13E JOURNEES NATIONALES DU REFUS DE LA CORRUPTION : Les rackets dans le secteur de la santé sous les projecteurs
Le Réseau national anti-corruption (REN-LAC) célèbrera, du 1er au 10 décembre prochain, la 13e édition des journées nationales du refus de la corruption (JNRC). En prélude à cet évènement, ses premiers responsables ont tenu une conférence de presse, le mercredi 28 novembre 2018 à Ouagadougou, pour dérouler le programme d’activités de ces journées qui portent sur le thème : « La corruption dans le secteur de la santé : manifestations, impacts, responsabilités des gouvernants, rôle et place des populations dans la lutte ».
Il se tiendra du 1er au 10 décembre 2018, à Ouagadougou tout comme dans les cinq régions abritant les comités régionaux anti-corruption (CRAC) et en synergie avec l’ASCE-LE, le PNUD et d’autres partenaires, la 13e édition des Journées nationales du refus de la corruption (JNRC) organisée par le réseau national anti-corruption (REN-LAC). Le secrétaire exécutif de cette structure de la société civile qui œuvre dans la lutte contre la corruption, Claude Wetta, et son staff étaient face à la presse, le mercredi 28 novembre dernier, pour expliquer les différents axes de cette commémoration qui porte sur le thème : «La corruption dans le secteur de la santé : manifestations, impacts, responsabilités des gouvernants, rôle et place des populations dans la lutte». En situant le contexte dans lequel se tiendra cette treizième édition, le secrétaire exécutif a relevé qu’aux plans international et africain, l’on constate « la poursuite des scandales de corruption et de malversations financières touchant toutes les sphères de la société y compris les pouvoirs politiques ». En ce qui concerne l’ampleur du phénomène au plan national, le premier responsable a fait savoir que « la situation est caractérisée par l’accentuation de la mal gouvernance et des pratiques de corruption dans les secteurs publics notamment. » Selon donc le REN-LAC, le phénomène de la corruption a repris du poil de la bête en 2017 eu égard aux résultats du sondage effectué cette année. Ils ont révélé « une recrudescence de la perception des faits de corruption », soutient Claude Wetta tout en se désolant que « le phénomène semblait amorcer une baisse, selon les résultats des sondages 2015 et 2016 ». En plus des enquêtes du REN-LAC, viennent s’ajouter les différentes investigations de la presse sur l’ampleur du phénomène.
Le côté hideux de cette persistance de la corruption au Burkina Faso, c’est que sur le plan social, en plus de végéter dans la misère, les populations en ville tout comme en campagne, font, en plus, face à des pratiques de corruption dans les secteurs sociaux de base tels que l’éducation et la santé. En donnant beaucoup plus de précisions sur ce plan, le secrétaire exécutif du REN-LAC a souligné que, particulièrement, le secteur de la santé a été « sous les projecteurs ces trois dernières années, notamment du fait des nombreuses dénonciations des faits de rackets que subissent les populations de la part d’agents de santé véreux. » Ainsi, il ne manque de rappeler que le rapport 2017 du REN-LAC sur l’état de la corruption au Burkina, qui classe la santé au treizième rang des services publics les plus touchés par la corruption, « pointe du doigt les rackets de patients lors des consultations, les détournements de malades vers les centres de santé privés. Ces éléments sont renforcés par les résultats d’une étude spécifique. » Ce qui justifie le choix du thème de la 13e édition des Journées nationales du refus de la corruption en ce sens que « la corruption compromet l’accès effectif des populations, surtout celles pauvres, à des soins de santé de qualité », a indiqué Claude Wetta. Et comme activités, il est prévu un panel sur ledit thème, des conférences publiques dans les écoles de santé publiques et privées, des théâtres forum et surtout le lancement d’une plateforme d’information anti-corruption dénommée Veenem AC. Selon les premiers responsables du REN-LAC, cette plateforme vise à renforcer « la prise de conscience au sein des populations en suscitant en elles des initiatives citoyennes de lutte contre la corruption ». Ainsi, il est prévu des récompenses pour les bonnes pratiques et les dénonciations pertinentes sur ladite plateforme.
Drissa TRAORE