges au Parlement. Une précipitation à la fois primesautière et irresponsable aux conséquences bien fâcheuses. Car, piqués à vif, les partisans de l’opposition sont entrés dans un état second, manifestant violemment devant la Commission électorale avec pour effet immédiat, l’entrée en scène de la Police et de l’armée qui n’ont pas hésité à réprimer dans le sang.  Bilan provisoire des échauffourées : trois manifestants tués ainsi que des blessés.  Voilà donc présenté le portrait hideux du Zimbabwe post-Mugabe.  C’est à croire que ce pays qui vient récemment de tourner la page Mugabe, n’en a pas fini avec ses vieux démons.  En tout cas, la violence qui vient de s’abattre sur les manifestants, laisse pour le moins perplexe. Face à cette brutalité inouïe, on peut se demander si le président sortant et candidat à sa propre succession, Emmerson Mnangagwa, s’est, in petto, inscrit dans la ténébreuse logique du «on gagne ou… on gagne » pour reprendre l’expression de l’illustre pensionnaire de la prison de La Haye, Laurent Ggabgo.

Mnangagwa et son parti gagneraient à se conformer à l’ère du temps

« Le croco », comme on l’appelle, s’imagine-t-il, un instant, la force morale d’une défaite ? Serait-il prêt à accepter une éventuelle défaite face à son principal challenger, Nelson Chamisa ? L’avenir nous le dira.  Une certitude : les atomes crochus du porte-étendard de la Zanu-PF avec l’armée zimbabwéenne, font naturellement de lui, le candidat de l’armée. Cette armée pourrait-elle, sous son instigation ou sans sa bénédiction, en venir à mettre ses godasses dans le plat électoral au cas où les choses sentiraient le roussi pour son candidat ?  Rien n’est à exclure. Quoi qu’il en soit, le croco devrait se garder de tout acte allant à rebours des aspirations du peuple zimbabwéen. Saura-t-il se montrer à la hauteur de l’Histoire, même s’il venait à être battu dans les urnes ? C’est tout le mal qu’on puisse lui souhaiter. D’autant que les temps ont bien changé. Vivement donc qu’ils sachent intégrer cette nouvelle donne, que son parti et lui sortent gagnants ou perdants de ces élections générales ! Bien plus, ils gagneraient à se conformer à l’ère du temps, toute choses qui ne pourront que leur procurer le plus grand bien, à eux et à la Nation zimbabwéenne.

« Le Pays »


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