COLLECTIF CITOYEN POUR L’AGRO-ECOLOGIE : Front commun contre les OGM, du 22 au 24 avril
La lutte contre les Organismes génétiquement modifiés (OGM) a pris une nouvelle tournure au Burkina Faso. Et elle est favorisée par les dernières décisions de la SOFITEX qui sont pour un retour au coton conventionnel au détriment du coton BT. Cette lutte est portée par le collectif citoyen pour l’agro-écologie (CCAE) qui a entrepris des actions contre la firme Mosanto et les OGM. A travers une conférence de presse organisée le 12 avril 2016 à Ouagadougou, les membres du collectif ont abordé des sujets, tels les « Rencontres internationales des résistances aux OGM (RIR OGM), les préparatifs de la Marche mondiale contre Monsanto et les OGM ». Ils ont aussi donné des informations sur la situation du coton OGM au Burkina Faso et d’autres cultures OGM.
« Non, nous ne voulons pas hypothéquer l’avenir du Burkina Faso pour enrichir Monsanto », clament les membres du CCAE. C’est pourquoi le CCAE organise, du 22 au 24 avril prochain, les Rencontres internationales des résistances aux OGM (RIR OGM) à Ouagadougou. A entendre Ali Tapsoba, « le vivant ne peut pas être privatisé ». Raison pour laquelle le Collectif invite le peuple à s’informer, s’organiser et se mobiliser pour son avenir et son indépendance. Durant cette grand-messe du CCAE, de nombreux évènements et mobilisations populaires sont attendus. L’objectif de ces rencontres est de proposer une synergie entre les marches africaines qui auront lieu lors de la « Journée mondiale des Marches contre Monsanto et les OGM » du 21 mai 2016. Ces rencontres connaîtront la participation de personnalités telles que Vandana Shiva, Marie-Monique Robin, José Bové, Olivier de Shutter, Alpha Blondy, Manu Chao, Sofia Gatica et bien d’autres scientifiques et représentants religieux burkinabè.
Les membres du collectif ont tenu à saluer la clairvoyance de la SOFITEX et des sociétés cotonnières qui ont décidé de revenir à la culture du coton conventionnel au détriment du coton BT ou coton OGM. Mais ils ont déploré le fait que ce soit les pertes économiques qui ont entraîné ce rétropédalage et non d’autres aspects, tels l’atteinte des sols ou les problèmes de santé qui constituent les effets pervers des OGM. S’agissant justement des méfaits des OGM, les membres du collectif ont affirmé que « la firme Mosanto répondra en octobre devant un tribunal qui sera mis en place à la Haye spécialement pour statuer sur les effets néfastes de la firme aussi bien en Afrique que sur d’autres continents ».
Quid des OGM transformés qui se retrouvent dans nos assiettes ? Sur ce point, les membres du collectif interpellent l’Autorité nationale de biosécurité (ABN) à jouer pleinement son rôle, car c’est elle qui est chargée de réguler l’entrée sur le territoire national des produits transformés OGM. La lutte contre les OGM est à un autre niveau. Afin de mener à bien la lutte, les membres du CCAE ont invité les peuples africains à marcher dans leur pays respectif le 21 mai prochain, en guise de solidarité avec les marcheurs burkinabè à Ouagadougou, Houndé et Bobo-Dioulasso.
Françoise DEMBELE