PROBLEMES DE LOGEMENTS AU BURKINA:Yacouba Barry dévoile sa stratégie
Le ministre de l’Habitat et de l’urbanisme, Yacouba Barry, était à la rencontre hebdomadaire du gouvernement avec les hommes de médias, le jeudi 2 octobre 2014. A ce point de presse, il s’est exprimé sur la relecture du décret relatif aux logements sociaux et a fait le bilan des efforts consentis par son département en matière de réalisation d’infrastructures de drainage des eaux pluviales à Ouagadougou. Et comme à l’accoutumée, le ministre de la Communication, porte- parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, a répondu aux questions d’actualité des hommes de médias.
L’accès à un logement décent et sain constitue une préoccupation majeure pour bien des Burkinabè. Selon le ministre de l’Habitat et de l’urbanisme, Yacouba Barry, qui s’est prêté aux questions des journalistes lors du point de presse du gouvernement du 2 octobre dernier, plusieurs actions ont été initiées par son département pour remédier à ce problème. Au nombre de ces actions, on note la réalisation en cours de 638 logements sociaux et économiques à la cité de Bassinko. Dans cette même cité, a-t-il ajouté, 1 976 logements ont été réalisés dont 957 en cours d’attribution. Autre initiative majeure prise par le gouvernement, la relecture du décret portant conditions d’accès au logement social. Ce décret, a précisé le ministre Yacouba Barry, indique que l’accès aux logements sociaux est ouvert aux ménages ayant un niveau de revenu mensuel n’excédant pas 8 fois le SMIG. « Ce logement social varie entre 5 et 7 millions de F CFA sur un remboursement d’une durée de 10 ans », a-t-il expliqué. Pour ce qui est des logements économiques, le ministre Barry a fait savoir que les bénéficiaires doivent avoir un revenu mensuel supérieur à 200 milles F CFA, car « ces logements varient entre 9 et 13 millions de F CFA », a-t-il laissé entendre. A l’en croire, des réflexions sont en cours au niveau du gouvernement pour que le logement locatif soit accessible à tous les Burkinabè ayant un revenu mensuel moyen. Selon ses explications, la première difficulté à laquelle fait face le gouvernement par rapport au plafonnement du loyer est la mise en vigueur des textes. « Il y a des gens qui cherchent à faire du commerce sur la base des logements locatifs et le commerce étant libre, naturellement, on peut avoir des problèmes quant au plafonnement des prix des loyers », a-t-il mentionné, avant de renchérir que le fait que la demande soit plus élevée que l’offre, il va de soi que l’application des textes soit mise en cause par les bailleurs. « Si l’offre des logements sociaux s’intensifie, c’est sûr que les prix des loyers vont baisser», a-t-il assuré. Dans le but de réduire les risques d’inondation dans la capitale, le ministre Yacouba Barry a rappelé que beaucoup de réalisations ont été faites en matière de drainage des eaux pluviales stagnantes des caniveaux. Et les travaux réalisés au niveau du canal traversant la forêt classée dénommée « parc Bangré Weogo », a-t-il soutenu, ont permis de déboucher les exutoires et d’assurer une évacuation rapide, en induisant des appels de débits et une accélération des écoulements en aval du parc. D’un coût global de plus de 13, 6 milliards de F CFA, ces travaux ont été réalisés courant octobre 2011 à juillet 2013. Pour lui, ces ouvrages contribueront à améliorer non seulement le cadre de vie des populations locales riveraines dudit parc, mais aussi permettront au parc de garder sa verdure, d’être un espace d’éducation environnementale, de loisir et de détente. Vu ces opportunités, il a exhorté les populations riveraines à prendre soin de ces ouvrages et à éviter de les transformer en dépotoirs d’ordures. Après son intervention, son collègue de la Communication et porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, a d’abord traduit toute la compassion du gouvernement à l’endroit des familles des illustres disparus au Burkina Faso au cours de la semaine. Il a été interpellé par les journalistes sur la maladie à virus Ebola, la rentrée scolaire et la multiplication des attaques à main armée, ces derniers temps, sur l’ensemble du territoire national. A propos du virus Ebola, le ministre Alain Edouard Traoré a laissé entendre que la question revient à chaque session gouvernementale. « C’est pourquoi beaucoup d’activités culturelles ont été reportées dont le SIAO, le Forum des jeunes, et la campagne de sensibilisation via les médias et les SMS se poursuit », a-t-il fait savoir. Quant à la rentrée déjà effective, il a expliqué que les services sont à pied d’œuvre pour que tout rentre dans l’ordre dans les plus brefs délais. Sur la recrudescence de l’insécurité au Burkina, il a indiqué que cela est lié à un certain nombre de facteurs. « Cette situation est liée à des phénomènes qui émergent à la faveur de la circulation illégale des armes légères dans la sous-région », a-t-il dit. Néanmoins, a-t-il révélé, le recrutement d’un contingent d’hommes est en cours, pour renforcer la sécurité des personnes et de leurs biens.
Mamouda TANKOANO