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ZAOGO DANS LA COMMUNE RURALE DE KANDO : Les jeunes contre sa viabilisation par la société Ne Wend-Panga


Ne Wend-Panga, une société immobilière, a organisé une rencontre avec les populations de Zaogo, Lelkom et Guéntinga, à la salle de réunion de la mairie de Kando, pour présenter son projet de viabilisation. C’était en présence des responsables coutumiers de la zone concernée, du maire et de ses proches collaborateurs. Cette première rencontre officielle n’était pas la bienvenue pour certains, notamment les jeunes de Zaogo qui n’ont pas épousé l’installation de ce projet dans leur village.

Le projet de viabilisation de la zone de Zaogo dans la commune rurale de Kando a commencé il y a 3 ou 4 ans. Des études de faisabilité ont été faites et cette année, le projet étant bouclé  et prêt, la société qui s’occupe des travaux, notamment Ne Wend-Panga, a entrepris de rencontrer les bénéficiaires pour expliciter le contenu du projet. C’est de ce fait que Evariste Yougbaré, accompagné de 6 autres de ses collègues de ladite société, par l’intermédiaire du maire, a échangé avec les habitants de la zone concernée. Le maire Alain B. Ima a tout d’abord salué et remercié l’assistance pour sa présence et surtout remercié la société Ne Wend-Panga pour ses efforts en faveur du développement des communes. Le chef de la délégation, M. Yougbaré, a présenté le projet en ces termes : « Ne Wend-Panga est une société immobilière née en 2016  et qui soutient l’Etat dans la viabilisation des zones rurales. Il regroupe un ensemble de compétences qui travaillent pour la réalisation de ses activités. Ne Wend-Panga travaille avec des partenaires comme les sociétés de cimenterie, l’Etat et la Banque de l’habitat du Burkina Faso (BHBF) ». Pour le présent projet, il s’agit de réaliser un certain nombre d’infrastructures au profit du village de Zaogo dans la commune de Kando. Il s’agit de la construction de cités,  d’un collège, d’un centre de formation pour jeunes et femmes, un marché à bétail des petits ruminants, un centre de sécurité, un marché, un terrain de sport, des lieux de culte, une gare routière, un village culturel et touristique, des routes pavées, des aménagements de bas-fonds, de l’électricité, de l’eau courante et une place aménagée pour les concertations ou les rencontres. Toutes ces réalisations vont occuper une superficie de 250 hectares. A terme, le projet coûterait la bagatelle de 15 milliards de F CFA et s’exécutera sur une durée de 24 mois. En outre, qu’est-ce qui sera fait pour les propriétaires terriens ? Et M. Youbaré de répondre : « Trois parcelles et 500 000 F CFA pour chacun et l’aménagement d’un bas-fond pour la pratique du jardinage ». Des différentes préoccupations posées par les propriétaires terriens,  on retient des questions d’incertitudes du future par rapport à la pitance, qui sont, entre autres, leurs champs, la question sur des activités palliatives à mettre en œuvre, la démarche et l’approche maladroites mise en œuvre, le non-suivi d’une méthodologie consensuelle, ont-ils relevé. Les  chefs coutumiers présents à la rencontre, tout comme le maire, ont loué le projet  et souhaité sa réalisation.  Pour le maire, M. Ina, des corrections d’approche seront faites et des rencontres de sensibilisation se multiplieront avec les différentes parties prenantes pour que ce projet voit le jour car, dira-t-il, « c’est une obène, une grande chance pour notre commune qui, à elle seule, ne pourrait jamais réaliser ces joyaux. Je demande que chacun médite bien et œuvre à ce que ce projet soit une réalité ».

Les jeunes de Zaogo venus massivement à la rencontre, eux, n’ont pas apprécié cette façon de voir des responsables du projets. C’est pourquoi, par la voix de leur représentant, Urbain Kaboré, ils refusent catégoriquement de céder leurs champs à la société Ne Wend-Panga pour le projet : « Nous ne vendons pas nos terres, nous ne voulons pas de ce projet. Nous l’avions fait savoir au maire par notre conseiller municipal. Par contre, nous serons toujours prêts à céder nos terres au maire dans le cadre d’un éventuel lotissement ». En tout cas, le climat n’était pas du tout tendre à la mairie de Kando le jour de cette rencontre.

 

Par SIDPASOLGDE

 


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