VOL AH5017:Affaire de crash-là, c’est quoi même ?
Les gars ! Vous savez quoi ? Humm ! Les mots me manquent, tellement l’émotion est forte. Houphouët Boigny avait raison quand il disait que la chose qu’il craignait le plus au monde, c’est l’avion. Je l’ai compris lorsque le jeudi 24 juillet dernier, on m’apprenait qu’un avion de la compagnie Air Algérie s’était écrasé dans le désert, avec à bord 116 personnes qui ont toutes péri.
L’avion était pris en tenaille entre deux orages
Ce jour-là, croyez-moi, c’était à l’heure de la rupture du jeûne. J’avais deux galettes en main que j’ai vite fait de jeter loin de moi, tant ma tristesse était profonde. Je me suis posé mille et une questions. Qu’est-ce qui a bien pu se passer au juste ? Pourquoi un drame d’une telle ampleur ? En attendant que les enquêtes nous situent davantage, il semble que l’avion est tombé du fait d’un orage très violent qui avait contraint le pilote à changer de cap. Et selon les dernières infos, en faisant demi-tour, il est tombé sur un orage derrière lui, encore plus violent. Il était donc pris en tenaille entre deux orages. Je ne connais rien en matière d’aviation civile. Mais je pense qu’il y a tout de même un problème lié à l’insuffisance des prévisions météorologiques. Moi le fou, je ne vous apprends rien ; Les plateaux techniques de bon nombre de services météorologiques en Afrique sont dépassés avec parfois du matériel qui date de l’époque coloniale. Si fait que souvent les prévisions sont vite démenties par la réalité du terrain. Qui me contredira ? Il est arrivé que la météo prévoie un orage et qu’en lieu et place, on vive une journée ensoleillée. Pourtant, en Europe par exemple, il arrive que la météo prévoie avec exactitude ce qui va se passer sur près de trois jours. Je ne dis pas que tout est parfait chez les Blancs. Mais reconnaissons qu’en la matière, ils ont une bonne longueur d’avance sur nous autres Africains.
Des familles entières étaient dans cet avion
L’autre problème est lié à la qualité même des avions qui survolent le continent africain. Je ne peux pas dire que ce soit toujours des avions « sûrs », même si en la matière, je reconnais que le risque zéro n’existe pas. Certes, j’ai entendu dire que l’avion de Air Algérie qui a crashé, revenait du service de maintenance il y avait à peine dix jours. Mais je me demande si cette maintenance a été faite dans les règles de l’art. Parce qu’on se connaît ! Les gens aiment tellement la facilité qu’ils sont capables d’aller demander une maintenance à moindre frais et au rabais, avec hélas tout ce que cela implique comme dangers. Je dis cela parce que si l’avion était de pointe, peut-être la donne serait-elle autre. Je ne dis pas qu’un avion de pointe ne peut pas faire de crash, parce qu’il n’y a pas de risque zéro comme je l’ai dit.
Je peux croire aussi que parfois, on a des pilotes casse-cous, tellement téméraires qu’il leur arrive souvent de prendre des risques. Mais l’essentiel est de conduire les passagers à bon port ou, devrais-je dire, à bon aéroport.
Cela dit, je suis convaincu qu’aucun pilote n’est prêt à se tuer et à tuer les autres, si ce n’est pas de façon accidentelle. N’Gaw, même la témérité a des limites ! C’est maintenant que je comprends pourquoi les Occidentaux n’hésitent pas à mettre certaines compagnies sur leur liste noire, allant parfois jusqu’à leur interdire d’atterrir chez eux. Ce sont ces compagnies-là qu’ils appellent des « compagnies poubelles ». Mais comme c’est l’Afrique, on est moins regardant sur certaines choses. En tout cas, je prie pour que plus jamais un crash ne se produise. Je demande au Bon Dieu d’entendre ma voix, lui qui est plein de bonté et de miséricorde. Que croyez-vous ? Moi aussi je crois en Dieu, plus que certains d’entre vous qui vous croyez lucides. Mon souhait le plus ardent c’est que les âmes de tous ceux qui ont péri dans ce crash, reposent en paix et que Dieu veille sur leurs proches sur terre ! Peut-être était-ce là leur destin ! Oh Dieu ! Je n’arrive pas à retenir mes larmes quand je pense que des familles entières étaient dans cet avion, que l’on ne reverra plus jamais. Ainsi va la vie. On vit aujourd’hui sans savoir que la mort nous attend demain.
« Le Fou »
