HomeLignes de mireVISITE DU PRESIDENT DU FASO A BAGRE : Blaise Compaoré invite les producteurs à mieux s’organiser

VISITE DU PRESIDENT DU FASO A BAGRE : Blaise Compaoré invite les producteurs à mieux s’organiser


A l’occasion de sa visite officielle à Bagrépôle, le 30 avril 2014, le président du Faso, Blaise Compaoré, s’est entretenu avec les forces vives de la zone d’intervention de Bagrépôle. Pendant une heure d’horloge, les forces vives ont exprimé leur satisfaction quant aux acquis engrangés et ont profité exposer leurs doléances au président du Faso.

Après son escale à Tenkodogo, où une marée humaine est sortie nombreuse pour l’accueillir et lui traduire sa reconnaissance pour son engagement dans l’essor du pays, le président du Faso a foulé le sol de Bagré, notamment le centre éco-touristique de Bagrépôle à 9h 00 GMT. Attendu dans la salle de conférences, il présidera le Conseil des ministres délocalisé pour la première fois à Bagré, dans le Boulgou (Centre-Est). Après ce Conseil des ministres qui a porté, entre autres, sur le projet Bagrépôle et l’octroi du permis d’exploitation de la mine de Tambao dans la commune de Markoye à la société PAN AFRICAN TAMBAO (PAT) SA, le président du Faso a échangé avec les forces vives des différentes communes d’intervention du projet. Après 2 ans de mise en œuvre, le projet a atteint des résultats appréciables. Près de 9 000 bénéficiaires directs dont 17% de femmes, 42 nouvelles entreprises et 6 171 emplois directs créés à travers les nouvelles exploitations agricoles. Prenant la parole au nom des producteurs, au cours des échanges, Mahamoudou Zakané, président de l’Union des producteurs, après avoir remercié les autorités pour le choix de leur zone (NDRL : la zone de Bagré) pour abriter le projet Bagrépôle, s’est réjoui des nombreux acquis engrangés. Au titre de ces acquis, il faut relever la facilitation d’accès des producteurs au crédit des banques, la facilitation de l’écoulement des produits agro-sylvo-pastoraux, la mise à la disposition des producteurs d’intrants, notamment les céréales et les engrains, le rendement de 4 à 6 tonnes de riz par hectare.

« Des doléances à Blaise Compaoré »

L’occasion faisant le larron, les producteurs, par la voix de leur président, ont soumis des doléances au président du Faso. Au titre de celles-ci, il faut citer la subvention des équipements agricoles dont les tracteurs et les motopompes, l’unité de transformation de produits locaux, la subvention des intrants agricoles dont les pesticides, les céréales et l’engrais, la sécurisation des aménagements en eau et la mise en place d’une politique d’encouragement de la consommation du riz local. La représentante résidente de la Banque mondiale, Mercy Tembon, dans sa mission de supervision, a laissé entendre que les résultats des activités réalisées sont appréciables. En réponse aux doléances des producteurs, le président du Faso a d’abord félicité ces derniers pour leur dévouement exprimé à travers leurs réalisations, et les a encouragés à travailler davantage pour l’atteinte des objectifs du projet. Pour lui, cette expérience est un défi pour le Burkina Faso, et la principale préoccupation agricole de base dans cette région est l’accroissement de la production. Pour ce faire, a-t-il dit, il faut les voies et moyens pour mieux organiser Bagrépôle. « Nous sommes face à un défi, celui de comment utiliser l’eau pour obtenir une bonne production. Cette expérience permettra une amélioration en termes d’expérience sur la gestion et l’utilisation de l’eau. Cette expérience va se dupliquer dans d’autres régions et permettra d’autres partenariats. Elle renforcera la confiance des partenaires et la capacité des producteurs », a confié le président du Faso. Il a également interpellé les agriculteurs à mieux s’organiser, à travailler en cohésion et à se perfectionner à travers les formations. Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a, pour sa part, souligné qu’il faut d’abord rationnaliser l’utilisation de l’eau déjà existante, et qu’un projet de désensablement du barrage afin d’avoir plus de capacité en eau est en vue. Pour ce qui est de la question de la sécurité, le ministre en charge de la Sécurité, Jérôme Bougouma, a révélé que le gouvernement a un programme de sécurisation par la multiplicité effective de la gendarmerie, de la police et de l’armée en vue de développer la sécurité dans la zone. Quant au ministre chargé de l’Agriculture, Mahama Zoungrana, il a souligné que de nos jours, sur 3 000 hectares, 26 000 tonnes de riz ont été produites à Bagré avec un rendement de 6 tonnes par hectare. Sur la question essentielle d’écoulement des produits, il a expliqué que le gouvernement mène une politique de vente et d’achat de vivres, de préférence nationaux, et les boutiques- témoins en sont des exemples avec environ 3 000 tonnes vendues. En ce qui concerne les intrants, a-t-il ajouté, le gouvernement a prévu 15 000 tonnes d’engrais pour tout le territoire. Une unité de fabrication d’engrais et une autre de montage de tracteurs et de motopompes sont en vue et des dispositions sont prises au niveau de la recherche pour présenter une variété de céréale.

« La 1re phase du projet pôle de croissance est prévue pour durer de 2011 à 2017»

La journée s’est terminée par un point de presse animé par la ministre de l’Eau, des aménagements hydrauliques et de l’assainissement, Mamounata Belem, et le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré. Une visite de terrain a également eu lieu. Elle a permis au président du Faso de mieux s’imprégner des réalités de Bagrépôle. Il s’agit de la visite du centre d’étuvage de riz, du centre d’activités diverses, du ProAgro et du parc d’innovation du ministère de la Recherche scientifique et de l’innovation.
Il faut noter que la première phase du projet pôle de croissance est prévue pour durer de 2011 à 2017 avec un coût total de 112,5 milliards de F CFA. Il intervient dans les communes de Bagré, Zabré, Zonsé et Bittou et a pour objectifs d’accroître non seulement l’activité économique dans la zone de Bagré, mais aussi d’accroître les investissements privés, de créer des emplois et d’augmenter la production agricole.

Mamouda TANKOANO

Légende :
1- Le président du Faso (micro) : « L’expérience de Bagrépôle est un défi pour le Burkina Faso »

2- Les forces vives de la zone d’intervention du projet Bagrépôle ont soumis des doléances au président du Faso (Ph. A.O.)

ENCADRE 1

Bon à savoir

Les 3 composantes du projet Pôle de croissance de Bagré :

Composante 1 : améliorer le climat des investissements et des capacités institutionnelles (12,4 milliards de F CFA) et renforcer les capacités de la maîtrise d’ouvrage de Bagré.

Composante 2 : développer des infrastructures critiques (38,5 milliards de F CFA) avec l’extension de canaux primaires d’irrigation, l’extension du réseau électrique et la construction de route.

Composante 3 : appuyer le développement des services critiques et des PME (10,6 stations-services). Les résultats du projet, au cours de la première phase du projet (2011-2017), sont l’accélération de la croissance économique, la réduction du chômage et de la pauvreté et le soutien aux communautés de base vivant dans la zone du projet.

Les principaux indicateurs de résultats en 2017 :
– 20 000 bénéficiaires directs dont 30% de femmes,
– 250 000 bénéficiaires indirects,
– 30 000 emplois créés,
– 450 000 tonnes de production agro-pastorale (céréales, légumineuses, fruits et légumes),
– 1 250 tonnes de poissons par an, 2 400 tonnes d’aliments pour bétail et volaille.

En ce qui concerne le public cible du projet, il faut souligner que le projet fera une large place aux opérateurs et investisseurs privés, aux producteurs et à leurs organisations, aux Petites et moyennes entreprises (PME), aux institutions publiques en charge de la promotion des exportations et des investissements agricoles et du développement du secteur privé à Bagré. Les bénéficiaires finaux seront les ménages ruraux et urbains vivant à l’intérieur et autour du pôle de croissance, les opérateurs privés et travailleurs privés qualifiés et non qualifiés, les bénéficiaires directs des autres infrastructures (branchement électrique, pisciculture, routes, etc.). Sont attendues 450 000 tonnes de production agro-pastorale (céréale, légumineuses, fruits et légumes) contre 157 000 tonnes en 2009, et 1 250 tonnes de poissons contre 522 tonnes en 2009, 2 400 tonnes d’aliments pour bétail contre 300 tonnes en 2009. Le projet pôle de croissance est conjointement financé par la Banque mondiale, la BAD, l’Etat burkinabè et le secteur privé.

Source : Dossier de presse

ENCADRE 2

Le ministre de l’Energie et des mines, Salif Kaboré, à propos des délestages

« Nous vivons dans une période de délestages et je profite présenter mes excuses à tous les abonnés de la SONABEL pour les désagréments causés. On me dira que c’est la même chose que je dis tout le temps avant de prendre la parole. Je pense que c’est légitime, lorsque vous êtes en faute, de pouvoir le reconnaître. Comme vous l’avez constaté à Bagré, il y a le barrage qui a arrêté de turbiner depuis le mardi dernier (NDLR : 29 avril dernier) parce que nous avons une corde inférieure à 225 et cela rendait les machines vulnérables. Nous avons décidé d’arrêter. Ensuite, nous avons eu des soucis d’approvisionnement en fils d’onde à partir des pays côtiers entre la SONABHY et la SONABEL et je pense que des réunions ont eu lieu entre le Premier ministre et les deux directeurs généraux et on a essayé de mettre tout le matériel disponible pour qu’on ne connaisse plus de rupture de fils d’ondes dans notre pays. Nous avons essayé aussi, avec les partenaires ivoiriens, d’augmenter la capacité de transit de fourniture d’électricité. Il y a la canicule et nous pensons que bientôt, nous serons en période de pluie et nous pensons que la température va baisser. »

Propos recueillis par M. T.


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