HomeA la uneMALI, NIGER, NIGERIA, CAMEROUN : Le terrorisme sert toujours le même menu du jour  

MALI, NIGER, NIGERIA, CAMEROUN : Le terrorisme sert toujours le même menu du jour  


« Nous vivons dans un monde fou où les gens meurent comme des mouches », disait, en 1991, le célébrissime reggaemaker sud-africain Lucky Dube, dans sa chanson titrée « Crazy world » extraite de l’album « House of exile ». Plus de deux décennies après sa sortie, cette chanson a tout son sens. En effet, depuis les sordides attentats de Paris, le 13 novembre dernier, il ne se passe pas une semaine sans que le monde ne soit endeuillé par des attaques meurtrières. Après l’attaque de l’hôtel Radisson Blu à Bamako, le 20 novembre dernier, qui fit plus d’une dizaine de morts, et celle contre un bus de la garde présidentielle à Tunis, la semaine écoulée fut tristement riche en attentats terroristes sur le sol africain. La base de la mission de l’Organisation des Nations unies (ONU) fera les frais d’un attentat à la roquette, à Kidal au Mali, revendiqué par le groupe Ansar Dine qui a réussi la prouesse d’attenter à la vie de deux Casques bleus guinéens et d’un civil burkinabè. Pour ce groupe, il s’agissait de « répondre à la violation de ses terres par les ennemis de l’islam ». Ce fait d’armes de l’ex-chef rebelle touareg malien, Iyad Ag Ghaly, n’est pas étonnant, quand on sait que ce dernier n’a jamais fait mystère de son opposition à l’accord de paix d’Alger. Mais ce qui peut paraître intrigant, c’est le fait que le chef rebelle n’a nullement été inquiété, après avoir promis de poursuivre sa lutte et après que l’ONU eut récemment été mise au courant d’un « grand risque » d’attentat à Kidal. A y regarder de près, cela peut s’apparenter à un laxisme. En sus du Mali, mercredi déjà au Niger, ce sont au moins 15 villageois de la région de Diffa, au sud-est du pays où le gouvernement venait de reconduire l’état d’urgence, qui étaient canardés par la secte Boko Haram. Deux jours après, le vendredi, la même secte islamiste ensanglantera le Nigeria en s’attaquant à une procession de chiites, organisée à 20 km au sud de la ville de Kano à l’occasion du 40e jour du deuil de l’Achoura. Bilan : une vingtaine de morts. Et pour prouver le caractère inextinguible de leur sadisme, les fous d’Allah n’épargneront pas non plus le Cameroun voisin, en perpétrant un attentat-suicide à Dabanga, dans la région de Fotokol, qui fera au moins dix-sept morts. Les jours se suivent et se ressemblent donc, car le menu que nous servent les djihadistes reste invariable.

Il faudrait encourager la collaboration des populations

Même dans les bagnes de Tataouine et de Cayenne, les geôliers qui avaient le droit de vie et de mort sur les  prisonniers n’étaient pas aussi cruels. Et tout porte à croire que les mesures sécuritaires prises pour l’éradication du phénomène sont inopérantes, et que les illuminés sont plus que jamais décidés à ne donner aucun répit à leurs contempteurs, qu’ils qualifient d’adeptes de la luxure et de la débauche. Avec cette recrudescence des attentats terroristes, les cavaliers de l’apocalypse sont en passe de réussir l’exploit de la banalisation du terrorisme. Si cette perspective se réalisait, elle consacrerait la victoire du mal sur le bien, et les terroristes en profiteraient pour transformer le monde en une véritable nécropole à ciel ouvert. Car, à ce moment, la presse se ferait moins l’écho de leur folie meurtrière, et cela leur permettrait de tuer plus en silence. Bref, l’hécatombe atteindrait alors son summum. Il faut redouter une telle perspective. Ce, d’autant plus que la coalition internationale contre la menace djihadiste peine à se mettre en place, avec les querelles byzantines qui opposent certaines grandes puissances. Or, l’hydre terroriste n’ayant pas de frontière, une action concertée et internationale doit impérativement être mise en place pour servir d’antidote au phénomène. Al Qaïda s’étant métastasé et ayant tendu ses tentacules en Afrique et dans le reste du monde, il serait illusoire pour la planète de vouloir gagner la bataille en allant au charbon en rangs dispersés. Face à un ennemi aussi redoutable et au regard des limites de la solution militaire prônée jusque-là, il ne serait pas inconvenant pour la coalition de rectifier le tir en envisageant la piste du dialogue avec les ingénieurs du mal, qui ont déjà réussi à semer la psychose dans le monde, en négociant avec leurs figures de proue sur les conditions de leur reddition. Car cela fait plus d’une vingtaine d’années que la voie militaire est utilisée par les Etats-Unis dans cette bataille qui ne fait que perdurer. Dans le même temps, il faudrait encourager la collaboration des populations, auxquelles se confondent souvent les terroristes, en matière de renseignement, pour dénoncer les brebis égarées qui, parfois, bénéficient de complicités pour troubler le sommeil de l’humanité. En outre, une réelle politique économique et sociale digne de ce nom pourrait un tant soit peu émousser les appétits  sanguinaires des partisans de la violence. Il faut donc une batterie de mesures. Car, on l’a vu, même l’homélie du Pape François qui, jeudi dernier à Nairobi, disait que «  l’on ne saurait utiliser le nom de Dieu pour justifier la haine et la violence », n’a pu empêcher les fous d’Allah de frapper encore le Nigeria. Toutefois, cette recrudescence des attentats terroristes, si elle fait le malheur de l’humanité avec son corollaire de pertes en vies humaines, risque de faire les choux gras des états- majors de certains partis politiques d’opposants qui se pourlèchent les babines. Car, c’est une lapalissade de dire qu’à l’heure du bilan – à l’occasion des prochaines élections présidentielles à Paris, Niamey, Bamako, Lagos, etc., certains opposants, peu scrupuleux, surferont sur le bilan sécuritaire du président sortant, pour le malheur politique de ce dernier.

 

 Adama KABORE


Comments
  • il est plus que d actuallité que de se demander de quoi vivrons nous demain
    de dhiadismes? de pushts, de fraudes ou de quel pratique inhumaines nous y inviterons nos dirigeants à l abri de tous ces maux avec leur familles au risque d en faire leur gagne pain ou l origine de leur prix nobel
    Hier ils s adonnaient à l épuration, aux génocides , auourd hui ne sont ils pas tentés par le terrorismes qu il soit d état, ou des fous de Dieu? JAH save us

    30 novembre 2015

Leave A Comment