LA NOUVELLE DU VENDREDI : Un mari à tout prix
– Tu sais ma fille, il faut enfin te décider et t’engager. Tous les hommes sont pareils. Choisis un dans le lot et tu feras avec…
C’est par ces sages conseils qu’une mère au bord du désespoir lança un soir à sa fille célibataire. Une célibataire-fonctionnaire caressant le jardin de la quarantaine. Cela se comprend. En Afrique, le bonheur d’une mère c’est de voir sa fille convoler, être dans un foyer. Heureuse ?
De nos jours, situation oblige au Faso, les études, les formations et enfin le boulot et avant l’ouverture du cœur à la quête de l’élu repousse l’échéance sacrée de nos pères à la limite. Sage précaution contre les débordements du mâle.
Quoi de plus normal que les jeunes filles se marient de plus en plus tard. Au crépuscule de la vingtaine pour les plus chanceuses, à la maturité de la trentaine pour les sages ayant fait des concessions ou à la justesse de la quarantaine pour les converties.
Pour l’homme, la question ne se pose pas. Confortablement installé et consommant la chose défendue en catimini, il attend son heure. Il goutte sans morale ni promesse avant le choix. La société moderne tolère. Le mariage pour l’homme actuel est tout simplement une question de bourse. A tout âge, le choix est large.
Pour la fille, passée la trentaine, les années qui s’enterrent compliquent les choses, jusqu’à l’intimité de la procréation.
Sous nos cieux, le mariage de la jeune fille est un devoir de famille. L’honneur d’un clan. Quelque soit le statut de la jeune fille célibataire. En famille, on souhaite la voir partir dans son foyer, avec son homme. C’était ainsi et ça restera ainsi.
Pour les jeunes filles célibataires et autonomes à l’aube de la quarantaine, si les remarques des proches par respect ne sont pas ouvertes, elles sont voilées et douloureuses.
Se marier quand le cœur décide est beau. Mais se marier parce qu’il faut se marier est une aventure souvent périlleuse. D’abord ces jeunes filles pas trop fraîches, soyons honnêtes et pas trop usées, soyons logiques, peinent véritablement à se caser dans notre société moderne. Bien installées dans la vie professionnelle, elles sont souvent à la merci des profiteurs sans scrupule.
Prises souvent pour des âmes en solitude, elles sont harcelées par des goutteurs sans morale.
– On essaie et on verra ce que ça va donner.
Le temps ne conditionne pas les relations sentimentales d’un homme. Une demoiselle de trente ou quarante ans ne peut sortir avec un homme avec l’ignorance et la naïveté d’une adolescente.
– Qu’attendez-vous de cette relation ?
Une question qui écœure les hommes. Et pourtant.
Parmi nos sœurs encore célibataires à cet âge fatidique, les plus sages finissent par réviser leur ambitions sentimentales. Celles qui avaient fixé la barre très haute deviennent raisonnables dans l’espoir d’une promesse.
Mieux vaut tard que jamais. La fille sincère trouvera le sourire avec celui qui
l’aimera et la respectera. Un mari, mais pas à tout prix.
Ousséni Nikiéma, langage de sourds
70-13-25-96
Paysan
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Tres belle ecriture, Afrique en general, les filles completes sans marie, elles n’ont pas une consideration quelconque quelqu’en soit sa classe sociale
21 juillet 2018