HomeA la uneCRISE POLITIQUE EN RDC : Quand l’Eglise catholique maintient la flamme de la résistance

CRISE POLITIQUE EN RDC : Quand l’Eglise catholique maintient la flamme de la résistance


En République démocratique du Congo (RDC), c’est toujours le bras de fer entre Joseph Kabila et son peuple, à propos de la présidentielle que le locataire du Palais de marbre, en fin de mandat depuis décembre 2016 et constitutionnellement disqualifié pour en briguer un autre, ne veut pas se résoudre à organiser. Et pour cause. Joseph Kabila ne veut pas quitter le pouvoir et cherche à s’y maintenir par tous les moyens. Ce, malgré la clameur de son peuple qui lui demande de respecter les textes fondamentaux du pays en transmettant le témoin à une autre personne. Et de répression en répression, le satrape congolais pensait pouvoir venir à bout de la résistance de son peuple à la forfaiture qu’il projette de commettre en tordant le cou à la Constitution pour se remettre dans le jeu électoral. Mais c’était sans compter   avec l’Eglise catholique qui, après avoir essayé vainement de ramener sa brebis égarée sur le droit chemin en l’appelant à la raison, met désormais un point d’honneur à maintenir la flamme de la résistance, malgré la répression que le pouvoir abat sur ses ouailles en réponse à ses manifestations pacifiques. En effet, le 19 février dernier, au sortir d’une assemblée générale extraordinaire, les évêques ont non seulement traduit leur soutien au Comité laïc de coordination (CLC), organisateur des marches dominicales contre le pouvoir, mais aussi réaffirmé qu’ils « n’abandonneront jamais leur engagement pour l’avènement d’un Etat de droit en RDC ». C’est pourquoi, après les manifestations du 31 décembre et du 21 janvier derniers qui ont connu des violences policières et qui se soldées par des morts, des arrestations et la traque de fidèles jusque dans la Maison de Dieu, l’Eglise catholique est prête à remettre le couvert le dimanche 25 février prochain, date à laquelle elle appelle ses fidèles à une nouvelle manifestation.

Les Congolais ne doivent pas baisser les bras ni céder à la peur

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Eglise catholique fait preuve de courage face au dictateur en appelant le peuple à rester debout. Mais cela n’est pas étonnant. D’autant qu’elle est dans son rôle et reste fidèle à son engagement de rester aux côtés des opprimés. Et aujourd’hui plus que jamais, le peuple congolais a besoin de soutien, dans son combat contre l’oppresseur Kabila qui ne pense qu’à briser toute résistance pour créer les conditions de son retour dans la compétition électorale à sa propre succession. Et s’il a peu ou prou réussi à réduire à quia l’opposition et la société civile qui étaient le fer de lance de la contestation, il ne s’attendait certainement pas à autant de résistance de la part du clergé, après avoir torpillé l’accord de la Saint-Sylvestre qui donnait à espérer à tout le monde, une sortie de crise. En tout état de cause, s’il pensait avoir son peuple à l’usure, avec cette résistance qui s’organise sous l’égide de l’Eglise catholique, Kabila risque d’être pris à son propre piège. Car, malgré les apparences, le temps joue contre lui. En effet, tant qu’il y aura de l’agitation dans la rue, le chef de l’Etat congolais sera gêné aux entournures pour tripatouiller les textes à l’effet de se maintenir au pouvoir. Or, la communauté internationale a déjà donné le ton, pour que soit respectée l’échéance du 23 décembre 2018 donnée par les autorités congolaises elles-mêmes, pour l’organisation de l’élection présidentielle.

Cela dit, l’organisation de cette nouvelle manifestation n’est pas sans danger pour les fidèles. Et c’est un Kabila vert de rage qui risque, une fois de plus, de sortir l’artillerie lourde pour réprimer les manifestants. Mais les Congolais ne doivent pas baisser les bras ni céder à la peur. Car, on n’obtient rien sans sacrifice et c’est peut-être le prix à payer pour se débarrasser de dictateurs impénitents comme Joseph Kabila. Autrement, il ne leur restera qu’à se résigner à subir ad vitam aeternam son diktat, en attendant que la nature fasse son œuvre.

Outélé KEITA


Comments
  • Quelle est la position de l’Union Africaine dans tout ça?

    21 février 2018

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