MISSIVE A MON ONCLE
Cher oncle,
Comme tu l’as si bien relevé la semaine dernière, la crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus, est devenue très préoccupante chez nous. En effet, la Côte d’Ivoire a dépassé la barre des 5 000 cas; ce qui fait d’elle, l’un des pays les plus touchés en Afrique de l’Ouest. Cette situation inquiète plus d’un et les autorités multiplient les campagnes de sensibilisation sur le respect des gestes-barrières. Espérons que les différents messages véhiculés, auront un écho favorable auprès de la population et que l’on enregistrera, dans les plus brefs délais, une diminution des cas, accompagnée de plus de guérisons. Il le faut pour que l’année scolaire et académique 2020-2021 soit possible au moment venu. Toujours à propos de l’éducation de nos enfants, je t’apprends que le gouvernement a décidé la suppression pure et simple du CEPE et du concours d’entrée en 6e pour la session 2019-2020. Ce sont plus de 583 000 candidats dont 6 500 candidats libres répartis dans 2 323 centres, qui devaient prendre part à cet examen. Mais selon la ministre de l’Education nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, Kandia Camara, l’examen du CEPE impliquant le plus de personnel pendant son organisation, il est impossible de respecter les mesures-barrières. D’où la décision du gouvernement de ne pas l’organiser. Un mécanisme a été trouvé afin de calculer les moyennes pour déclarer admis ceux qui auront obtenu la moyenne et recaler ceux qui doivent l’être. Mais les examens du BEPC et du BAC, eux, auront lieu. Ce n’est vraiment pas facile mais à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle, comme on dit.
Une dizaine de morts dans des inondations
Et comme si la crise sanitaire ne suffisait pas, voilà qu’un autre malheur est venu s’ajouter aux souffrances des populations. Il s’agit de ces pluies qui s’abattent depuis quelques jours sur le pays, en particulier sur la capitale économique, Abidjan, et qui ont fait au moins une dizaine de morts sans compter les nombreux dégâts matériels, les sinistrés, etc. Cher oncle, nous ne sommes pas au bout de nos peines puisque la météo annonce des pluies diluviennes dans les prochains jours, avec des risques d’inondations. Cette situation rappelle celle de 2018 où la forte pluviométrie avait causé plusieurs morts d’hommes et fait des milliers de sinistrés et des dégâts matériels importants. Que Dieu nous sauve!
Cher oncle, l’actualité aussi, chez nous, est marquée par la double attaque que le pays vient d’enregistrer après celle de Grand-Bassam, en 2016. En effet, dans la nuit du 10 au 11 juin 2020, un poste mixte de l’armée et de la gendarmerie, a été pris pour cible dans la zone de Kafolo, près de la frontière avec le Burkina Faso, par des individus armés non identifiés. Ladite attaque a malheureusement coûté la vie à douze militaires et fait six blessés. Alors qu’on pleurait ces morts, voilà qu’une autre attaque a eu lieu dans la nuit du 11 au 12 juin 2020 à Gbéya, dans le département de Kaniasso, dans le Nord-Ouest, contre un poste militaire. Fort heureusement, aucune perte en vie humaine n’a été déplorée mais deux militaires ont été blessés. Est-ce des représailles après l’opération Comoé qui a eu lieu courant mai et qui a permis, entre autres, de démanteler des bases de groupes terroristes qui tentaient de s’implanter entre le Burkina et la Côte d’Ivoire et de neutraliser plusieurs djihadistes ? On pourrait répondre par l’affirmative. Une chose est sûre, le pays est désormais dans l’œil du cyclone et des actions concertées doivent être menées avec les pays du G5 Sahel pour venir à bout de cette menace.
Je m’arrête là pour ce jour tout en espérant que tu seras au rendez-vous la semaine prochaine. Au revoir et que Le Tout-Puissant nous sauve!
Ton neveu