ARISTIDE OUEDRAOGO, PRESIDENT DU FRONT PATRIOTIQUE POUR LE RENOUVEAU : « Tahirou Barry ne fait pas partie du parti »
La faune politique burkinabè s’est encore agrandie. Le 28 avril 2018, elle a enregistré l’entrée officielle du Front patriotique pour le renouveau (FPR) sur la scène nationale. Le parti a été présenté à l’opinion par ses géniteurs, au cours d’une conférence de presse tenue à Ouagadougou.
Dans l’arène politique nationale, il faudra désormais compter avec le FPR. Reconnu officiellement le 12 mars 2018, le parti a fait son entrée officielle le 28 avril dernier, à Ouagadougou. Présidé par Aristide Hugues Ouédraogo, le FPR a vu le jour dans le but d’opérer un « changement radical » au pays des Hommes intègres. « Si le FPR a vu le jour, c’est parce qu’à un moment donné, un ensemble de personnes venues d’horizons divers, ont décidé de faire leurs pas dans l’arène politique nationale. Nous pensons que le Burkina est malade en ce moment, qu’avec le système que nous subissons en ce moment, même si on ajoute 20 ans, ça va être difficile d’amorcer le développement. Nous pensons que le pays a besoin d’un changement radical. C’est pourquoi le mot renouveau est greffé au nom FPR. Nous pensons sincèrement que le pays a besoin d’un renouveau, d’un virage à 360 degrés », a justifié le président du parti, Aristide Ouédraogo. « Le Faso agonise parce que sa jeunesse est gravement malade… Elle vit dans une situation qui est vite passée de l’état de stress à celui de détresse profonde, plongeant du même élan toute la population dans le désarroi… Ce triste état des lieux ne fait qu’exacerber les sentiments forts d’une peur de l’avenir et des doutes légitimes sur la capacité de l’élite dirigeante actuelle à redonner espoir à la Nation tout entière par manque d’esprit d’initiatives à la hauteur des attentes, car ne comptant que sur sa boussole principale, à savoir un Plan national de développement économique et social (PNDES) mort dès sa création… Au regard de l’agonie et de la léthargie dans lesquelles se trouve notre pays en ce moment, l’heure a sonné, le moment est venu », a-t-il ajouté. De ce fait, il a invité tous ceux rêvant d’un renouveau, d’un autre Burkina, à rejoindre le parti pour relever les grands défis qui changeront les vies et feront date dans l’histoire du pays. Selon M. Ouédraogo, le parti a été formé par un ensemble de jeunes issus d’Organisations de la société civile (OSC), et de dissidents de plusieurs partis, notamment l’ADF/RDA, le PAREN, etc.
Le FPR prendra part aux prochaines échéances électorales
Sur ce dernier parti particulièrement, une certaine opinion soutient que l’actuel député Tahirou Barry, serait le géniteur du FPR et viendrait récupérer sa « chose » à la fin de son mandat à l’Assemblée nationale. Interpellé sur la question, le président Aristide Ouédraogo a été on ne peut plus clair. « Ce que nous pouvons dire et de manière sincère sur la question, c’est qu’à ce jour, Tahirou Barry n’a pas fait acte d’adhésion officielle au FPR. Nous le disons sincèrement, il ne fait pas partie du FPR », a-t-il déclaré avant de préciser toutefois : « les partis politiques naissent, font des alliances, reçoivent des demandes d’adhésion. Par conséquent, nous ne pouvons pas présager de l’avenir, de ce qui adviendra après ».A la question de savoir de quelle idéologie se réclame le FPR, le président a répondu : « notre idéologie est le pragmatisme. Ce qui peut paraître nouveau… Nous estimons que les questions de gauche, de droite ne sont pas vraiment adaptées à nos réalités. Ce qui est important pour nous, au FPR, c’est que l’ensemble des Burkinabè comprennent que nous devons décider d’œuvrer ensemble pour un but commun ». Toutefois, il a indiqué que le « FPR a officiellement déposé sa demande d’adhésion au CFOP, étant donné que nous nous inscrivons dans la logique de l’opposition ».Et le FPR qui n’est pas venu sur la scène politique nationale « pour faire de la figuration », entend bien se préparer pour prendre part aux prochaines échéances électorales. A ce titre, l’une des missions du parti après sa rentrée politique, sera de procéder à l’installation des responsables du parti dans les provinces. A noter que le FPR a pour devise Travail-Patriotisme-Intégrité. Pour ce qui concerne le logo du parti, le secrétaire général, Raymond Bayoulou, a fait savoir que la question fondamentale des Burkinabè, est celle alimentaire. « Un pays qui ne peut pas se nourrir, ne peut pas penser développement. Il faut un nouveau départ, un nouveau soleil. D’où le soleil qui se lève en jaune, couleur présente dans le drapeau national, qui signifie richesse. Le jeune homme sur un tracteur, est notre vision qui est de révolutionner le Burkina en partant de l’agriculture qui doit être une priorité fondamentale. Ce ne sont pas les ressources qui manquent… Sur la tête du jeune homme, il y a un chapeau… Si nous faisons fi de nos valeurs culturelles, il n’y aura pas de développement. Le pays ne peut pas se permettre d’abandonner ses valeurs culturelles. Le point levé du jeune homme veut dire l’engagement pour son pays. La couleur rouge, présente sur notre drapeau national, signifie l’engagement à se lever comme un seul homme, comme en 2014, pour mettre fin à ce qui se passe », a expliqué le SG du parti. Docteur en pharmacie, Dr Aristide Hugues Ouédraogo est titulaire d’un DEA en biochimie, d’une licence en management, d’une licence en droit.
Colette DRABO