LA MISSIVE A MON ONCLE
Cher oncle,
Comme tu l’as sûrement si bien suivi, la Côte d’Ivoire a effectivement rendu un hommage bien plus que mérité au roi du « coupé-décalé », Dj Arafat, décédé des suites d’un accident de moto, le 12 août dernier. Ainsi, après l’hommage musical, le 30 août, qui a vu se succéder sur le podium du stade Félix Houphouët-Boigny, des artistes nationaux et étrangers, jusqu’au petit matin du samedi, le « Daïshikan » a été conduit à sa dernière demeure au cimetière de Williamsville.
Mais hélas ! Alors que tout le monde pensait que tout était bien fini, des jeunes surexcités, notamment des fans de l’artiste appelés les « Chinois », tenus à l’écart lors de l’enterrement qui s’est passé dans l’intimité familiale, ont eu l’abominable idée, après le départ de la famille, d’aller ouvrir la tombe et le cercueil pour s’assurer que celui qui s’y trouvait était bel et bien leur idole. Pire, ces scènes horribles ont été filmées et balancées sur les réseaux sociaux, choquant ainsi l’opinion nationale et internationale. Qu’est-ce qui pourrait bien justifier de tels actes ? Où est-ce que ces gens avaient la tête lorsqu’ils agissaient ainsi ? Autant de questions que tout le monde se pose. En tout cas, les autorités ivoiriennes qui ont promis, aux premières heures, de faire toute la lumière sur cette affaire, ont commencé à sévir.
Pour preuve, et si l’on en croit les propos du procureur de la République, Richard Adou, depuis le 1er septembre, c’est-à-dire dès le lendemain de cet acte ignoble, une enquête a été ouverte et une douzaine de personnes ont été interpellées, dans le cadre de cette affaire. La police nationale a même publié un message avec des photos sur sa page facebook, invitant « toute personne se reconnaissant sur les photos à se présenter d’elle-même au service de police le plus proche ». Des appels à témoin ont été lancés et 14 individus identifiés sur les photos, sont activement recherchés. Vivement que cette enquête en cours aboutisse et que les auteurs de ce spectacle incroyable soient sévèrement punis.
Plus de 5 000 étudiants menacés d’expulsion
Car rien au monde ne pourrait justifier de tels comportements. Idolâtrer une personne peut se comprendre, mais de là à aller ouvrir sa tombe, son cercueil et le déshabiller pour satisfaire sa curiosité, c’est vraiment toucher le fond. En la matière, la loi doit être appliquée dans toute sa rigueur afin de dissuader d’éventuels apprentis sorciers. Car, les exemples du genre sont légion dans ce pays. Il est donc temps de sonner la fin de la récréation qui n’a que trop duré, parce que des sanctions n’ont jamais été prises à l’encontre de ces déréglés d’une autre espèce. Basta!
Cher oncle, ceux aussi qui ont des sueurs froides actuellement, ce sont ces étudiants non inscrits de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, au titre de l’année académique 2017-2018. En effet, ces étudiants réunis au sein d’un collectif, ont, au cours d’une conférence de presse, confié avoir peur d’être expulsés de ladite université. L’administration reproche à ces plus de 5 000 étudiants, de ne s’être pas inscrits dans les délais requis par la scolarité centrale au titre de l’année académique 2017-2018. D’où cette menace d’expulsion qui trouble le sommeil de ces étudiants qui pointent du doigt « la lourdeur administrative ». Selon eux, les différentes facultés ne finissent pas à la même période, mais la scolarité centrale lance les inscriptions en même temps, sans tenir compte du décalage entre son calendrier et celui des facultés. Par conséquent, certains procès-verbaux arrivent en retard à la scolarité ; ce qui empêche certains étudiants de s’inscrire à temps. Après plusieurs démarches infructueuses auprès de certaines autorités, le collectif a lancé un appel au chef de l’Etat afin qu’il leur accorde sa « clémence ». « Nous venons plaider auprès du président de la République afin qu’il se saisisse du dossier pour que des mesures soient prises en vue de la réouverture des inscriptions de l’année académique 2017-2018 pour soulager ces milliers d’étudiants en détresse », a plaidé le porte-parole du collectif, Martin Zéba. Leur appel sera-t-il entendu ? Il faut l’espérer. Car jeter plus de 5000 étudiants en pâture, peut avoir de graves conséquences pour le pays.
Au revoir et que Dieu nous garde !
Ton neveu