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VISITE DU PRESIDENT FRANÇAIS EN EGYPTE


 Les intérêts économiques ont eu raison sur les droits de l’homme

Un mois après son séjour au Tchad, le président français, Emmanuel Macron, est encore de retour sur le continent africain pour une visite de trois jours, du 27 au 29 janvier, cette fois en Egypte. Et comme ils sont regardants sur les déplacements à l’étranger des chefs d’Etat européens, notamment dans les républiques dites bananières, des défenseurs des droits de l’Homme ont donné de la voix pour interpeller Macron sur la situation préoccupante des droits de l’Homme en Egypte. Une préoccupation qui, selon le président français lui-même,  a été remise sur la table, à l’occasion de cette visite. Mais sur la question, Emmanuel Macron a plutôt tenu des propos peu embarrassants, le lundi 28 janvier,  envers son homologue égyptien dont le régime est accusé de violation des droits de l’homme. Chose inattendue : lui aussi a été interpellé sur le respect des droits de l’homme dans son propre pays où on a enregistré des morts et des blessés en marge des protestations des « gilets jaunes ». Alors que l’on s’attendait à voir Al Sissi mal en point lors de la conférence de presse conjointe, la gêne a été plutôt pour le président français qui devait s’expliquer sur la répression des mouvements de ces « gilets jaunes ». Il se retrouvait ainsi dans la posture de l’arroseur arrosé.

Au-delà de cet épisode sur la question des droits de l’Homme, on peut dire que l’escapade égyptienne de 72 heures du président français accompagné d’une forte délégation composée de personnalités économiques et cultuelles, a permis de négocier une trentaine d’accords économiques et commerciaux.

Macron fait dans la realpolitik

C’est dire que l’objectif du séjour chez Al Sissi qui était de consolider les relations commerciales avec ce grand pays arabo-musulman de plus de 97 millions d’habitants, a été atteint.  En réalité, le pays des Pharaons présente un intérêt…pharaonique pour la France, non seulement en raison de sa puissance militaire, mais aussi à cause du  rôle stratégique qu’il joue dans la stabilisation de «l’Orient compliqué»  et surtout des opportunités d’affaires. On le sait, l’Egypte est un pont entre l’Afrique du Nord-Est et le Moyen-Orient, position qui lui permet de  jouer un rôle géopolitique et géostratégique de premier plan dans deux grandes parties du monde : l’Afrique et l’Asie de l’Ouest.  En tout état de cause, Macron, en faisant le déplacement dans ce pays malgré des voix contestataires, fait dans la realpolitik ; ce que le Général De Gaulle avait su résumer, en son temps, à travers sa célèbre phrase selon laquelle «la France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts». Avait-il vraiment d’autre choix  quand on sait que  les grandes puissances ont imposé un nouvel ordre mondial  en ne privilégiant que les intérêts matériels de leurs compatriotes ? Les affaires d’abord, le reste on verra après, peut-on ainsi dire ! D’autant que Donald Trump a ouvert la brèche avec son slogan «America first» (l’Amérique d’abord) et ne se gêne aucunement de coopérer avec n’importe quelle dictature au monde, tant que ne sont pas menacés les intérêts de son pays.

Drissa TRAORE 


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