CRISE AU CDP
La crise au sein du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) n’en finit pas de faire des vagues. Chaque militant y va de son analyse. C’est le cas de l’auteur du point de vue ci-dessous pour qui, il ne peut y avoir de solution durable à la crise, sans Eddie Komboïgo. Lisez plutôt pour en savoir davantage !
Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ex-parti au pouvoir, est en crise. C’est une lapalissade que de le dire surtout quand on voit les sorties primesautières de certains hiérarques du parti, qui n’hésitent pas à s’offrir en spectacle. La tension au sein du parti est telle que le congrès extraordinaire qui devrait avoir lieu le week-end écoulé, a été ajourné ; certains militants et non des moindres estimant que certaines dispositions des statuts du parti avaient été violées. Ils ont remporté le procès puisque le juge administratif a ordonné la suspension du congrès et cela jusqu’à la conformité de la composition du Bureau politique national aux dispositions de l’article 32 des Statuts du parti. C’est dire donc que le congrès pourrait se tenir dans les semaines à venir, pour peu que la direction du parti travaille à aplanir les difficultés. Cela dit, cette querelle qui oppose certains cadres du parti à Eddie Komboïgo, risque, toutes propositions gardées, de conduire à la liquidation d’un parti qui, pourtant, a beaucoup de chances de reconquérir le pouvoir d’Etat. Malheureusement, tout se passe comme si c’était d’ailleurs l’objectif recherché par les figures de proue de la contestation, que sont Léonce Koné, Salia Sanou, Boureima Badini, etc. Le dernier cité, faut-il le rappeler, chercherait, pour certains, à se venger quand on sait qu’il a brigué la présidence du parti face à Eddie Komboïgo, le jeune loup aux dents acérées. N’ayant pas réussi à se faire élire président du CDP, il fait feu de tout bois pour tailler des croupières à son ex-challenger. Quant à Léonce Koné, Salia Sanou et bien d’autres qui tirent les ficelles, ils ne jurent que par Kadré Désiré Ouédraogo qui, c’est connu de tous, s’est déclaré candidat à la présidentielle de 2020. Ils ont fait le choix de soutenir un candidat qui n’est pas du parti. Kadré n’est pas du CDP quand on sait que cela fait plus de trois ans qu’il est sorti de son devoir de réserve qui le frappait en tant que président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), mais l’homme n’a pris part à aucune activité du parti. Le bon sens commandait qu’il créât son propre parti politique dès lors qu’il a pris la résolution de briguer la magistrature suprême. Au lieu de cela, il joue à l’opportuniste et se rêve déjà d’un destin national. C’est tout simplement de la gredinerie politique. C’est ce qui explique qu’à l’occasion de son meeting à Ziniaré, il a convoyé par cars entiers ses sympathisants de Bobo et Ouagadougou aux fins de marquer les esprits par la mobilisation. Et c’est d’autant plus consternant que des militants du CDP acceptent de le soutenir au mépris même des recommandations du président d’honneur du parti qui n’est personne d’autre que Blaise Compaoré dont ils se réclament les héritiers légitimes. Pour cela, ils excellent dans les salmigondis et autres inanités sonores parce qu’eux, disent avoir la carrure d’hommes d’Etat. Or, un homme d’Etat ne se décrète pas ; il se distingue par ses qualités et non par ses capacités à grenouiller contre les autres. Mais, que voulez-vous ? Nous sommes en politique où tous les coups sont permis. C’est ce qui explique que certains comme Mahamadi Kouanda et autres qui se croient l’Alpha et l’Oméga de tout, passent le temps à flirter avec des adversaires du parti quand il ne leur promet pas, contre espèces sonnantes et trébuchantes, de liquider le CDP avant 2020. Peut-être se croient-ils cachés mais qu’ils sachent que nous sommes dans un pays de savane et que tout se sait. Le moment viendra où ils répondront devant le tribunal de l’histoire. En tout cas, pour ma part, je ne vois pas de solution à la crise actuelle qui secoue le CDP sans Eddie Komboïgo. Certains lui font le reproche de n’avoir ni le charisme ni la carrure pour être chef de l’Etat. Mais que l’on me dise qui est né pour être président de la République ? Et puis par-dessus tout, Eddie a la légalité avec lui ; ce sont ceux qui le contestent qui sont dans l’illégalité. Et contrairement à ce que pensent certains, il peut réussir là où on l’attend le moins. Comparaison n’est pas raison mais très peu sont ceux qui vendaient cher la peau de Félix Tshisékédi en RDC, qui, par le concours des circonstances, est devenu président de la République. On a beau dénoncer les circonstances de son avènement au pouvoir, Tshisékédi reste aujourd’hui le maître de Kinshasa. Ne dit-on pas qu’en politique, seule la fin justifie les moyens ?
Bernard Tiraogo KABORE