HomeA la uneVIE EN SOCIETE : Plutôt l’émulation que la haine

VIE EN SOCIETE : Plutôt l’émulation que la haine


Je ne comprends pas mon voisin. Depuis que son fils aîné a décroché un concours très convoité de la Fonction publique, celui-ci refuse catégoriquement de l’envoyer au village pour annoncer la bonne nouvelle à ses oncles et tantes. En fait, la raison est simple. Il dit craindre pour son rejeton qui, du fait de ce succès, pourrait, selon lui, s’attirer des ‘’ennemis’’. Il explique que dans la grande famille, au village, personne d’autre n’a son enfant qui travaille dans l’Administration publique. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est malheureusement la triste réalité que vivent de nombreuses personnes dont le succès qui est censé faire leur bonheur, leur attire plutôt des ennuis. Ces exemples malheureux sont si légion dans les familles que certains, en cas de succès, au lieu de le célébrer, préfèrent se réserver s’ils ne se taisent pas. Tout cela à cause de la méchanceté de quelques esprits mesquins qui ne veulent pas voir l’étoile de quelqu’un d’autre briller.

Et c’est cela tout le mal de notre société contemporaine : la méchanceté des Hommes. Malheureusement, elle se situe à tous les niveaux de la vie sociale : dans les familles, au quartier, à l’école, au travail ; ils sont partout, ces individus qui ne sont jamais contents du succès des autres. Je comprends mieux maintenant pourquoi un grand intellectuel de ce pays, dans son exaspération, est allé jusqu’à dire que l’Homme noir est maudit ou que le Burkinabè est méchant et mesquin. Si ses propos peuvent paraître trop excessifs pour certains, ils sont loin d’être fortuits ; tant il y a des gens qui ne se délectent que du malheur des autres et dont le succès les rend malades.

 

Que tous les jaloux et haineux qui ne pensent qu’à détruire les autres, changent leur fusil d’épaule

 

Ces individus, au lieu de se servir du succès de leurs proches ou connaissances comme motivation pour se réaliser et s’élever socialement, tombent dans une jalousie excessive qui se transforme très vite en haine viscérale.

Pendant que les autres parlent de saine concurrence qui amène chacun à se surpasser dans ce qu’il entreprend, eux, partisans du moindre effort, ne cherchent qu’à passer par la courte échelle. Aveuglés qu’ils sont par la haine et la jalousie, ils ne pensent qu’à faire des coups bas aux autres, à leur mettre des bâtons dans les roues pour espérer atteindre leur bonheur. C’est malheureux et même malsain. Moi, Fou, je suis profondément contre toutes ces mesquineries qui ne peuvent provenir que de petites gens. La haine et la jalousie maladives sont de véritables venins qui, tels des flammes de bois sec, consument tout ce qui se dresse en face. Même les auteurs ne sont pas à l’abri. Même Fou, je crois plutôt à la concurrence saine et loyale, au travail, au sacrifice personnel. Ce sont les seules choses qui, j’en suis convaincu, permettent à chacun d’aller de l’avant, de se construire et de se développer. Alors, que tous les jaloux et haineux qui ne pensent qu’à détruire les autres, changent leur fusil d’épaule.

Toutefois, il convient de relever qu’il y a certains riches aussi qui manquent d’humilité et de sagesse. Ils oublient que l’argent n’aime pas le bruit. Eux, leur fortune leur fait pousser des ailes. Parce qu’ils sont riches, ils se croient tout permis. Ils s’en vantent, ils sont arrogants et n’hésitent pas à narguer les autres s’ils ne les humilient pas tout simplement. Ces individus n’ont aucune pitié pour les plus faibles qu’ils prennent du plaisir à torpiller. Ils usent de leur pouvoir et mènent la vie dure aux voisins. Et au quartier, tout le monde parle d’eux. Comme me le rappelle ma grand-mère, la vie est faite de hauts et de bas. Et ces gens-là gagneraient à descendre de leur piédestal. Parce que la véritable richesse, ce n’est pas le fait de disposer de beaucoup de comptes bancaires bien garnis, encore moins de compter le nombre de villas construites ou de détenir des voitures de luxe. La véritable richesse, c’est l’Homme. Car, comme disait un écrivain, l’Homme n’est rien sans les autres.

 

«Le Fou»


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