RENTREE POLITIQUE DU PITJ : Voici la déclaration liminaire de Soumane Touré
A l’occasion de la rentrée politique du Parti de l’indépendance, du travail et de la justice (PITJ), le secrétaire général, Soumane Touré, a fait une déclaration liminaire dans laquelle il s’en prend à la fois au régime de Roch Marc Christian Kaboré, mais aussi aux autorités coutumières et religieuses dont le Moogho Naaba. Lisez plutôt !
Mesdames et Messieurs les représentants des organes de presse Chers invités,
Militants et sympathisants du PITJ
Au nom du Bureau exécutif central, nous vous souhaitons la bienvenue au rendez-vous annuel que nous avons avec les médias, les organes de presse de notre pays et qui nous tient lieu de rentrée politique depuis 2007. Cela fait donc dix ans que nous honorons ce rendez-vous et cela mérite d’être souligné.
Il y a-t-il dans la classe politique un parti qui ait entretenu une relation aussi assidue avec les médias dans le souci chaque année de passer par leurs canaux pour informer et contribuer à l’éducation démocratique de notre peuple ?
Bon anniversaire donc à nous tous, comme le dirait « Mr bouanga ».
Nous l’avons dit, écrit et répété, notre parti ne ressemble à aucun autre parti, et aucun parti ne lui ressemble. Notre parti n’a pas été créé pour servir les ambitions d’un homme ou d’un groupe d’hommes, comme ceux qui encombrent notre paysage politique depuis. Ce n’est pas le parti d’une ethnie ou d’une région. Son fondateur, A. Amirou Thiombiano Prince héritier du Gourma, bien avant la création de notre parti le 15 août 1963, avait rompu avec l’idéologie féodale. Charles Bila Kaboré, le père de Roch Marc Christian Kaboré, et particulièrement, le Ouidi Naaba actuel, peuvent en témoigner, eux qui ont été tous éduqués dès leur jeune âge par le père de Amirou Thiombiano chef du Gourma.
Le Ouidi Naaba a été témoin de l’engagement de Amirou Thiombiano au PAI fédéral créé à Dakar en Décembre 1957 alors que lui-même y était étudiant.
Suite à l’échec du fédéralisme avec l’indépendance de nos pays en 1960, et suite à la tenue du sommet de l’OUA en Mai 1963 dont la charte consacrait l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation, A. Amirou Thiombiano créa le 15 Août 1963 le PAI en Haute-Volta, pour reprendre la lutte et faire aboutir les idéaux panafricanistes de construction des Etats-Unis d’Afrique.
Il voyait juste. En Octobre 2007 au sommet africain d’Accra les chefs d’Etat avaient transformé l’OUA en UA et mettaient en chantier officiellement la construction des Etats-Unis d’Afrique.62 14 19 03 76914488
Notre parti n’est donc aucunement dépassé parce que ses idéaux sont actuels et partagés par des dizaines de millions d’africains.
Créé le 15 août 1963, sous l’appellation de PAI, notre parti a survécu à la répression et à toutes les tentatives de liquidation par haine idéologique, pour demeurer à l’avant-garde de la lutte de notre peuple pour les libertés, la démocratie, la bonne gouvernance et le progrès. Les médias ont suivi et ont été témoin de la dernière tentative qui a duré douze ans devant les tribunaux de tous les ordres de notre pays dont le seul résultat a été de faire disparaitre de la scène politique le sigle PAI. Nous avons dû organiser un congrès en 2012, pour donner un autre nom à notre parti : Parti de l’Indépendance du Travail et de la Justice, parce que selon nos analyses, la question de la justice et les questions devant la justice allaient devenir à n’en pas douter centrales et déterminantes dans l’évolution politique de notre pays comme tout le monde peut s’en rendre compte actuellement.
Modestement, il n’a jamais failli. A ce jour, il demeure le seul parti sur les mêmes fondements idéologiques et organisationnels, il est le plus ancien parti sur l’échiquier politique national avec l’expérience de lutte la plus riche. C’est pourquoi notre parti depuis sa création n’a jamais cessé aux heures graves de l’histoire de notre pays de faire de l’analyse et de proposer des solutions pacifiques et légales pour sortir des crises.
Moi qui vous parle aujourd’hui au nom du BEC en tant que Secrétaire Général, en cette année 2018, je totalise 50 ans de militantisme dans ce même parti, ayant adhéré au parti en 1968.
Certains veulent nous tourner en ridicule en nous traitant de vieux parti dépassé alors que l’âge de notre parti et le rôle qu’il joue depuis sa création sont en soit le plus grand hommage qui puisse être rendu au fondateur et aux militants de notre parti qui ont œuvré à faire de notre parti l’état-major de la lutte de notre peuple. Les militants de notre parti sont fiers et satisfaits de leur militantisme d’avoir pu sauver leur parti de la liquidation et sont déterminés à continuer la lutte sur la direction du parti tout simplement parce qu’en dehors de notre parti il n’y a pas d’autre parti, il n’y a que des comités électoraux ou des groupements d’intérêt économique.
« La Haute-Volta notre pays devenu Burkina Faso n’est pas un ancien empire du moyen Age Africain »
Le mois de mars à la fin duquel se situe notre rentrée politique, notre rendez-vous avec les organes de presse, tient une place importante dans l’histoire de notre pays. La colonie de Haute-Volta a été créée le 1er mars 1919. L’année prochaine donc, ce sera le centenaire de l’existence de la Haute-Volta devenue Burkina Faso. Quel parti pouvait être plus indiqué pour inviter notre peuple dans toutes ses composantes à faire le bilan des cent ans d’existence de notre pays, que le PITJ qui a été à l’avant-garde de sa lutte pendant 55 ans ?Selon les démographes, 25 ans est le temps d’une génération, donc en cent ans, quatre générations se sont succédées dans notre pays et aussi quatre constitutions à ce jour. On peut donc à juste titre, formuler le thème du centenaire : la Haute- Volta-Burkina-Faso, cent d’existence, quel avenir ? Ou alors, la Haute-Volta Burkina-Faso, quatre républiques, quelle cinquième république ?
Sommes-nous capables de relever de tels défis ? Le PITJ pour sa part, refuse que notre peuple soit distrait autour des échéances électorales de 2020, et l’invite au débat du centenaire.
Depuis quelques années, il est question de perte des valeurs d’absence de repère pour la jeunesse, pour la cinquième génération.
C’est pourquoi le PITJ se propose de rappeler à la jeunesse et au peuple les repères historiques pour qu’ils comprennent et qu’il s’approprie les valeurs et les principes républicains, démocratiques sur lesquels a été fondé notre pays.
L’histoire place notre pays à la croisée des chemins et les procès des crimes politiques, des crimes de sang et des crimes économiques dont tous les dossiers sont ouverts et qui ne peuvent plus être refermés, sous prétexte de réconciliation nationale, obligent à une réflexion et à une action courageuse et hardie pour sauver le BF et lui donner un avenir.
Il est important de savoir d’où nous venons, les projets que nos devanciers ont formulés, ce qui a été fait en quatre générations, pour formuler des projets d’avenir pour notre pays et notre peuple.
– La création de la colonie de Haute-Volta
La Haute-Volta notre pays devenu Burkina Faso n’est pas un ancien empire du moyen Age Africain, ni même une juxtaposition de petites monarchies, les populations avaient des niveaux différents dans leur évolution vers la constitution de grands ensembles. Même les royautés mossi n’étaient pas encore parvenues à la constitution d’un empire centralisé. Le territoire de notre pays ne résulte donc pas d’une quelconque conquête moyenâgeuse, c’est le conquérant colonisateur qui l’a constitué pour les besoins de sa domination et de son exploitation.
En 1898, dans un premier temps, les pays dits voltaïques (en référence aux noms des fleuves, volta noire, volta blanche, volta rouge) conquis ont été intégrés dans la colonie du haut Sénégal- Niger.
C’est la première insurrection populaire dans la boucle du Mouhoun en 1915-1916 qui fit prendre conscience à l’administration coloniale de l’immensité de la colonie du Haut Sénégal-Niger et de la difficulté de la contrôler. C’est ainsi que la colonie de la Haute-Volta fut créée le 1er mars 1919.
Trois raisons sont donc à la base sa création :
mieux contrôler les zones de rébellion,
permettre l’utilisation de la nombreuse population voltaïque évaluée à 3,5 millions d’habitants sur 10 millions pour l’AOF, au développement des autres colonies.
imprimer la domination du colonisateur français par une organisation des populations et du territoire.
La structuration et l’organisation administrative coloniale furent faites autour du groupe ethnique Moagha qui devint le centre de diffusion de l’influence française. Ainsi s’explique le choix de Ouagadougou, ancienne capitale du royaume Moagha comme capitale de la colonie.
A ce sujet, le PITJ invite à la lecture ou la relecture de l’interview du Pr D. Jean Marc PALM accordé au journal Bendré Numéros 953 et 954 du 11 décembre 2017, dans laquelle il explique clairement sur la base des textes coloniaux l’esprit dans lequel l’organisation de l’administration coloniale a été faite autour du groupe Moagha.L’impérialisme français, après avoir liquidé physiquement la chefferie traditionnelle et contraint Boukary KOUTOU à l’exil au Ghana a installé des chefs fantoches à sa dévotion pour asseoir son administration et la caporalisation des populations. C’est pourquoi nous disons que la chefferie traditionnelle est composée de descendants de collaborateurs.Maitre Passéré Titinga a dénoncé la liquidation de la culture Moagha et même la destruction de l’environnement dans son ouvrage : « Ainsi on a assassiné les Mossé » édité en 1979 et réédité en 1994. Dans la présentation, il est écrit « comment le Mogho a été détruit par la colonisation dans les racines même de son existence ». Le constat est donc que depuis ce temps, il n’existe plus en réalité de valeurs de la culture moagha sur laquelle on peut se baser pour construire une nation.Et il préconise « le but de la société est d’assurer le bonheur de ses individus ; elle ne peut pas y arriver si elle est perpétuellement en train d’épuiser ses ressources (naturelles comme dans le cas de déforestation, ou humaines comme dans le cas de guerres sans fin)…. Il s’agit alors pour la société d’accéder à un certain style de vie qu’elle juge acceptable et qui soit durable au-delà des siècles et des générations. »
Maitre Passéré dans son livre, dénonce l’abandon par le Mogho Naaba devenu un collaborateur docile, des populations à leur triste sort de colonisés taillables et corvéables puisque dans ses rares conversations avec le gouverneur autour d’un apéritif sa seule demande concernait les aiguilles de son phonographe.
– La dislocation et la répartition de la colonie
En 1932, pour la réalisation des grands travaux dans les autres colonies d’AO, le territoire de la Haute-Volta fut disloqué et réparti avec ses populations entre la colonie du Niger, du Soudan Français actuel Mali et de la Côte-d’Ivoire. Ce dernier territoire allait de la mer à Ouagadougou, d’où découlait l’appellation de Haute Côte-d’Ivoire et de Basse Côte-d’Ivoire.Toutes les grandes infrastructures portuaires au Sénégal et en Côte d’Ivoire, ferroviaire, partant de Dakar et d’Abidjan étaient conçues pour arriver au Niger (Abidjan-Niger, Dakar-Niger) et la construction des grands barrages et des grands ponts comme celui de Markala sont l’œuvre des populations voltaïques. De même, les grandes exploitations cotonnières, rizicoles (Office du Niger) arachidières, et cacaoyères étaient peuplées de travailleurs en provenance de la Haute Volta disloquée.Lorsque survint la seconde guerre mondiale 1939 -1945 ce sont les populations de l’ancienne colonie de la Haute Volta disloquée qui fournirent les grands contingents des tirailleurs sénégalais.En 1946, à la fin de la guerre, contre le nazisme, la France adopta une constitution démocratique, qui donnait la citoyenneté aux populations noires d’Afrique sous domination française.En Haute-Volta, l’élite politique et intellectuelle et la chefferie traditionnelle ont regroupé les associations en Unions pour la Défense des intérêts de la Haute-Volta (UDIHV) avec pour objectif principal de demander la reconstitution du territoire de la Haute- Volta dans ses limites territoriales initiales. Ouezzin Coulibaly et Philippe Zinda Kaboré prirent la tête du mouvement (UDHIV).Cette lutte, non sans difficultés et réticences de la part de la chefferie traditionnelle, a abouti et un décret du 4 septembre 1947 reconstitua la colonie de Haute-Volta dans ses limites initiales.Nos devanciers venaient de réussir à convaincre les populations des différentes régions d’accepter de se regrouper sur ce territoire. Ils venaient ainsi de leur donner un territoire sur lequel ils constitueraient une nation par fusion des différentes populations.Philippe Zinda Kaboré atteint et épuisé à cette première étape de la lutte, mourut laissant à Ouezzin Coulibaly la lourde tâche de poursuivre le projet qu’ils avaient élaboré et qui commençait à prendre corps.En acceptant la reconstitution, la France menait une opération politique qui visait à soustraire les voltaïques de l’influence du RDA créé en 1946 et jugé communiste.
Dans sa logique de domination, celle de diviser pour régner, la France suscita la création d’organisations d’essence réactionnaire pour faire pièce au RDA dont la section voltaïque avait vu le jour le 20 septembre 1947, sous l’appellation PDV-RDA.
C’est ainsi que l’Union pour la Défense des Intérêts de la Haute-Volta (UDIHV) créée en 1945 dont l’objectif était de lutter pour la reconstitution de la colonie fut transformée en parti politique en 1946 sous l’appellation d’Union Voltaïque avec l’aide de la chefferie traditionnelle moagha de Ouagadougou, du Haut clergé catholique et de l’administration coloniale. Ce parti fut appuyé en 1950 par un syndicat des chefs traditionnels avec à sa tête le Manga-Naaba, François Bouda, homme politique de premier plan de l’Union voltaïque.
Ce regroupement était sous la houlette du gouverneur A. Mouragues. Pour plus de précision, le PITJ invite à la lecture du livre de « La Haute-Volta coloniale » de Gabriel MASSA ET Y. Georges MADIEGA
C’est ce regroupement que notre parti, stigmatise et dénonce sous le terme générique de forces obscures et rétrogrades du centre.
C’est ce regroupement que tout le monde appelle aujourd’hui les autorités religieuses et coutumières.
Ces forces obscures et rétrogrades du Centre, les tous premiers valets donc de l’impérialisme français, sont ainsi à l’œuvre dans notre pays et elles sont à la base de l’instabilité politique chronique, à l’origine de tous les changements anticonstitutionnels intervenus dans notre pays jusqu’à la transition bâtarde instaurée après la démission de Blaise Compaoré et à l’usurpation du pouvoir par le MPP.
Bien qu’atteint et épuisé lui aussi, Ouezzin Coulibaly, premier vice-président du conseil du gouvernement, en bute aux manœuvres des forces obscures et rétrogrades du centre, avec le concours des élus de l’opposition, travailler à la construction d’une administration moderne. Il devait réussir dans le même temps l’organisation des populations pour la bonne gouvernance et poser les fondements d’un Etat de droit démocratique.
Pour se faire, il a conclu, deux compromis politiques.
Le premier compromis politique était pour consolider sa majorité au niveau de la classe politique représentée à l’assemblée territoriale afin d’éviter l’instabilité au niveau du gouvernement. Les chefs traditionnels qui ne voulaient pas voir un non-mossi à la tête du jeune Etat, manipulaient les élus à l’Assemblée pour s’en débarrasser. Il débaucha les trois élus du cercle de Koudougou, dont particulièrement Maurice Yaméogo pour bien consolider sa majorité avec ses nouveaux venus. Il confia le poste de ministre de l’intérieur dans le gouvernement à Maurice Yaméogo.
Dans son discours programme mémorable, lucide, hardi et visionnaire du 20 mai 1958, prononcé devant l’assemblée territoriale, l’enseignant, le pédagogue Ouezzin Coulibaly proposa un deuxième compromis, pariant ainsi sur le dépérissement de la chefferie traditionnelle dans une fusion avec l’administration moderne qu’il ambitionnait d’installer.
« Les forces obscures et rétrogrades du Centre, Morho Naaba en tête, avaient changé de stratégie »
Ces deux compromis politiques qu’il a passés ont marqué et continuent de marquer l’évolution politique de notre pays.
Ouezzin Coulibaly avait sous-estimé la chefferie traditionnelle, les forces obscures et rétrogrades en leur proposant un compromis d’extinction progressive.
Environ quatre mois après ce discours, Ouezzin Coulibaly mourut le 07 septembre 1958.
Le 17 septembre 1958, exactement 10 jours après sa mort, les forces obscures et rétrogrades du centre conduites par le Morho Naaba tentèrent un coup d’Etat pour instaurer une monarchie constitutionnelle dans notre pays. La tentative échoua lamentablement.
La classe politique et le mouvement démocratique rejetèrent la monarchie constitutionnelle en optant pour la république fondée sur une constitution.
Le 11 décembre 1958, la république fut proclamée, fondée sur la constitution française de 1958. Notre pays, la Haute-Volta devenue Burkina-Faso est donc une république démocratique depuis le 11 décembre 1958. Dans les dispositions intangibles de la constitution, il est mentionné en tête qu’aucune modification ne peut concerner la forme républicaine de l’Etat.
On a confondu en une seule célébration la proclamation de la république le 11 décembre 1958 et l’accession de notre pays à l’indépendance le 05 août 1960 pour les commodités climatiques. Nous faisons la fête en considérant que tout cela était définitivement acquis.
Les forces obscures et rétrogrades du Centre, Morho Naaba en tête y assistaient à nos côtés comme si elles avaient elles aussi accepté le fait accompli de la république démocratique.
En réalité, leur tentative d’instaurer une monarchie constitutionnelle le 17 septembre 1958 ayant échoué, elles n’avaient pas pour autant renoncé à leur projet.
Les forces obscures et rétrogrades du Centre, Morho Naaba en tête, avaient changé de stratégie en infiltrant nos forces de défense et de sécurité pour perpétrer des coups d’Etat contre la république et la démocratie.
Sur fond d’ethnicisme, les forces obscures et rétrogrades du Centre, Morho Naaba en tête, sont à la base de tous les changements anticonstitutionnels de pouvoir dans notre pays jusqu’au coup d’Etat du 1er novembre 2014 du Lt Cl Zida qui est allé leur livrer le pouvoir au palais du Morho Naaba.
Les forces obscures et rétrogrades du Centre ont jeté la constitution de notre pays par-dessus bord pour organiser le pouvoir d’Etat selon leur conception ethniciste en rédigeant une charte qu’ils ont fait signer à toute la classe politique et à la pléthore d’OSC corrompues. L’application en a été la transition bâtarde et l’organisation de l’usurpation du pouvoir par le MPP pour y placer à la tête de l’Etat leur homme, Roch Marc Christian Kaboré.
Quatre ans de gouvernance ethniciste de notre pays par les forces obscures et rétrogrades du centre depuis la démission de Blaise Compaoré ont amené le Burkina-Faso à une crise majeure grave.
Le PITJ a une claire conscience des accusations graves portées contre les forces obscures et rétrogrades du centre, camouflées sous l’appellation d’autorités coutumières et religieuses.
Le PITJ accuse les forces obscures et rétrogrades du centre, le Mogho Naaba en tête d’avoir toujours été des fossoyeurs de l’unité nationale sur la base de l’ethnicisme en œuvrant pour imposer au reste du peuple l’ethnie moagha du centre.
La constitution proscrit la domination du peuple par une faction du peuple.
Le PITJ accuse les forces obscures et rétrogrades du Centre, le Mogho Naaba en tête d’avoir infiltré l’armée et les forces de défense et de sécurité pour assouvir leurs sombres desseins antinational au point de les détruire complètement, livrant le pays à une insécurité totale comme en atteste l’attaque terroriste de l’Etat-major général des armées.
L’incitation à la rébellion, la démoralisation des troupes sont des crimes graves prévus et punis par la loi.
Le PITJ assume ces accusations graves et en apporte les preuves détaillées.
Pour corroborer ces accusations graves, le PITJ donne à analyser la peur panique qui s’est emparée des forces obscures et rétrogrades du Centre, Morho Naaba en tête, à l’idée de passer en jugement devant leurs concitoyens en attendant celui devant leurs ancêtres et Dieu avec l’ouverture difficile du procès du coup d’Etat manqué de Gilbert Diendiéré.
Nous allons au centenaire en 2019, de la création du territoire de la Haute-Volta. Ce procès est donc le procès du siècle.
« Ce procès doit être le procès des forces obscures et rétrogrades du Centre, Morho Naaba en tête depuis leur coup d’Etat manqué du 17 septembre 1958 »
Ce procès, bien mené dans les règles de l’art par des magistrats intègres sera un procès central et transversal. Ce sera le premier procès politique, parce qu’il va porter sur l’atteinte à la constitution exclusivement, sur la tentative de changement anticonstitutionnel du pouvoir.
On a souvent parlé de la nécessité de juger les crimes de sang et les crimes économiques, mais rarement de la nécessité de juger les crimes politiques qui ont des conséquences dévastatrices insoupçonnables.
Ce procès doit être le procès des forces obscures et rétrogrades du Centre, Morho Naaba en tête depuis leur coup d’Etat manqué du 17 septembre 1958 pour instaurer une monarchie constitutionnelle dans notre pays.
Ce procès doit être celui de l’armée et des forces de défense et de sécurité qui se sont prêtées aux manœuvres des forces rétrogrades et obscures du centre pour faire obstacle à la construction d’un Etat de droit véritable. Elles se sont prêtées à ces manœuvres au point de se détruire complètement.
Le Gal Diendiéré, après l’échec de son coup d’Etat a déclaré que dans un Etat de droit démocratique, on ne fait pas de coup d’Etat. Alors, l’armée les forces de défense et de sécurité doivent nous donner le pourquoi des coups d’Etats successifs et intempestifs de 1966 à nos jours alors que notre pays a été proclamé une république démocratique le 11 décembre 1958.
Ce procès doit être le procès de la classe politique faible, débile, inféodée aux forces obscures et rétrogrades et de ce fait incapable de promouvoir les valeurs démocratiques de se mobiliser pour défendre et faire respecter la constitution que notre peuple s’est donnée et qui autorise leur existence.
Ce procès doit être aussi le procès des milliers d’OSC qui sont sorties de leur rôle pour faire de la politique en soutenant les changements anticonstitutionnels de pouvoir.
Le procès du coup d’Etat manqué du Gal Diendiéré traine à démarrer. Les avocats de la défense sont dans leur rôle et dans leur droit. Ils doivent tenir bon en sachant que l’enjeu de leur bataille est très important et peut être salutaire pour notre peuple dans son évolution politique. L’enjeu est aussi l’administration de la justice par des magistrats impartiaux pour la manifestation de la vérité. L’enjeu qui sous-tend cette bataille est surtout le dimensionnement de ce procès. En effet, tous ceux dont la présence est requise pour la manifestation de la vérité (accusés, témoins, experts etc.) doivent être présents car nul n’est au-dessus de la loi.
Le PITJ a réagi contre la détention extra-judiciaire du Gal Djibril Bassolé parce que le pouvoir des usurpateurs du MPP installé par les forces obscures et rétrogrades du centre ont porté gravement atteinte à la constitution en ne respectant pas la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice et les décisions de justice.
Le PITJ exige simplement, comme le prescrit la constitution, que tout citoyen ait le droit à une justice équitable, qu’il ait le droit de se faire assister, et ses droits soient respectés et que nul ne peut être détenu sans jugement, au mépris de ces dispositions constitutionnelles.
Il est impérieux donc, que notre peuple dans toutes ses composantes se mobilise dans la vigilance pour s’assumer et prendre en main son destin pour donner un avenir à ce pays.
Il n’y aura pas de changement tant qu’il n’y a pas des hommes et des organisations pour travailler à ce changement.
Il n’y aura pas de démocratie sans des démocrates et des organisations démocratiques qui travaillent à instaurer la démocratie.
Il n’y aura pas de progrès tant qu’il n’y aura pas des progressistes et des organisations progressistes.
« Même Dieu ne change pas la nature d’un peuple tant que ce peuple-là n’a pas changé ce qui est en lui », Coran.
Les forces obscures et rétrogrades du centre ont plongé notre pays dans une crise majeure très grave, qui menace notre intégrité territoriale et l’unité nationale.
Tous les conflits qui ont éclaté dans des pays africains avec des conséquences dévastatrices et qui ne sont pas encore résolues ont pour cause :
la question foncière
le déséquilibre dans le développement des régions
l’accaparement du pouvoir par une ethnie
Notre peuple dans toutes ses composantes doit opérer une véritable révolution culturelle, changer les mentalités, pour entreprendre une refondation de la république, une refondation de notre démocratie, pour construire l’unité nationale.
C’est pourquoi le PITJ verse au débat du centenaire, sa contribution politique, annexée à la présente déclaration liminaire et qui renferme les dénonciations et toutes les preuves des accusations graves portées contre les forces obscures et rétrogrades du centre, contre les autorités coutumières et religieuses du centre.
En avant pour le débat du centenaire, en avant pour la refondation d’un Burkina-Faso démocratique !
Vive le PITJ, la lutte continue !
Soumane Touré