ELECTIONS CONSULAIRES : Le CPICS-AEB pour un toilettage réel des textes
Le Collectif des professionnels de l’industrie, du commerce, des services et des organisations de la société civile pour l’assainissement de l’économie burkinabè (CPICS-AEB) a rencontré la presse le samedi 5 mars 2016 à Ouagadougou, pour, selon ses porte-paroles, transmettre aux journalistes et partant, à la population entière et aux autorités du Burkina Faso, leur volonté de voir la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) assainie, pour une économie qui gagne.
Le Collectif des professionnels de l’industrie, du commerce, des services et des organisations de la société civile pour l’assainissement de l’économie burkinabè (CPICS-AEB) a fait sien le dicton devenu populaire qui dit que : « Plus rien ne sera comme avant » et d’ajouter que « tout doit être meilleur qu’avant ». C’est pourquoi ses membres estiment que la « gabegie, le clientélisme, la mal gouvernance économique, la gestion clanique et le monopole » qui ont longtemps été le mode de fonctionnement de la CCI-BF, doivent prendre fin. Pour ce faire, un « toilettage réel » des textes s’avère nécessaire à leur avis. En effet, le collectif dit voir toujours dans ces textes, les mêmes dispositions qu’ils dénonçaient et qui empêchaient la Chambre de commerce de jouer pleinement son rôle qui est de permettre la promotion du commerce, de l’industrie et des services en même temps que l’élimination des obstacles et distorsions qui entravent le développement économique du pays. Pour en parler, le CPICS-AEB était face à la presse, le 5 mars dernier, pour, ont déclaré ses premiers responsables, prendre l’opinion à témoin sur « une situation qui gangrène la vie économique du pays ». A leur avis, ce sont la volonté de changement, les aspirations de liberté, de justice et de démocratie qui ont conduit au soulèvement populaire et ces valeurs doivent guider les uns et les autres dans la vie sociale de tous les jours et dans les entreprises.
Un audit des dix dernières années de la gestion de la CCI-BF
Le CPICS-AEB a, au cours de ces échanges avec la presse, demandé un audit des dix dernières années de la gestion de la CCI-BF, la fin des monopoles conformément au principe du préambule de la Constitution du Burkina Faso, la limitation effective des mandats des membres du bureau. Les textes prévoyant un mandat de cinq ans, sans aucune autre précision sauf qu’un membre de bureau ne peut occuper le même poste pendant plus de deux mandats consécutifs, les membres du collectif estiment que ce n’est pas clair. Ils ont proposé par exemple un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Ils demandent également la suppression des manuels de procédures de la chambre de commerce pour se conformer uniquement à la règlementation générale des marchés publics. Le collectif a aussi dénoncé l’article 23 des statuts qui veut que le président de la CCI-BF nomme le directeur général et recrute, sur sa proposition, les agents de la chambre de commerce et peut déléguer ses pouvoirs à ce DG. Il a estimé que le DG doit être recruté par appel à candidature national, suivant des critères et des termes de référence adoptés par l’Assemblée générale. Aussi, le collectif a-t-il relevé que l’article 7 du décret portant régime électoral de la CCI-BF tel que présenté, est en non-conformité avec l’article premier de notre Constitution parce que les critères de chiffres d’affaires, d’impôts payés, de personnes affiliées à la CNSS ne peuvent être acceptés comme gage pour la répartition des sièges par délégation consulaire. Ils ont réaffirmé leur attachement à la lutte contre toutes les formes de domination et prônent un caractère démocratique du pouvoir.
« Les nouveaux statuts et le régime électoral de la CCI-BF présentent des tares manifestes, ne fixent à aucun moment l’obligation de résultat, ne sanctionnent point, ne disent rien sur les délits d’initiés ou les conflits d’intérêt. C’est pourquoi le collectif CPICS-AEB les rejette et exige leur mise à plat, leur correction avec la participation effective de tous les acteurs avant toute élection à la CCI-BF », ont déclaré les animateurs de la conférence de presse. Le CPICS-AEB est né au lendemain de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, avec la soif de voir un Burkina Faso qui se construit dans l’égalité des chances, le partage et la justice pour tous.
Christine SAWADOGO