LA NOUVELLE DU VENDREDI : Un partage très humain
Il y a quelques jours, invité par un ami dans un quartier de Ouagadougou, j’assistai à la plus grande cérémonie d’une communauté étrangère vivant au pays de l’hospitalité africaine en souvenir de leur guide spirituel.
Sur le lieu de la cérémonie, l’accueil était très fraternel, convivial et très souple. Rapidement, on vous mettait à l’aise et vous vous sentiez bien.
Sous de grands chapiteaux, avec des centaines de participants, des grandes autorités religieuses, coutumières et politiques, la cérémonie débuta en ce dimanche aux environs de 9h. Après les discours, les déclarations, les prières et les bénédictions, les organisateurs demandèrent aux convives de se réunir à 5 ou 6 par groupe et apportèrent des bassines d’eau pour se laver les mains avant le grand repas.
Toute l’assemblée sans exception, des autorités aux simples invités, des enfants aux mendiants nécessiteux observèrent ce rituel. Des plats équitables en contenu (riz, viande, légumes et autres) se placèrent au centre des convives et on donna le signal. Ce fut pour moi la première fois de ma vie, d’assister à une cérémonie réunissant plus 400 à 500 personnes mangeant ensemble et en même temps le même plat. Après le repas de résistance, des kits de dessert contenant des fruits luxueux et équitables furent distribués à tous sans exception. Ensuite, pour ceux désirant prendre le thé ou le café, bénéficièrent d’un service identique et sans équivoque.
D’habitude au pays des Hommes intègres, dans les cérémonies réunissant autant de personnes et de diverses classes sociales, les convives ne mangent jamais le même plat. Souvent pour la même cérémonie selon leurs rang et grade humain, les uns sous la tente consomment du riz avec des têtes de poisson et du zom-kom, pendant que dans le salon de l’hôte du jour, sous la climatisation et le confort, les autres se gavent de frite, de caviar, de fromage, de viande tendre, de poisson de première qualité, de boissons luxueuses et j’en passe.
Dans cette cérémonie du jour, tout était nouveau pour moi. L’ambassadeur, l’imam, le pasteur, l’archevêque, le comptable, le riche, le commerçant, le bijoutier, le vigile, le mendiant… tous mangeaient le plat de la même marmite.
J’étais séduit par ce partage si humain et si noble dans une cérémonie. J’en parlai à la personne dont je bénéficiais mon invitation. Il me confia l’enseignement de leur guide spirituel:
Si vous m’aimez et que vous croyez en Dieu et à mes enseignements, dans les célébrations de partage de repas, n’excluez personnes. Soyez équitable et juste dans vos plats. La bénédiction qui monte au ciel dans une cérémonie pour le partage d’un repas commun, prend sa source dans l’équité des plats. Souvent dans une cérémonie incluant un partage de repas, les affamés de Dieu dont les bénédictions s’élèvent rapidement au ciel ne voient hélas que les restes de ce dont les riches se sont injustement gavés, et qu’ils ont piétinés.
Si vous voulez la bénédiction d’un repas commun en mon nom, par la crainte de Dieu, soignez juste et équitable.
Au cours de ce repas commun, je n’avais jamais vécu de si beau, de si noble et surtout de si humain dans une communauté.
Ousséni Nikiéma
Tél. : 70 13 25 96
Mamadou ZERBO
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C’est mon pays d’adoption Le Senegal avec sa Terranga.
15 décembre 2018Dieurdieuf mbokii sunugal..