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CADAVRE PIEGE AU MALI


Quand la perfidie funeste le dispute à l’indécence morale

L’horreur, l’innommable, la bêtise humaine dans toute sa laideur ! C’est en ces termes que l’on peut qualifier ce qui est arrivé, le 26 février dernier à Diankabou, localité située au Centre du Mali, où partis à la recherche d’un des leurs porté disparu, dix-sept civils ont été tués et quinze autres blessés. En effet, après avoir assassiné ce dernier, ses bourreaux ont piégé son corps avec des explosifs. Ce n’est pas la première fois que les terroristes, puisque c’est vers eux que se tournent tous les regards, commettent un attentat au cadavre piégé. C’est, du moins, le nouveau modus operandi de ces ingénieurs du mal qui écument les pays du G5 Sahel. Ce nouveau type d’attentat a été expérimenté il y a deux semaines, précisément le 14 février dernier, dans le Nord du Burkina à Djibo, où un cadavre piégé recouvert d’une tenue militaire, a explosé pendant sa manipulation, causant la mort de deux militaires et faisant des blessés. C’est dire si chez ces prétendus croyants, la perfidie funeste le dispute à l’indécence morale. Les terroristes voudraient faire sienne cette maxime selon laquelle « votre imagination est votre limite », qu’ils ne s’y prendraient pas autrement. Après les engins explosifs improvisés, les attaques à la roquette, voici la nouvelle trouvaille des génies du mal : les attentats au cadavre piégé. En tout cas, c’est peu de dire qu’ils ont toujours eu une longueur d’avance sur ceux qui les combattent. Et cette nouvelle attaque vient rappeler, une fois de plus, que le monstre est loin d’être vaincu.

Il faut faire preuve d’une extrême vigilance

Sa voilure a été certes réduite, mais il dispose toujours d’une grande capacité de nuisance. Et ce nouveau modus operandi vient corser l’équation de la lutte contre le péril terroriste et renforcer son caractère asymétrique. Toute chose qui doit davantage interpeller tous les pays où sévissent ces bandes de criminels dont l’un des objectifs est de dérégler nos modes de vie. Avait-on tiré leçon de l’attentat au cadavre piégé au Nord du Burkina ? Selon toute vraisemblance, non ?

On ne le dira jamais assez, les terroristes font feu de tout bois pour compromettre notre vivre-ensemble. Et sachant que les Africains ont un profond respect pour leurs morts, ils ont trouvé cette satanique imagination qui consiste à piéger des macchabées. Et plus ils se sentiront traqués, plus ils sortiront du bois pour se lancer dans des actions désespérées, tout en nous faisant perdre certaines valeurs sociétales comme l’assistance à personne en danger. Du coup, l’on est désormais contraint de revoir notre rapport aux cadavres que l’on découvre dans la rue ou dans les broussailles, même s’ils sont identifiés. Il nous faut donc rester unis et faire preuve d’une extrême vigilance car, dans cette paranoïa ambiante, on peut facilement se tromper d’adversaire ; ce qui ne ferait que compliquer davantage notre marche vers la victoire sur l’ennemi.

 

Drissa TRAORE

 

 


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