SANCTIONS OCCIDENTALES CONTRE DES PERSONNALITES BURUNDAISES : La grande hypocrisie de la communauté internationale
A la suite de l’Union européenne contre Bujumbura, les Etats-Unis ont brandi des sanctions contre quatre personnalités burundaises dont ils estiment que la responsabilité est suffisamment engagée dans les violences qui ont entraîné la dégradation de la situation sociopolitique de ce pays, suite au coup de force du président Nkurunziza pour se maintenir au pouvoir au-delà de son deuxième mandat constitutionnel. Il s’agit notamment, d’une part, de deux membres influents de l’appareil d’Etat, en l’occurrence Alain-Guillaume Bunyoni, ministre de la Sécurité publique et numéro 2 du régime, et Godefroid Bizimana, directeur général adjoint de la police, pour usage disproportionné de la force contre les opposants. D’autre part, des opposants au régime, en l’occurrence le général Nyombaré, ex-chef d’état-major de l’armée en exil et chef des putschistes qui ont tenté de renverser sans succès le régime en mai dernier, et un de ses acolytes, Cyrille Ndayirukiye, ex-ministre de la Défense qui est derrière les barreaux, sont aussi frappés par ces mesures. Les sanctions qui leur sont infligées consistent au gel de leurs avoirs et à la restriction de leurs déplacements. Face au drame du peuple burundais, l’on peut saluer la mobilisation de la communauté internationale, qui donne le sentiment de ne pas être indifférente au sort de ce peuple en perdition. Mais, au constat de l’inefficacité de son action, l’on reste tout de même perplexe et l’on peut s’interroger sur sa volonté réelle de punir le satrape de Bujumbura. En tout cas, les récentes sanctions prises par l’Oncle Sam contre des personnalités de la crise burundaise, continuent de susciter des commentaires. En effet, en frappant de façon égale dans les deux camps, l’Oncle Sam veut certainement se montrer impartial en punissant tout le monde au même degré. Pourtant, il y a des gens qui ont plus de responsabilités dans ces violences et doivent être punis plus durement que les autres. Notamment le président Nkurunziza lui-même, qui est l’auteur principal de la crise mais qui semble paradoxalement épargné par les sanctions, alors que l’Administration Obama n’a jamais caché son hostilité à son troisième mandat. Ensuite, en ciblant des proches et non Nkurunziza lui-même, l’on se demande si les Américains ne prennent pas finalement l’ombre pour la proie. En tout cas, c’est comme s’ils voulaient frapper le margouillat en épargnant l’arbre sur lequel il se trouve. Dans la sagesse africaine, cela est une utopie. C’est pourquoi l’on ne peut s’empêcher de penser que dans ce dossier burundais, il y a une grande hypocrisie de la communauté internationale qui ne montre aucune volonté réelle, ni le courage de s’attaquer au problème à la racine.
La Communauté internationale donne l’impression de fermer les yeux sur le véritable nœud du problème
Cela est d’autant vrai que de toutes les sanctions qui sont agitées, aucune ne semble toucher directement Nkurunziza alors que c’est bien son coup de force pour se maintenir au pouvoir en violation flagrante de la Constitution de son pays et des accords d’Arusha, qui a mis le feu aux poudres. Et face à la contestation populaire qui ne faiblit toujours pas, le pasteur-président n’est pas passé par quatre chemins pour utiliser la force létale contre les opposants à son troisième mandat. Depuis lors, le pays n’en finit pas de compter ses morts, si fait qu’aujourd’hui, le Burundi connaît un exode massif des populations qui fuient les violences et les persécutions pour se réfugier à l’extérieur. Face à ce drame, les démocrates du continent qui ont les yeux rivés sur la communauté internationale, sont forcément déçus par son impuissance. Car, étant donné que ce qui arrive au Burundi aujourd’hui est de la seule et entière responsabilité de Pierre Nkurunziza dans sa volonté de ramer à contre-courant de l’histoire, c’est tout logiquement que ces derniers s’attendaient à des sanctions exemplaires à son encontre pour dissuader d’autres apprentis-tripatouilleurs dans leurs velléités de sacrifier la démocratie sur l’autel de leurs intérêts égoïstes. Mais depuis près de huit mois, voire plus, que la situation perdure, on ne sent aucune avancée dans le sens de la restauration du peuple burundais dans son droit à l’alternance démocratique. Pire, c’est le pouvoir de Nkurunziza qui semble se renforcer au fil du temps. Car, ayant échoué dans un premier temps à le dissuader de franchir le Rubicon de la « tripatouillite », la communauté internationale ne semble pas, à présent, à même de le ramener sur le droit chemin. Pourtant, ce ne sont pas les moyens de pression qui lui manquent. En tout cas, l’épouvantail des sanctions brandies par les Occidentaux ne semble pas faire d’effet sur le satrape de Bujumbura. Bien au contraire, les atermoiements et autres louvoiements sont vus par lui comme autant d’actes d’encouragement à persévérer dans sa logique. Pour en revenir aux sanctions américaines, dans le cas par exemple de Cyrille Ndayirukiye qui est détenu au cachot par Nkurunziza, l’on s’interroge sur la pertinence et l’impact à court terme de la restriction de ses déplacements. Encore faut-il que pour le gel des avoirs, les intéressés en aient et que les Américains puissent s’en servir comme moyen de pression. En attendant, Nkurunziza continue de terroriser et de massacrer impunément ses compatriotes. Pendant ce temps, la Communauté internationale donne l’impression de fermer les yeux sur le véritable nœud du problème. C’est cette complicité passive qui fait que les dictateurs non plus ne veulent pas lâcher prise et que Nkurunziza est en train de faire des émules sur le continent. Le message est donc clair. Il appartient aux peuples africains d’être conscients de leur responsabilité devant l’histoire, s’ils veulent se débarrasser de cette race de dirigeants déterminés à ramer à contre-courant de l’histoire. Car il est bien connu que seule la lutte libère.
Outélé KEITA
Bene
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Vous savez comment les républicains américains appellent le président Obama ? Ils l’appellent Bizarro (bizzare). Vous savez pourquoi ? Lorsqu’il y a un conflit quelque part dans le monde et qu’ils y aient des victimes, il punit toujours ces derniers au lieu de s’en prendre à leurs bourreaux. Il suffit de voir comment il gère la crise ukrainienne et syrienne. Comment il a pris ses distances avec l’Angleterre et l’Israël leurs alliés de toujours tout en s’alliant avec certains pays qui ont toujours combattu les intérêts américains. Il n’a jamais réglé aucun conflit dans le monde. L’Afrique n’a jamais fait parti de son agenda à part son prechi-precha sur la démocratie dont on sent, chez lui, un manque de conviction et d’intérêt. Tout ce qu’il voulait, c’était de démontrer au monde qu’un président noir peut aussi gouverner l’Amérique, et ainsi d’avoir permis de créer ce précédent. Après, terminer tranquillement ses mandats sans prendre trop des risques dans les affaires du monde. Les grands-lacs africains trop compliqués, ce n’est vraiment pas sa tasse de thé. On n’a jamais cessé de le dire, il faut que les burundais sachent que personne n’ira mourir pour eux. Il faut qui règlent eux-mêmes leurs affaires et cessent d’attendre que la solution viendra de l’extérieur.
25 novembre 2015