HomeA la uneREAJUSTEMENT DES TARIFS ORANGE MONEY : L’ABCE dénonce des « hausses illégales et arbitraires »

REAJUSTEMENT DES TARIFS ORANGE MONEY : L’ABCE dénonce des « hausses illégales et arbitraires »


 

 

L’Association burkinabè des consommateurs de services de communication électronique (ABCE) a animé une conférence de presse le 29 mars 2018 à Ouagadougou.    Elle incrimine la société Orange à travers son service Orange Money et celle  de Canal+Burkina.   Le réajustement des  tarifs «  Orange Money Burkina »  et le changement des décodeurs actuels contre ceux de Haute définition (HD) au prix de 25 000 F CFA,  sont  les causes de cette sortie médiatique. Pour les premiers responsables de l’ABCE, le «réajustement des tarifs» dont parle Orange Money  est injuste et illégal, puisque l’instruction n° 004-06 2014 entrée en vigueur depuis le 1er octobre 2014, a rendu gratuits 19 services de banque parmi lesquels les dépôts,  les retraits   ou encore les transferts d’espèces au sein de l’Union économique et monétaire ouest- africaine (UEMOA).  

 

Le réajustement des tarifs «Orange Money» n’est ni plus ni moins que des augmentations abusives et illégales. C’est, du moins, le point de vue des responsables de  l’Association burkinabè des consommateurs de services de communication électronique (ABCE).    L’annonce a été faite au cours d’une conférence de presse animée  le 29 mars 2018 à Ouagadougou.   Pour l’ABCE, la hausse des tarifs n’est rien d’autre “qu’un acte règlementaire arbitraire qui ne brille que par son illégalité et son caractère abusif et doit être sanctionné comme tel”.    «Les consommateurs du service Orange Money sont astreints, à compter du 1er mars 2018, par l’émetteur à payer illégalement des frais tant pour retirer que pour transférer ou virer des espèces d’un compte à un autre compte Orange Money sans y avoir consenti volontairement », a expliqué Seydou Barro, président de l’ABCE.  A l’en croire,     l’instruction n° 004-06 2014 entrée en vigueur  le 1er octobre 2014, a rendu gratuits 19 services de banque parmi lesquels les dépôts,  les retraits   ou encore les transferts d’espèces au sein de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (UEMOA).  C’est ainsi que, a-t-il ajouté,    dans les  banques, le virement ou le transfert d’espèces  d’un compte à un autre de la même banque est gratuit, de même que les retraits d’espèces,  contrairement aux   opérations ayant la même nature entre des banques  différentes.  Pour lui, il est clair que l’émission et la distribution de la monnaie électronique sont des opérations de banque, si bien que les services de dépôt, de retrait et de transfert ou virement d’espèces dans les agences émettrices de monnaie électronique du même émetteur, doivent être gratuits conformément à l’instruction n° 004-06 2014 du 25 juin 2015. « Il est alors étonnant  de voir que l’émetteur de monnaie électronique Orange Money Burkina qui ne saurait contester que l’émission de la distribution de monnaie électronique soit des opérations de banque, décide de déroger, de par ses offres de services, à ces prescriptions légales »,  a expliqué Seydou Barro, président de l’ABCE. Si rien n’est fait pour rétablir les clients dans leurs droits, ont-ils averti, l’ABCE n’exclut pas la possibilité de saisir la Commission nationale de la concurrence et de la consommation (CNCC) afin de constater l’illégalité, voire le caractère abusif de la “clause contractuelle” de la société. Ces mêmes incriminations ont été faites  à la  société ONATEL SA, à cause des mêmes pratiques de MOBICASH.  Les responsables de l’ABCE ont dit avoir rencontré ceux de Orange Money, mais ils n’ont pas été convaincus par les arguments fournis par ces derniers pour justifier les augmentations.  En plus des sociétés de téléphonie mobile à travers leurs produits mobile money, les pratiques  de la société Canal+ Burkina ont été dénoncées par les responsables de l’ABCE.  En effet,  a expliqué Marcel Kafando,  président du comité de surveillance de l’ABCE,  Canal+  Burkina a  invité ses abonnés  burkinabè à changer les décodeurs  qu’ils utilisent actuellement contre un autre plus performant (HD) en payant la somme de 25 000  F CFA. Pourtant, a-t-il déploré, la même société Canal+ avait, quelques mois plus tôt,  invité ses clients français à échanger gratuitement leurs décodeurs contre  des décodeurs HD.  Pire, il avait été signifié aux clients de Canal+  en France, que l’actuel décodeur sera obsolète dans les  mois à venir. Pourtant, ces mêmes types de   décodeurs sont vendus  ou continuent d’être vendus  au Burkina à 5 000 F CFA. Pour lui, ce qui sera obsolète en France dans quelques mois, ne doit pas être vendu ici au Burkina. Mieux, a-t-il indiqué, si les décodeurs HD sont offerts gratuitement aux clients Canal+ en France, ils doivent être offerts gratuitement aux clients burkinabè. C’est pourquoi il a invité les clients  à un boycott  actif de ce produit.

Issa SIGUIRE

 

 

Le directeur national de la BCEAO réagit sur les tarifs Orange Money

 Depuis quelque temps, l’opérateur de téléphonie mobile Orange a changé ses tarifications en faisant payer de part et d’autre, les transferts d’argent de compte à compte Orange money. Lors des échanges avec la presse, le directeur national de la BCEAO, Charles Luanga Ki-Zerbo, a expliqué que l’activité de monnaie électronique est règlementée par la Banque centrale depuis 2015. Dans cette activité, a noté M. Ki-Zerbo, la BCEAO exige la transparence des tarifications mais compte surtout sur la concurrence pour que le meilleur service soit rendu au meilleur coût au public. «La BCEAO a reçu notification des nouveaux tarifs de l’opérateur et en a pris connaissance. Nous avons un cadre de discussion dans la surveillance que nous exerçons. C’est un sujet qui va sans doute revenir, même si je ne peux pas présager de l’issue de la rencontre. Mais en attendant, si l’opérateur analyse bien la réaction du public, il doit en tenir compte dans ses tarifications », a-t-il conclu.

 

JMT

 


Comments
  • merci a l’ABCE pour cette dénonciation courageuse,c’est dommage que le directeur de la BCEAO ai été flou dans sa position sur cette décision malheureuse de l’entreprise orange qui réalise plusieurs milliards d’euros de chiffre d’affaire grâce à ses transactions financières en Afrique de l’ouest.

    1 avril 2018

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